Par ASSANE NIADA source: L’inter
Publication des charges contre gbagbo, La Cpi envoie un signal fort à Ouattara
C’est assurément un signal fort que lance la procureure Fatou Bensouda aux autorités ivoiriennes en rendant public le document exposant les charges retenues contre Laurent Gbagbo.
En balançant ce document, la Cour pénale internationale (Cpi) a voulu faire passer un message au président Alassane Ouattara : attirer son attention sur la responsabilité d’autres personnalités dans la crise post-électorale. Le faisant, la Cpi interpelle le chef de l’Etat sur l’urgence de livrer tous ceux qu’elle soupçonne d’avoir commis des crimes durant ces événements. En effet, au delà du cas Gbagbo, qu’elle accable à coups d’événements ayant émaillé la crise post-électorale, la procureure Bensouda montre incidemment que d’autres figures de la vie politique ivoirienne ont elles aussi posé des actes qui mériteraient qu’elles soient traduites devant la Cpi.
Le document est en effet truffé de faits accablants contre l’épouse de l’ancien chef de l’Etat, Simone Gbagbo ; le leader de l’ex-galaxie patriotique, Charles Blé Goudé et la hiérarchie militaire des ex-Forces de défense et de sécurité (Fds), en particulier l’ex-chef d’Etat-major, Philippe Mangou et le patron de l’ex-Cecos, Guai Bi Poin. De ce beau monde qualifié d’entourage de Laurent Gbagbo, voici ce que dit notamment le document : « Tout au long de la crise postélectorale, GBAGBO a tenu des réunions et maintenu un contact régulier avec son entourage immédiat, dont Simone GBAGBO, Charles BLÉ GOUDÉ et les principaux commandants des FDS, afin de faire le point sur la Politique( celle consistant à se maintenir au pouvoir par la force, ndlr) et d’en coordonner la mise en œuvre ». Plus explicite, le texte précise : « Les ordres de GBAGBO et des membres de son entourage immédiat étaient transmis par les commandants des FDS à leurs subordonnés respectifs et exécutés par les forces pro‐GBAGBO. Celles‐ci ont fait usage du « répertoire complet de ce que les militaires [avaient] » y compris les « armes de guerre » pour disperser les manifestants. En conséquence, la mise en œuvre coordonnée de la Politique a abouti à des attaques systématiques et généralisées à l’encontre des civils pris pour des partisans de OUATTARA, et aux crimes reprochés en l’espèce ».
Par ces mots, la procureure souligne clairement que l’épouse de l’ancien chef de l’Etat, Blé Goudé et les chefs militaires des armées étaient tout aussi impliqués que Gbagbo dans les faits qui valent aujourd’hui à celui-ci de se retrouver devant la Cpi. En évoquant cela, la procureure Bensouda veut rappeler aux autorités ivoiriennes la responsabilité de chacun de ces acteurs dans la commission des atrocités qu’a connues pays. Par conséquent, laisse-t-elle sous-entendre, il serait juste que tous ceux qui ont trempé dans ce drame puissent répondre de leurs actes devant ce tribunal international, s’ils sont épinglés par la Cpi. En clair, la Cpi exhorte le gouvernement ivoirien à aller jusqu’au bout de son engagement à coopérer avec cette institution, en mettant fin à l’impunité à géométrie variable.
Assane NIADA
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