Mali: l’armée française s’empare de l’aéroport de Gao
lePoint.fr
Soldats français et maliens ont pris samedi le contrôle de l’aéroport de Gao, un des principaux bastions des islamistes dans le nord du Mali. « Les forces maliennes et françaises sécurisent l’aéroport de Gao et le pont Wabary de Gao. Ces deux endroits stratégiques sont sous contrôle des forces malienne et française », a déclaré une source de sécurité malienne à l’AFP. Ces informations ont été confirmées par le ministère français de la Défense. L’aéroport se situe à environ 6 kilomètres à l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à l’entrée sud de Gao, une des trois principales villes du nord du Mali, située à 1 200 kilomètres au nord-est de Bamako.
La source de sécurité n’a pas fait état de combat et n’a pas précisé si Gao proprement dite restait contrôlée par des groupes armés. D’autres sources ont indiqué que la plus grande partie des combattants islamistes avaient évacué la ville ces derniers jours, remontant vers l’extrême nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes françaises.
Les islamistes prêts à « négocier » la libération d’un otage
Les positions des islamistes à Gao ont été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale, qui visaient « des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes », selon Paris. Gao est un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce groupe a annoncé samedi matin qu’il était prêt à « négocier la libération » de l’otage français qu’il détient depuis deux mois. « Le Mujao est prêt à négocier la libération de l’otage Gilberto », a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali.
La France s’est engagée depuis le 11 janvier, aux côtés de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-up et leurs bases arrière, afin d’empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako. Les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens, qui ont également, pour la première fois, repris vendredi le contrôle d’une localité du Nord, Hombori, à 920 kilomètres au nord-est de Bamako et à quelque 200 kilomètres de Gao. Une autre colonne progresse vers Léré, plus à l’ouest, avec pour objectif la ville-phare de l’islam en Afrique, Tombouctou. Les islamistes ont riposté en dynamitant vendredi un pont stratégique près de la frontière nigérienne, paralysant une des deux routes que pourraient emprunter des soldats tchadiens et nigériens venus du Niger.
Réunion d’urgence
De leur côté, les chefs d’état-major ouest-africains se sont réunis samedi en urgence à Abidjan, alors que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a décidé vendredi soir d’augmenter les effectifs de la force africaine au Mali. Cette réunion est destinée à assurer « la montée en puissance de la mission internationale de soutien au Mali » (Misma), a déclaré à l’ouverture le général Soumaïla Bakayoko, le patron de l’armée ivoirienne. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prévoyait de fournir 4 000 hommes, dont moins d’un millier sont arrivés au Mali. Le Tchad, non membre de la Cedeao, a promis 2 000 hommes, dont une partie est déjà présente au Niger.
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