La Haye et la reconquête de notre souveraineté

La Haye et la reconquête de notre souveraineté

Jean-Marie Dekpai

« Quiconque pour des intérêts économiques ou idéologiques voudra nous asservir, nous trouvera débout » Laurent Gbagbo. Cette volonté manifeste d´être maître de notre propre destin, sonne inexorablement la fin prochaine de la mainmise de la France sur ses anciennes colonies d’Afrique et d´ailleurs dans le monde.

Les conséquences d´une telle ambition ne se sont pas fait attendre. C´est au son des sirènes de la mort et à coups de bombes destructives que la France impérialiste, néocolonialiste et esclavagiste a choisi de maintenir le peuple Ivoirien et son territoire dans la soumission et la subordination continues.

Bientôt trois ans que notre pays vit cette situation intenable. Bientôt trois ans maintenant que notre volonté de reconquérir nos libertés individuelle comme collective se transforme en cauchemar et en calamités. Le besoin avéré de disposer de nous-mêmes dans les perspectives politique et socioéconomique de notre avenir est confronté à un complot international.

La côte d´ivoire autrefois havre de paix, pays de l´hospitalité et de la fraternité souffre le syndrome dangereux de sa générosité et des largesses de son peuple. Partout en Côte d´Ivoire les Ivoiriens sont la risée des dozos-frci à la solde du fasciste génocidaire et néonazi Dramane Ouattara. Partout sur l´ensemble du territoire national ivoirien aucune lueur d´espoir pour soulager nos parents dans leur désarroi et leur quotidien complètement dérisoire. Notre peuple, s´il n´est pas objet de représailles, d´humiliations de toute forme, de tortures et d´emprisonnement, il est tout simplement contraint à l´exode et à l´exil.

Nos biens, nos avoirs et nos terres sont attribués à de nouveaux propriétaires ou tout simplement confisqués par les maîtres de la guerre impérialiste à nous imposée. Le pays est bloqué et rien n’avance. Tout le monde donne l´impression d´attendre avec impatience la venue certaine d´un messie pour replacer le pays dans le cadre de son épanouissement naturel. Bientôt trois ans que ce scenario cauchemardesque dure.

Nous pensons que trois ans c´est trop pour assister à la dégringolade programmée et entretenue de la nation ivoirienne. Trois années consécutives de lutte pendant lesquelles nous avons fait une somme inestimable d´expériences que nous devons savoir exploiter pour faire avancer notre lutte tout en espérant arracher notre pays des mains des envoyés de l´oligarchie des temples souillés. Ces temples souillés dont la CPI située à La Haye aux Pays-Bas.

Chez les Boers, maitres initiateurs de la ségrégation raciale et de l´apartheid, Laurent Gbagbo a été déporté puis emprisonné. Ces temples souillés sont tout aussi symboles de pèlerinage pour différents peuples en quête de liberté et d´affirmation-de-soi.

Pour nous Ivoiriens en particulier et pour les Africains en général, la cour pénale internationale (CPI) à la Haye aux Pays-Bas tout comme le mur des lamentations en Israël, symboles irréfutablement visibles de la domination juive sur ce monde moderne, est devenue un lieu privilégié de lamentations pour exprimer nos inquiétudes et notre indignation. Ces instruments de cette oligarchie des temples souillés qui nous mobilisent dès l´instant où un des nôtres s´y trouve embastillé de façons inhumaine, humiliante et injuste.

Les Ivoiriens, les Africains et leurs lamentations à La Haye

Le 05 décembre 2011, Laurent Gbagbo comparaissait pour la première fois devant la CPI. Depuis cette date les Ivoiriens, les africains militants des causes nobles et justes et les amis de la Côte d´Ivoire ont aussi pris d´assaut la petite ville de La Haye pour le besoin de se faire entendre et dénoncer l´injustice qui frappe un des leurs. Cette injustice qui nous rappelle le statut d´ancienne colonie de notre pays et de non-indépendants dans les faits.

Nos lamentations à La Haye se présentent comme une volonté de gens décidés à tourner la page de la soumission et de la domination occidentale sur les peuples du tiers-monde. Dans nos lamentations à La Haye nous réclamons que justice soit faite et que le droit soit dit pour donner une nouvelle orientation à l´ordre qui gouverne le monde. Tout comme à La Haye, il ne se passe de jours que les Ivoiriens soutenus par leurs compatriotes Africains n´envahissent les rues des grandes villes des pays européens pour exiger la libération sans conditions de Laurent Gbagbo et des prisonniers d´opinions en Côte d´Ivoire, le retour des déplacés de guerre et des exilés, la restauration de la démocratie et le respect des droits de l´homme.

Mais jusque-là, les hommes et femmes commis à la difficile tâche d´embastiller Laurent Gbagbo et notre liberté n´ont pas compris ces messages que nous leur envoyons. Jusque-là, ils se comportent comme de bons disciples de cette oligarchie des temples souillés tout en ignorant que le monde vit des contextes qui s´opèrent selon les rapports des forces en présence.

