Londres – Rififi au Cojep UK, Patrice Kouté et Banny accusés

Nick

Affaire BLE GOUDE et la Réconciliation

Londres: par Nick De Bessou Juriste Ex-Vice-Président du Cojep-UK, lu sur ivoirenewsinfo.net

Suite à ma déclaration et ma démission, j’ai reçu des centaines de coups de fil soit pour m’encourager ou pour me demander ne pas abandonner la lutte, surtout le Cojep-Uk en pleine crise dans les mains d’une personne aussi incompétente que Patrice Kouté. Je tenais à clarifier un certain nombre de choses et éclairer vos lanternes.
Je n’ai pas de problèmes personnels avec l’ancien camarade Patrice Kouté. Je soutiens ici que sa méthode de travail laisse à désirer. Ceci est en grande partie dû à son manque de formation politique et son interprétation du sens que nous donnons à la lutte. Je n’étais pas au Cojep pour un poste ministériel ou pour court-circuiter l’ancien camarade. Par contre, Patrice Kouté voyait en moi une menace. Je n’étais pas le seul à être victime de sa campagne de dénigrement. Trois autres camarades des coordinations européennes ont aussi été victimes et deux coordinations telles la Belgique et l’Allemagne n’existent que de nom. Patrice Kouté a dressé le camarade Blé Goudé contre ses propres collaborateurs par peur que ces derniers lui ravissent son poste.

En ce qui concerne sa méthode de travail, je vous donne un aperçu de sa réunion d’explications aux ivoiriens du Royaume Uni, le samedi 26 janvier 2013. Patrice Kouté a invité Mr Loué Roger, un militant du RHDP et représentant de la CDVR au Royaume Uni à la réunion.

En quelle qualité la CDVR doit-elle prendre part à une réunion d’informations ?

Quel rôle joue cette structure ? Quelle est la déclaration ou la position de la CDVR au Royaume Uni depuis la prise du camarade leader ?

En fait, il ne s’agissait pas de poser les jalons de la réconciliation mais d’expliquer aux ivoiriens ce qui s’est réellement passé au Ghana et l’attitude à adopter. Donc que faisait le sieur Loué à cette réunion ?

Etait-il là pour soutenir son frère en détresse ? Que dit la CDVR Royaume Uni ?

Quel message Patrice Kouté voulait véhiculer aux ivoiriens ? Pouvons-nous parler de réconciliation dans ces conditions ?

Patrice Kouté a soutenu la non existence d’un deal. Etait-il nécessaire de parler de réconciliation au moment où les ivoiriens cherchent des explications à ce qui est communément appelé l’affaire BLE GOUDE ? Quel était le message subliminal de Patrice Kouté ? Voulait-il nous dire que l’heure est à la réconciliation et non aux critiques à l’endroit de Ouattara ? Autant de questions que les ivoiriens présents dans cette salle ont manqué de lui poser. Cela confirme la thèse que j’ai soutenue dans ma déclaration que Patrice Kouté n’est pas étranger au deal. Sa soudaine et étroite coopération avec les militants et dignitaires RHDP me rassurent que des négociations entre lui et le pouvoir datent d’un certain temps. Tout ceci m’a été caché car les négociations en sourdine ne m’ont jamais intéressé. Le FPI négocie en ce moment avec le pouvoir et cela est su de tous. La présence du sieur Loué le samedi 26 janvier est révélatrice et ne peut être considéré comme un faux pas politique. Le président Banny n’a jamais pondu de déclaration critiquant ouvertement l’arrestation ou non du camarade leader.

Sait –il quelque chose que nous autres ne savons pas ?

Le président Banny est plutôt préoccupé à installer ses coordinations à l’intérieur du pays que de parler d’évènement qui puisse enterrer à jamais la réconciliation.

La prise de notre camarade n’intéresse personne même pas le président Banny car en fait le retour de notre camarade a été négocié. Le président Banny ne peut pondre de déclaration car le retour de notre camarade va apporter du booste à la réconciliation qui était jusque-là endormie. Donc la présence de la CDVR aux côtés de Patrice Kouté était de le soutenir dans la détresse et envoyer un message fort aux ivoiriens que l’heure est à la réconciliation et non à la division. Nous ne devons pas être vus comme étant des personnes ou mouvements qui empêchent les ivoiriens de se réconcilier. Par conséquent Patrice Kouté a encore tout dit sauf l’essentiel. Il a distrait les ivoiriens. Comme je l’ai dit dans ma déclaration, nous n’apprécions pas la crise de la même manière. Nous parlons d’enlèvement et prise d’otage et lui par contre parle de réconciliation, alors que les ivoiriens sont unanimes que cet acte posé par le gouvernement est contraire à l’esprit de réconciliation. A vous de juger !

En ce qui concerne le Cojep-UK, deux choix s’imposaient à moi. Le premier choix était de demander la démission de Patrice Kouté à la tête de la représentation. Ce choix paraissait difficile car depuis que notre camarade leader s’est réfugié au Ghana, seul Patrice Kouté avait ses contacts. Ensuite, un coup d’état fragiliserait la représentation. Enfin Patrice Kouté ne rendrait jamais sa démission. Ceci pouvait créer des tensions entre lui et moi avec des interprétations diverses. Il fallait éviter cela à tout prix. Il fallait donner l’impression d’un bureau soudé et cela a été mon attitude. Le second choix était de démissionner.

