L’augmentation du prix du super en Côte d’Ivoire n’est pas une ‘’mesure surprise », se défend Ouattara
Linfodrome.com
Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, s’est défendu samedi au sujet de la récente hausse du prix de l’essence super sans plomb, rejetant l’idée d’une mesure ‘’surprise’’.
‘’L’augmentation du prix du super n’est pas une mesure surprise. Elle aurait dû intervenir dès notre arrivée en mai 2011 », s’est défendu M. Ouattara lors d’une cérémonie de présentation de vœux de nouvel an au palais présidentiel du Plateau.
Selon lui, le secteur était au bord du gouffre. ‘’Nous tenons à la solidarité », a-t-il ajouté en dénonçant l’absence d’une péréquation des prix du gaz à l’intérieur du pays où les populations achètent le gaz butane au double du prix d’Abidjan.
Il a en outre soutenu que le gouvernement a fait un effort pour épargner le gas-oil de cette augmentation.
(…) Expliquant la cause de cette augmentation sur le plateau de la télévi-sion ivoirienne, hier, Diaby Ibrahim, directeur des hydrocarbures, sou-tient que le gouvernement a fait des efforts pour maintenir statique le prix du gaz butane pendant longtemps. «L’Etat n’a pas voulu laisser les prix suivre la flambée des coûts du baril au niveau international. L’Etat a fait l’effort de continuer à amortir et à subventionner le secteur. Mais à la fin de l’année 2012, il a dû se rendre à l’évidence que malgré ses grands ef-forts, il était obligé de faire quelques ajustements afin de maintenir notre système d’approvisionnement pour que tout le monde continue d’avoir du gaz, du super, du gasoil », a-t-il expliqué. Il a également ajouté que pour le B6, la subvention était de l’ordre de 56%. «C’est dire que cette bouteille devrait revenir à 4.000 Fcfa, mais l’Etat demande de la céder aux popu-lations à 2.000 Fcfa et couvre le différentiel. Et pour la B12, la subvention annuelle était de 37% soit environ 17 milliards de Fcfa. Pour le super, la subvention annuelle est de 36,5 milliards de Fcfa », a t-il précisé. Selon Oulaï François, directeur commercial des produits de base à la Société ivoiri-enne de raffinage(Sir) présent également sur le plateau, l’Etat ne pouvait que procéder à ces réajustements. Toutefois « ces ajustements » tranchent avec le discours de présentation de vœux du président de la République à sa population le soir du 31 décembre 2012. «Chacun doit être à la tâche en ayant à cœur de participer à l’expansion sociale et économique de notre pays. En plus de l’amélioration des revenus, il nous faut par ailleurs at-ténuer de façon significative les effets de la vie chère. Le gouvernement en a fait une priorité. Grâce à nos efforts en matière fiscale et réglemen-taire, nous avons pu contenir l’inflation. La lutte contre la pauvreté est un véritable défi», avait rassuré le chef de l’Etat. La vie chère constitue à n’en point douter le plus grand défi du gouverne-ment. Car les prix fixés officiellement ne sont pas ceux pratiqués sur les marchés et dans les commerces. Dans la commune d’Abobo tout comme aux II- Plateaux, le prix de la B6 varie de 2.200 Fcfa à 2.500 Fcfa pendant que celle de la B12 oscillent entre 5.500 Fcfa et 6.000 Fcfa. Depuis 1980, la Côte d’Ivoire, qui s’est engagée dans la lutte contre la déforestation, a encouragé les populations à utiliser le gaz butane dans les ménages. Des études menées ont montré que la Côte d`Ivoire, qui comp-tait 16 millions d’hectares de forêts dans les années 1960, en compte au-jourd`hui environ trois millions. La désertification a donné un coup de fou-et aux campagnes gouvernementales pour l’utilisation du gaz butane. Au-jourd’hui, l’on peut dire sans sourcillerque le gaz butane a un taux de péné-tration très élevé dans les foyers. Pourquoi le gouvernement ne continuerait-il pas à maintenir sa marge de subvention sur ce produit de première né-cessité? A quelques jours du nouvel an, le président Ouattara annonçait l’augmtation des salaires des fonctionnaires pourcette année. Une bonne nouvelle qui en ajoute à la normalisation et aux infrastructures de base lancées par le nouveau pouvoir. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un vaste chantier: routes, autoroutes, ponts, hôpitaux, écoles, infrastructures sont visibles de tous. 2013 a été décrétée année de la santé. Pourtant, avec cette augmentation du prix du gaz butane, le gouvernement donne l’impression d’offrir par la main droite et de reprendre de la main gauche.La croissance à deux chiffres et l’émergence promises à la Côte d’Ivoire doivent s’accompagner d’une politique sociale hardie orientée vers le bienêtre des ménages. Ce n’est qu’à ce prix que les populations sentiront les efforts de l’Etat pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Comment combattre la vie chère en protégeant le revenu des ménages? C’est une équation à résoudre pour l’équipe Duncan qui doit, dans la même année, faire face aux revendications des travailleurs. Pourl’instant, le ventre mou de la politique du gouvernement reste la vie chère. Il a pris l’engagement d’améliorer le quotidien des Ivoiriens pour l’année 2013. Il doit respecterses engagements, quitte à faire d’autres « ajustements » qui ne videront pas les poches des Ivoiriens. D’ailleurs, lors de la présentation des vœux du gouvernement et des corps constitués au président Ouattara, le Premier ministre a souhaité que pour cette année 2013, les Ivoiriens voient l’assiette pleine, et qu’on ne parle plus de sachet, mais de panierde la ménagère. Pour l’instant, les Ivoiriens tiennent encore leur sachet, inquiets. Ce fameux sachet parviendra-t-il, dans ces conditions, à se transformeren panier ? Nous ne sommes qu’au 7 janvier. Sait-on jamais !
Par Touré Yelly L’Expression
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook