Trois employés de la multinationale indienne, Taurian Manganèse et Ferro Alloy, titulaire d’un permis d’exploitation minière dans la sous- préfecture de Bondoukou (nord-est), ont été blessés jeudi lors d’une manifestation organisée par les populations riveraines qui réclament leur indemnisation.
Tôt le matin, dans le village de Boedem, la porte d’entrée du périmètre d’exploitation, des manifestants ont formé une barrière devant la société minière pour empêcher les employés d’avoir accès à leur poste de travail.
Onze employés, tous d’origine indienne, qui ont voulu forcer le passage ont été séquestrés et brutalisés par les manifestants.
Des pierres lancées par les manifestants ont légèrement blessé trois des employés.
Il a fallu l’intervention d’un détachement des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et de l’escadron de la gendarmerie pour exfiltrer ces travailleurs des mains de leurs bourreaux après une très longue négociation avec les manifestants qui voulaient les garder prisonniers dans le village.
Les populations des sept villages du périmètre d’exploitation du manganèse ont contraint Taurian Manganèse & Ferro Alloy à arrêter ses travaux d’extraction jusqu’à la satisfaction de leurs revendications conformément au cahier des charges de la société et au code minier ivoirien.
« Nos cultures et nos plantations sont détruites, nos sols sont rendus impropres à la culture du fait de cette exploitation », dénonce le porte-parole des manifestants, Kouman Kobenan Kra Michel.
Il n’oublie pas « les maladies liées à l’inhalation de la poussière, les bruits assourdissant des machines et de l’utilisation de la dynamite » sans compter la « destruction du patrimoine culturel local » alors que les droits des populations tardent à être purgés.
Selon le président de l’ONG Vert universel, Victor Atta, qui apporte son soutien à l’action des manifestants, l’exploitation du manganèse à Bondoukou n’a pas été précédée d’une « étude d’impact environnementale sérieuse ».
Selon les populations, la société indienne qui ne disposait que d’une autorisation de recherche est passée automatiquement à une phase d’extraction et d’exportation du manganèse tout en minimisant leurs droits et intérêts.
Des mouvements de protestation pareils menés depuis 2008 avaient conduit le gouvernement à suspendre provisoirement en 2010 l’extraction de manganèse par la compagnie indienne qui a entamé ses activités de recherche dans la région de Bondoukou en 2008.
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