Par Séraphin Prao | LIDER | 4 janvier 2013
L’histoire, aux dires des penseurs, s’écrit pour les temps et non pour le temps. Celle écrite par le président Alassane Ouattara n’est pas à retenir. Le pouvoir se comporte en occultant le discernement du peuple, qui répond toujours aux sanglantes provocations des gouvernants. La liste des affres du pouvoir est longue. Sans préparation psychologique, le président Alassane Ouattara décrète l’augmentation du prix de l’essence et du gaz domestique. Les stations d’essence affichent désormais le prix de l’essence super sans plomb à 792 francs CFA le litre contre 774 francs CFA précédemment. L’augmentation concerne également le gaz domestique. Le prix de la bouteille de six kilogrammes (B6) passe de 1.800 à 2.000 francs CFA, soit une hausse de 11%. La bonbonne de 12,5 kilogrammes (B12), largement utilisée par les ménages, connait un renchérissement de 30% et se vend désormais à 5.200 contre 4.000 francs Cfa auparavant. Le prix de la bouteille de 28 kilogrammes ne sera plus subventionné du tout par l’Etat et va passer de 9.000 à 18.535 francs Cfa. Avec la hausse, le gouvernement fait baisser sa subvention sur la B6 de 56% à 51% et la subvention sur la bouteille de 12,5 kilogrammes passe de 54% à 45%. Selon le ministère ivoirien de l’Energie et du pétrole, la subvention du super sans plomb coûtait à l’Etat 40 milliards de francs Cfa par an et, relativement au gaz domestique, les arriérés que doit payer le gouvernement sont évalués à 25 milliards de francs Cfa.
Comment ne pas évoquer, ici, également, le cas si profondément douloureux et si dramatique de nos compatriotes disparus le 1er janvier 2013, dans des circonstances fort troublantes ? Et pendant ce temps, ce sont les augmentations de charges et les railleries qui meublent le quotidien des Ivoiriens. Il paraît qu’en Côte d’Ivoire, Chris Brown et sa petite amie Rihanna auraient reçu pas moins de 9 millions de dollars de la part d’un milliardaire ivoirien pour chanter lors du réveillon du jour de l’An pour une soirée plutôt élitiste.
Celui qui a dit : «Ne donne pas ta voix au chômage, au détournement, à la division», nous vend aujourd’hui la pauvreté à vil prix, nous conduit à la fracture sociale et nous livre chaque jour les histoires de détournements.
Le bilan, vraiment lourd et effroyable du président Alassane Ouattara ne peut cependant ébrécher notre citadelle : la foi que nous avons en l’avenir de notre pays.
Napoléon disait, je crois, à ses grognards s’agissant d’Austerlitz : «Il vous suffira de dire : J’étais à Austerlitz, pour qu’on vous réponde : voici un brave !». Je n’aurai pas l’outrecuidance de dire cela de ceux qui étaient aux premières heures de notre indépendance nominale, pour leur accorder l’héroïsme de l’humilité. Cependant, pourquoi dissimuler la fierté africaine que je ressens à dire : «A mon époque, j’ai combattu le président Alassane Ouattara» pendant qu’on entonne tous les jours les chants de sa gloire immortelle à la télé.
A l’heure où tant de désillusions nous habitent et nous étreignent en inspirant plutôt désenchantement et espoir insensé, nous pouvons affirmer, objectivement, que seule la lutte sera pour nous un salut..
Dr Prao Yao Séraphin
Délégué national LIDER au système monétaire et financier
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