Budget 2013: les montants alloués à la santé restent insuffisants face aux enjeux du secteur

INFAS

Fraternité Matin

La constitution ivoirienne stipule en son chapitre I des libertés et des droits et en son article 7, que “…L’Etat assure à tous les citoyens l’égal accès à la santé’’.

Le Projet de loi de finances 2013 adopté par l’Assemblée Nationale précise le budget national à 3814,5 milliards de F CFA. Ce budget est nettement en hausse, soit 17% par rapport l’année 2012. La part de ce budget allouée au Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida (MSLS) est arrêtée au montant de 176 milliards F CFA. Bien que le budget santé ait connu une augmentation en valeur nominale de 24% par rapport au budget santé 2012, il n’a cependant pas connu de progression significative en pourcentage par rapport au budget national (2012–4.36% ; 2013 – 4,62%).

Même s’il paraît indiqué de saluer les efforts accomplish dans l’augmentation du budget alloué à la santé, celui-ci demeure largement insuffisant pour mener à bien les réformes sanitaires envisagées et, la Côte d’Ivoire continue d’accuser le retard sur les normes requises par les instances internationales dans le domaine budgétaire.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ainsi que l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) recommandent aux Etats membres, dont la Côte d’Ivoire, d’allouer au moins 15% de leur budget à la santé, suite à la déclaration d’Abuja en avril 2001. Dans le respect de ces engagements, des pays comme le Botswana, le Rwanda, la Zambie, Madagascar et le Togo allouent plus de 15% de leur budget national à la santé. Ces engagements sont primordiaux pour soutenir l’avancée des pays signataires vers l’accomplissement des OMD.

Les indicateurs de santé en Côte d’Ivoire sont à des niveaux insuffisants malgré les efforts accomplis par le gouvernement. La situation nutritionnelle demeure aussi préoccupante, plus d’un quart des enfants en Côte d’Ivoire souffre de malnutrition chronique tandis que la malnutrition aigüe sous sa forme sévère menace près de 70000 enfants en l’absence de prise en charge adéquate.

Le Président de la République ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 et, de faire de 2013 l’année de la Santé. C’est au regard de cette volonté que le Plan National de Développement (PND) s’est fixé pour objectif d’ici 2015 de réduire le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq (5) ans de 125 à 50 pour 1000 naissances vivantes et le taux de mortalité maternelle de 543 à 150 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, et d’amorcer un effort particulier pour la lutte contre la malnutrition. La traduction de cette volonté politique en réalités nécessite des financements supplémentaires.

La Côte d’Ivoire entreprend par ailleurs d’importantes mesures en vue de redynamiser son système de santé.

Le gouvernement met en oeuvre depuis près d’un an une politique de gratuité ciblée de soins sanitaires en faveur des femmes enceintes et des enfants âgés de moins de cinq (-5) ans. Une réforme en cours au niveau de la Pharmacie de la Santé Publique (PSP) vise à améliorer la disponibilité des médicaments à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Enfin, à l’instar d’autres pays d’Afrique et d’ailleurs, le gouvernement entend introduire dès 2013 un dispositif de Couverture Maladie Universelle (CMU).

La mise en oeuvre efficace de toutes ces réformes salutaires requiert la mobilisation de financements publics additionnels ; pré-requis indispensable à l’amélioration de la qualité de soins et à la promotion d’un accès équitable aux services de santé.

Médecins du Monde et les organisations non gouvernementales internationales signataires : Action contre la Faim, International Rescue Committee, Helen Keller International, Save the Children International, Terre des Hommes Italie.

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