Le Front Populaire Ivoirien chez Duncan ce lundi

Le communiqué reçu de la primature ce lundi en début d’après-midi

« Le Premier Ministre rencontrera le Front Populaire Ivoirien (FPI), ce lundi 14 janvier à 17 heures, à la Primature. La presse, dans son ensemble, est invitée à prendre les dispositions utiles en vue d’assurer la couverture médiatique de cette rencontre. »

Chronique diplomatique

La « petite erreur » politique de Duncan

Par Ben Ismaël L’Intelligent d’Abidjan

«Le destin de Laurent Gbagbo est entre les mains de la Cpi… le cercle de ses fidèles se rétrécit chaque jour. Il faut que les dirigeants soient réalistes et renoncent à demander par exemple la libération de Laurent Gbagbo»

Cette phrase est de Daniel Kablan Duncan, Premier ministre ivoirien, dans le journal « L’Intelligent d’Abidjan » n° 2716 du mardi 18 décembre 2012 page 7. Du coup, Daniel Kablan Duncan fait un ‘’trou d’air’’ dans le débat politique en Côte d’Ivoire. Lui, qui est resté longtemps, comme un modèle de rigueur dans tout ce qu’il fait et ce qu’il dit, se positionne de façon radicale dans la solution de la crise ivoirienne. La phrase de Daniel Kablan Duncan peut rendre dérisoire le débat pour la réconciliation. Si le Premier ministre a le ‘’plein pouvoir’’ de rapprocher les Ivoiriens, il doit s’éloigner des déclarations politiques sous haute surveillance’’.

L’expérience d’homme de rigueur morale doit inciter Daniel Kablan Duncan à la prudence. Son rôle n’est pas de rehausser le ton, ou de précipiter la classe politique dans un autre décor de radicalisation inutile. A mon avis, Daniel Kablan Duncan doit faire usage de sa lucidité habituelle. Rassembler toutes les couches politiques et travailler avec des majorités d’idées. Le Premier ministre sait qu’il dirige un gouvernement « d’association des Houphouëtistes», et qui doit avoir en face une opposition très significative. La seule ‘’solution’’ pour sortir la Côte d’Ivoire d’une ‘’médiocrité’’ politique. J’ai observé aussi la chaîne de comportements et de déclarations politiques des autres membres du gouvernement particulièrement sur les questions domestiques pour comprendre qu’il sera difficile de réaliser la cohésion sociale. Il y a danger : les ministères, fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire parlent aux autres ivoiriens, sans une contrainte morale d’expression qui peut à tout moment bouleverser la gestion de la crise ivoirienne déjà alourdie depuis une dizaine d’années par des difficultés économiques, politiques ou diplomatiques. Les ministres ivoiriens ne le savent-ils pas ? Etre à un poste ministériel, c’est assumer sa responsabilité dans tous les domaines. Il ne s’agit pas d’être le ‘’Premier’’ tous les matins chez le Président Ouattara avec un agenda plein de mensonges et de délations. Les ministres font trop de bruit pour rien, manipulant les évènements sans véritablement montrer le désir d’aider le Président Alassane Ouattara à réaliser ses projets de développement. Il y a un véritable danger : les ministres sont des fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et, dans un pays, plongé dans une crise de tempête politique, les ministres doivent assumer leurs responsabilités, fuir l’individualisme et se mettre correctement dans une situation de réelle cohésion nationale, républicaine, pour sauver les intérêts particuliers des populations ivoiriennes. Réduire la médiocrité professionnelle pour s’attaquer à la performance de relance de l’Etat. Et, il faut le dire, les ministres et le gouvernement sont très réduits « qu’à parler de Gbagbo » et cela est une autre révélation, que le pouvoir actuel n’arrive pas à oublier Laurent Gbagbo dans le traitement équilibré de la politique et du social en Côte d’Ivoire. Je peux l’écrire. Ce dont la Côte d’Ivoire a besoin aujourd’hui, c’est une classe gouvernementale crédible, dans un climat politique détendu et de confiance. Or, nous sommes loin de cette démonstration de l’équilibre social et politique : Des ministres à plusieurs ‘’casquettes’’ sous mes yeux, la charte d’éthique du gouvernement en 10 points. Mais, c’est le point n°1 qui dit tout. Le sens de l’Etat où chaque ministre doit cultiver les valeurs de la République dans le respect de la dignité de la vie des autres. Dans les discours, actes et comportements. Ce document signé le 9 août 2012, repose sur la confiance des uns et des autres.

Et, de façon approfondie, le Président Alassane Ouattara avait dit lui-même dans le quotidien ivoirien, « L’intelligent d’Abidjan » N° 2312 du mercredi 12 août, que la charte d’éthique du gouvernement s’applique à tous les membres du cabinet présidentiel. Mais, je constate que la charte d’éthique du gouvernement ne semble pas être comprise par les ministres et certains hauts fonctionnaires de l’Etat, comme une leçon publique de haute importance. Pour le moment, tout est angoisse et inquiétude, quand un ministre parle aux autres Ivoiriens. C’est là le véritable danger du régime Ouattara, où l’absence de morale dans l’expression politique, peut à tout moment bouleverser l’équilibre du gouvernement issu de la coalition «Rhdp».

Par Ben Ismaël
L’Intelligent d’Abidjan

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