Jusque-là, cette cour a tourné dos à nos lamentations dans son attitude. Plutôt que d´être une cour impartiale de justice au service du droit pour rétablir la justice. Que non, La CPI nous démontre clairement qu´elle est une cour de politique internationale à la solde de l´oligarchie des temples souillés tout en confirmant sa dépendance et sa partialité.

Et Laurent Gbagbo l´a si bien compris qu´il est dans une posture de conquérant sur terrain de l´adversaire. « Madame la présidente, je suis là. Si l´on m´accuse c´est qu´il y a des preuves, je vous demande me les montrer pour vous dire ma part de vérités. Ce sont les militaires français qui ont fait le travail. C´est sous les bombes de l´armée françaises et dans les décombres de ma résidence, qui était déjà à terre, qu´ils m´ont kidnappés pour me remettre aux forces de Ouattara qui n´étaient encore les forces républicaines et régulières. Madame, je suis là et on va aller jusqu´au bout ». Fin de citation.

Ici, vous trouvez le lien de la toute première comparution du Président Laurent Gbagbo devant la CPI à La Haye http://www.youtube.com/watch?v=YZZ3cnoMro4.
Nos pancartes, nos affiches et nos slogans sont tout aussi expressifs que nos manifestations de protestation et d´indignation. Mais à trois reprises déjà cette cour nous a opposés son refus de s´engager sur une voie qui soulage la majorité du peuple Ivoirien et tous les Africains qui croient en une Afrique digne et émergente.
Toutes les demandes de remise en liberté ne serait-ce que provisoire ou conditionnelle du Président Laurent Gbagbo ont été refusées avec des motifs aussi bien farfelus, inimaginables qu´incompréhensibles. Cette attitude de la CPI exige de nous de remettre en cause notre mode opératoire jusque-là utilisé. Il nous faut changer de méthodes si notre volonté est d´obtenir satisfaction de nos actions pour affirmer notre autonomie et notre dignité. Car, un peuple sans conscience est comme une science sans théorie. Il en résulte que la science doit demeurer la conscience de tout peuple en lutte pour la reconquête de ses libertés confisquées. Nous appelons peuple celui qui, conscient de ses conditions de vie, se remet constamment en cause non pas pour la bravoure des vainqueurs mais pour les besoins de son bien-être social et son épanouissement dans un environnement débarrassé de toutes craintes.

La lutte pour la reconquête de nos libertés

« La souveraineté de la Côte d´Ivoire, c´est elle que nous sommes chargés de défendre. Elle, je ne la négocie pas » Laurent Gbagbo. Parce que nous sommes chargés de défendre l´autonomie et la dignité du peuple Ivoirien que nous devons impérativement tirer les leçons du mode opératoire dont nous nous sommes servis jusque-là dans notre lutte et notre résistance. En nous demandant s´il peut compter sur nous dans sa vision souverainiste de notre pays, Laurent Gbagbo nous met au défi dans les perspectives de cette volonté émancipatrice. Mieux, de sa cellule de la Haye il dit de tenir pour lui permettre de garder confiance et croire en l´aboutissement de cette lutte. « Demba dis-leur, si vous tenez, je tiendrai » Nous devons tenir pour la grandeur de notre vision politique. Celle-ci nous impose de ne privilégier aucune voie au détriment d´une autre dans les perspectives de reconquête de nos libertés confisquées.

De la nécessité de persévérer dans la résistance et mes propositions pour le rétablissement de l´ordre constitutionnel en Côte d´Ivoire
Suite au kidnapping du Président Laurent Gbagbo, constitutionnellement reconnu par les institutions de la côte d´ivoire, par les forces du mal coalisées (France-ONU-rébellion armée de Dramane Ouattara), les Ivoiriens et les Africains de la Diaspora dans leur grande majorité sont restés mobilisés. En témoignent ces nombreuses actions de masse qu´ils ne cessent d´organiser pour marquer non seulement leur attachement à la Patrie en difficultés et apporter leur soutien total au combat de Laurent Gbagbo mais aussi et surtout pour crier leur indignation face à l´ingérence inacceptable de la France néocolonialiste et néo impérialiste dans leur pays. C´est une chose à saluer et à encourager.

Cet élan, pour lui permettre d´atteindre les résultats escomptés, mérite d´être entretenu et d´être encadré de façon à rendre nos actions plus efficaces, plus dynamiques et plus pragmatiques. Ensemble nous sommes forts mais divisés nous sommes vulnérables dit l´adage. C´est pourquoi nous estimons qu´il nous faut inscrire cette nouvelle donne qui se dégage sous le sceau de la collectivité agissante pour coordonner notre volonté de rétablir l´ordre constitutionnel en Côte d´Ivoire.
Pour y parvenir, il nous faut garder foi en nos capacités et autres compétences pour mieux sonder et mieux cerner les velléités qui ont concouru à la défragmentation du tissu sociopolitique dans notre pays.

Il ne s´agit pas pour nous de nous organiser en vue d´influencer un quelconque processus de réconciliation pendant que Laurent Gbagbo notre Président élu et nombre de nos concitoyens croupissent dans les geôles politiques du camp adverse.