Je me suis entretenu pendant des heures avec des camarades résidant en Europe, Afrique et ailleurs depuis l’éclatement de cette affaire. J’ai beaucoup apprécié leur soutien et encouragement mais surtout leur appel à ne pas abandonner la lutte en pleine crise. J’ai décidé de quitter le Cojep-UK mais je n’ai pas tourné le dos à la lutte. Je fais de la politique depuis 1988 et je ne suis pas prêt à abandonner cela pour un malentendu avec un individu. Les défis sont énormes. Notre pays est envahi par des ressortissants de la sous-région qui occupent illégalement les plantations et habitations de nos parents. Nos parents sont devenus des refugiés sur leur propre terre. La sécurité des personnes et biens n’existent que de nom. L’économie de notre pays est sous perfusion. L’argent travaille sur un clan et les stars internationales. Nous avons un chef d’état qui gère le pays comme une boite de nuit, avec les jeux de lumières dans la ville et une pléiade d’artistes pour divertir les clients que nous sommes. L’opposition est décapitée et ses militants traqués, torturés, emprisonnés et souvent assassinés. La justice est à sens unique. Les tenants du pouvoir et ses criminels jouissent d’une immunité particulière. Seuls les militants et sympathisants LMP sont victimes de la justice de Ouattara. L’école n’existe que de nom. Les étudiants, la future classe élite de notre pays prend les cours en plein air après avoir dépensé 110 milliards de nos francs pour la réhabilitation de l’université d’Abidjan. La Police et la Gendarmerie ne sont pas équipées en armes à feu et moyen de locomotion. Des bandits de grands chemins portent des armes en lieu et place des forces de l’ordre.

Je ne peux abandonner la lutte pendant que mon pays se meurt sous Ouattara. Je continuerai d’œuvrer pour la restauration de l’état de droit, la démocratie, la vraie justice, une économie performante, l’amélioration des salaires des fonctionnaires, une couverture sociale et salariale pour les retraités, une école de pointe afin que nos frères et sœurs reçoivent l’éducation qu’il faut, la décentralisation, la recomposition de la CEI, le retour aux circonscriptions ou découpage départemental d’avant Ouattara, la motorisation de notre agriculture et son industrialisation, la réduction du chômage etc. Mon combat est pour une nouvelle Cote D’Ivoire comme conçue par le président Gbagbo. Je ne suis pas prêt à faire des compromis ou arrangements politiques avec le pouvoir en place si cela ne prend pas en compte le bien être des ivoiriens. Ma modeste personne n’est rien à côté de l’intérêt général. C’est le sens de ma lutte pour l’avènement d’une indépendance politique, économique, financière et même culturelle.

Je continue de soutenir le camarade leader et toutes les organisations politiques qui œuvrent à la réalisation de ce que j’ai cité ci-haut. Je serai toujours disponible à jouer un rôle quelconque pourvu que cela apporte un changement démocratique dans notre pays. Le camarade leader ne peut trahir car il est un véritable fils du pays et soucieux du bien-être des ivoiriens. C’est ce qui explique la mutation politique de son mouvement. Il est conscient des défis à venir et son apport pour améliorer les choses. Je lui fais entièrement confiance et demande aux ivoiriens de lui accorder le bénéfice du doute. Il ya eu des milliers de morts, destruction de la résidence du président Gbagbo, son assassinat manqué, destruction des institutions du pays, des biens individuels ou collectifs, du tissu social, l’incarcération de notre champion à la Haye, de sa famille, ses collaborateurs, des militants etc. Le camarade leader a une part de responsabilité dans tout ceci. Il ne peut tourner le dos à nos souffrances et collaborer avec Ouattara notre bourreau. Le camarade leader préfère la prison ou la mort que de vendre son âme au diable. C’est un homme responsable, intelligent et qui a un sens élevé pour la dignité de l’Afrique. Il ne mange pas de ce pain offert par Ouattara. Il ne le fera jamais. Je vais toujours le soutenir afin que le changement démocratique dans notre pays soit une réalité. Ce qui s’est passé ce weekend est un dysfonctionnement de l’appareil Cojep-UK avec à sa tête Patrice Kouté. Il s’agit de l’incompétence et l’interprétation que cet individu donne à la lutte. Ses agissements et ses explications du samedi 26 janvier 2013 confirment bien la thèse qu’il est dans un deal avec le pouvoir. Certainement pour son propre compte et non celui du Cojep en général. Il a livré le camarade leader à Ouattara. Pour ma part, je me battrai sur le terrain avec les organisations politiques et le Cojep pour la libération de notre camarade leader. Je serai de ceux qui apporteront leur voix pour accentuer la pression sur Ouattara. Une collaboration avec le Cojep-UK et même Patrice Kouté si ce dernier se ressaisit, n’est pas à exclure pourvu que notre camarade soit libéré dans un délai proche.

La réconciliation est pour moi une chose essentielle pour la stabilité et le développement de notre pays. Il est très tôt pour parler de réconciliation pendant que des zones d’ombre font obstacle à notre lutte. Il faut d’abord comprendre, interpréter et adopter une stratégie qui puisse nous rassurer de la bonne foi du dioulabougou. Le président Banny est pour ma part, un acteur clé dans la crise que vit notre pays. Il ne peut être juge ou arbitre dans un conflit qui a toutes les empreintes de son passage à la primature en tant que militant du PDCI ou encore RHDP. Il ne peut être indépendant, objectif et rassembleur car le RHDP représente ici le bourreau, juge et jury. Cette réconciliation sera une réconciliation de façade, c’est-à-dire faite sous la menace des Kalash. Le président Banny doit rendre le tablier et laisser ce rôle-là à la société civile afin que les ivoiriens se retrouvent ou se reconnaissent dans la structure mise sur pied et faciliter une véritable réconciliation. Mais cette réconciliation se doit d’être inclusive basée sur le model Sud-Africain.

Nick De Bessou
Juriste
Ex-Vice-Président du Cojep-UK

Le titre est du Journal de Connection

 

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