Excellence Monsieur le Président,
En 1997, après plusieurs années de lutte pour nos droits civiques bafoués dans notre pays qui refusait de sortir de son sous-développement en confinant les personnes handicapées que nous sommes dans un rôle de seconde zone, alors que nous commencions à être gagnés par le découragement à l’image de ce pêcheur solitaire dont la barque voguait sur une mer en furie au milieu d’un nid de requins affamés, nous avons lancé un cri de détresse cherchant désespérément la main qui soutient.
Tel le Christ Rédempteur, le Président Bédié, alors président de la République de Côte d’Ivoire, sensible à notre cri de détresse instruisait son gouvernement aux fins de prendre des mesures en faveur de l’insertion des personnes handicapées.
Ainsi naissait le recrutement dérogatoire des personnes handicapées à la fonction publique.
De 1997 à 2011, leurs excellences les présidents Bédié, Guei Robert (paix à son âme) et Laurent Gbagbo ont respecté la continuité de l’Etat en préservant les acquis des personnes handicapées.
Malheureusement, depuis votre accession à la magistrature suprême du pays, force est de constater que tous les acquis de plusieurs années de lutte ont étés réduits à néant.
En effet, Monsieur le Président, vous avez pris un décret contestable qui abroge toutes mesures prit par le gouvernement Gbagbo après le 04 décembre 2010. Ce décret nul n’est besoin de vous le rappeler porte un coup sévère à l’intégration des sourds pour la simple raison qu’il annule de facto :
– Le recrutement dérogatoire de 500 personnes handicapées à la fonction publique acquis en 2011 et dont le financement est prévu sur le budget 2009
– L’augmentation de la subvention allouée aux associations des personnes handicapées qui de 10 500 000 est passé à 100 000 000 F en 2011
En plus de cela, votre ministre de la fonction publique tout récemment, dans un communiqué de presse a annoncé la suppression définitive du recrutement direct à la fonction publique, mesure dont bénéficiaient les handicapés depuis 1997.
Monsieur le Président, pareil comportement en faveur des personnes dites vulnérables pour une personne comme vous qui a passé la majeure parties de sa vie comme haut fonctionnaire dans les institutions internationales, qui ont leurs siège dans les pays développés où les droits des sourds sont reconnus, respectés et protégés est incompréhensif, choquant pour la morale et démontre le mépris de votre gouvernement envers les handicapés que nous sommes.
Révolté par toutes ces discriminations inacceptables, je me suis permis donc d’emprunter à l’écrivain français Emile Zola cette expression devenue légendaire: J’accuse : mais qui est ce que j’accuse ?
Pour les sourds, j’accuse :
– Le Président Alassane Ouattara,
Pour les sourds, j’accuse :
– Le Ministre en charge des Handicapés Koné Kafana Gilbert
Pour les sourds, j’accuse :
– Le Ministre Gnamien Konan
Fait le 4 fevrier 2012
Dedi B. Chardonnet
Président de l’Association des Sourds de Cote d’Ivoire de 1999 à 2012
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