Deux charges ont été finalement retenues contre Koné Katina ce matin du 17 janvier 2013: Conspiration de vol et vol en tant que ministre du Budget de la République de Côte-d’Ivoire. Le procès sur le fond va véritablement s’ouvrir le 29 janvier prochain. Il a été enjoint au Procureur [accusation] qui a présenté les fameux documents de l’État de Côte-d’Ivoire, de les mettre à la disposition de l’avocat de monsieur Katina, afin que celui-ci prépare la défense de son client, à la prochaine séance du 29 janvier. Le Procureur ghanéen devra aussi établir la « correspondance » des charges dans le code pénal ivoirien, mais aussi ghanéen. Selon le juge, pour que les charges soient definitivement retenues, il faut qu’elles existent dans le code pénal des deux pays et soient aussi punissables par le code pénal des deux pays. Rendez-vous donc au 29 janvier 2013, pour les débats de fond.
Avec Idriss O. depuis Accra
Koné Katinan devant le juge, aujourd’hui
Kisselminan Coulibaly source Soir info
Ce jeudi 17 janvier, sauf revirement, l’ancien ministre du budget de Laurent Gbagbo comparaît devant la justice ghanéenne qui planche, depuis des mois, sur une demande d’extradition introduite par Abidjan.
Les autorités ivoiriennes accusent Justin Koné Katinan de crimes économiques commis pendant la crise post-électorale entre fin 2010 et avril 2011, et demandent au Ghana de l’extrader. Une audience devait se tenir le jeudi 20 décembre 2012 mais elle a été reportée au 17 janvier 2013. Le juge Aboagye Tandoh avait constaté, ce jour-là, l’absence de Koné Katinan et de son avocat à l’heure de démarrage de l’audience et n’avait pas semblé beaucoup apprécier.
Il avait dit à l’ancien ministre du budget de Laurent Gbagbo, arrivé un peu plus tard : « La prochaine fois que vous arriverez en retard, un mandat d’arrêt sera émis contre vous et vous aurez des problèmes. La cour commence (ses travaux) à 08h30 (07h30 Gmt) ou au plus tard à 09h00 ». Les propos du juge étaient rapportés par l’Agence France Presse dont un correspondant était sur place.
Justin Koné Katinan, cadre du parti de Laurent Gbagbo, le Fpi, est en exil depuis la chute de l’ancien président, le 11 avril 2011. M. Koné s’est illustré du temps où il était ministre du budget pendant la crise post-électorale : il apparaissait, dans les milieux pro-gbagbo, comme un modèle de résistance économique tandis que dans le camp adverse (pro-ouattara) il a été perçu comme ayant conduit le « braquage de la Bceao », d’où l’accusation de crimes économiques.
Koné Katinan a été arrêté à sa sortie de l’aéroport d’Accra le 24 août 2012 alors qu’il revenait d’un voyage en Afrique du sud. Après avoir passé plusieurs semaines en prison, il a été libéré sous caution avant d’être à nouveau arrêté. La justice ghanéenne ayant déclaré son incompétence à le juger pour des meurtres dont l’accusent les autorités ivoiriennes, l’a remis en liberté conditionnelle. Il est désormais poursuivi par la justice ivoirienne pour « crimes économiques » pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Abidjan réclame à la justice ghanéenne, son extradition. Les avocats de Koné Katinan, estiment, quant à eux, que leur client ne peut être extradé parce que bénéficiant du statut de réfugié politique au Ghana.
Aujourd’hui peut-être, un dénouement sera connu à ce long feuilleton politico-juridique.
Kisselminan COULIBALY
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