DECLARATION DE L’UNION FEDERALE DES CONSOMMATEURS DE COTE D’IVOIRE (UFC-CI) SUITE A L’AUGMENTATION DES PRIX DE L’ESSENCE SUPER ET DU GAZ BUTANE
C’est avec surprise et indignation que nous apprenons en ce début d’année, la révision à la hausse par le gouvernement des prix de l’essence Super et du gaz butane. La méthode utilisée par les autorités en charge de ce dossier, l’opportunité ainsi que les conséquences de cette décision sur le quotidien des consommateurs appellent de la part de l’union fédérale des consommateurs de Cote d’Ivoire (UFCCI), les commentaires ci-après.
De la méthode utilisée par le gouvernement
L’ensemble des consommateurs déplore et condamne l’absence totale de communication et de concertation avant la prise et l’entrée en vigueur de cette importante mesure d’augmentation de tarifs. Une telle attitude est à la fois frustrante pour les consommateurs et constitue une violation flagrante du droit d’être entendu. Ce droit consacré par l’organisation des nations unies, reconnait aux consommateurs du monde entier le droit d’être représenté là où se prennent toutes les décisions qui les concernent afin que leurs intérêts soient pris en compte à temps.
De l’opportunité de la mesure
Au moment où l’unanimité se fait de plus en plus sur la paupérisation des populations au sortir d’une longue crise ; Au moment où la grogne monte dans les ménages; Au moment où l’on déplore de plus en plus le fait que l’argent ne circule plus ; bref au moment où les consommateurs s’apprête à espérer en des l’en demain meilleurs après une fin d’année financièrement éprouvante, est-ce vraiment la période favorable pour leur imposer ces nouvelles mesures ? Assurément pas. Autant le dire tout net, les consommateurs dans leur ensemble digère très mal ces nouvelles mesures, qu’elles jugent à la fois injustes et inopportunes. Les consommateurs restent persuadés que la réduction voire la suppression des subventions qui leur est imposé aujourd’hui n’est ni la seule, ni la meilleure alternative pour résoudre les difficultés rencontrées dans ce secteur d’activité. Les efforts doivent être faits par tous ; Un audit du secteur s’impose pour ne pas faire payer les seuls consommateurs.
Des conséquences de la mesure
Le gouvernement a cru bon de maintenir le prix du gasoil inchangé pour ne pas selon lui donner prétexte à une flambée généralisée des prix car ce carburant serait le plus utilisé pour les transports de marchandises et de personnes. Cependant, en supprimant totalement la subvention sur la bouteille de 28 kilogrammes utilisée à des fins commerciales et dans la restauration, le gouvernement ne fait pas autre chose qu’ouvrir la boite de pandore à une autre hausse généralisée des prix. Les commerçants n’étant pas des philanthropes, le passage du prix de la bouteille de 28 kilogramme de 9 000 f cfa à 18 535 c’est-à-dire du simple au double sera inéluctablement supporté par le consommateur final. Les effets du changement des prix des bouteilles de gaz seront beaucoup plus terrible pour les consommateurs de l’intérieur du pays qui payaient déjà pour certain les nouveaux prix indiqués par le gouvernement pour s’approvisionner en gaz. Qu’en sera – il désormais pour eux ?
De l’insuffisance des mesures d’accompagnement
La principale mesure d’accompagnement annoncée semble être l’injonction faite aux marqueteurs de surveiller comme du lait sur le feu, les prix pratiqués par leurs grossistes. En réalité cette mesure n’est pas véritablement une innovation et a déjà montré ses limites par le passé. Malgré la volonté des ministres du commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME ainsi que le ministère du pétrole, des mines et de l’énergie, Il n’y aura jamais suffisamment de contrôleur pour mener efficacement cette mission. Le ministre du pétrole, des mines et de l’énergie ne dit pas autre chose en affirmant qu’il revient aux consommateurs de prendre leurs responsabilités en ne se laissant pas gruger. Mieux, le ministre du pétrole, des mines et de l’énergie demande aux consommateurs de s’organiser pour faire appliquer les nouveaux prix subventionnés sans les avoir consulté au préalable.
De tout ce qui précède, et en cette période de difficultés économiques pour tous, l’Union Fédérale des consommateurs de Cote d’Ivoire, demande au gouvernement de bien vouloir surseoir à l’application des nouvelles mesures annoncer afin d’ouvrir les discussions pour arrêter de mesures consensuelles prenant en compte les intérêts de tous.
Fait à Abidjan, le 03 janvier 2013
Pour l’UFC-CI
Jean Baptiste KOFFI
Président
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