Le redressement de la Côte d´Ivoire tant souhaité par tous ne peut être possible qu´avec l´apport de tous les fils et de toutes les filles de la Côte d´Ivoire. Cela suppose la libération de tous nos prisonniers politiques et le retour en Côte d´Ivoire de tous nos réfugiés politiques.

De la nature de la résistance

Avec la situation de guerre civile que connaît notre pays mais surtout avec la chasse à l´homme et l´épuration ethnique engagées par les rebelles de Ouattara contre les populations ivoiriennes qui soutiennent le Président Laurent Gbagbo, nous sommes en droit de dire qu´une féroce dictature fasciste et sanguinaire est en train de s´installer dans notre pays.

Le mode opératoire du régime de Dramane Ouattara ressemble si fortement aux méthodes exécutoires du nazisme hitlérien que c´est avec le sang-froid et la tête bien en place que nous devons trouver le contrepoids des abus que nous subissons sur nos propres terres. Il ne sert à rien de se précipiter dans l´action non concertée pour se donner en offrande à l´adversaire qui ne comprend que le seul langage de la violence. Au regard donc de ce qui précède, définissons ensemble les deux formes possibles de résistance qui s´offrent à nous dans notre nouvel élan.

De la résistance armée

Jusqu´au 11 avril 2011, date du kidnapping du Président Laurent Gbagbo, il était dérisoire de parler de résistance armée en côte d´ivoire vu que le chef avait personnellement encore la possibilité en toute liberté de coordonner les choses de ses propres mains. Après ce triste tournant de l´histoire politique de notre pays avec la mort de nombreux Ivoiriens , de nombreux réfugiés et de nombreux mutilés et autres invalides à vie qu´il a occasionnés, il se pose à nous avec acuité la problématique de la sincérité et de l´honnêteté dans l´analyse pour envisager une telle option à ce moment bien précis de notre histoire.
Si l´on considère injuste et déplorable l´action déstabilisatrice de la Côte d´Ivoire depuis septembre 2002 ajoutée à ses implications et autres ramifications dans la sous-région ouest africaine, l´on peut sincèrement douter de notre capacité à laver l´affront fait à notre pays par la voie des armes vu que nous aurons à combattre militairement une puissance militaire mondiale (la France) appuyée de ses relais non négligeables (ONU et les rebelles armés de Dramane Ouattara).
Si cette option n´est pas pourtant à exclure à long terme dans nos stratégies de rétablissement de l´ordre constitutionnel dans notre pays, il est cependant impératif de penser à d´autres possibilités plus subtiles pour donner leur chance à nos efforts individuel et collectif de parvenir à l´avènement de la démocratie et la libre expression de notre pays.

Cela ramène inévitablement à la problématique de savoir préserver les acquis de la démocratie obtenus d´intenses luttes en côte d´ivoire. Pour l´instant, il s´agit de permettre aux ivoiriens se de déplacer librement sans craindre pour leur vie et pour celle de leurs proches, selon notre lecture du contexte que vit notre pays.
IL faut engager le régime fasciste, sanguinaire et génocidaire de Dramane Ouattara sur la voie de la paix sociale parce que les Ivoiriens souffrent énormément des affres des représailles de son armée tribale. Il nous faut pousser ses autorités de fait à abandonner la violence inouïe en s´inscrivant dans la logique de garantir l´expression du pluralisme politique dans notre pays.

Parce que la Côte d´Ivoire est appelée à survivre aux hommes et aux femmes politiques, nos actions doivent désormais aller dans le sens de lui garantir une quiétude sociale pour panser ses plaies et envisager les perspectives de son développement économico structurel de proximité. Dans un contentieux, il y a toujours deux parties.
Si l´une des parties en présence opte pour la violence et la répression, l´autre par contre doit obtempérer. Parce qu´amoureux et attachés et valeurs démocratiques, au progrès social et aux bien-être des Ivoiriens nous avons l´obligation d´agir en la faveur des éléments qui favorisent l´union des forces vives de la nation ivoirienne pour relever les défis de son émancipation politique et son émergence économique.

Avec les partis politiques et les organisations de la société civile qui auront la possibilité de mener dans la tranquillité leurs activités nous obtiendrons un changement de mentalité dans l´exercice du pouvoir politique dans notre pays.

Cette stratégie a pour avantage d´engager le pays sur la voie de l´apaisement et de son redressement politique en vue d´une paix sociale. Cela ne veut pas dire que nous devons les soutenir ou les accompagner dans un quelconque processus de réconciliation ou de pacification du pays mais plutôt les y engager par notre culture politique avancée et par notre amour profond pour la Côte d´Ivoire.

Des éléments objectifs qui concourent à la réalisation d´une résistance armée

Certes, le contexte sociopolitique actuel dans notre pays est favorable à une telle entreprise mais il faut en toute lucidité examiner les chances de réussir une rébellion armée avec la présence des forces militaires étrangères sur le territoire ivoirien si nous ne voulons pas nous essouffler à l´entame d´une telle aventure.
Dans ce contexte délétère, volontairement entretenu par les dozos-frci pour apeurer et terroriser les ivoiriens dans notre pays, il n´est pas abusif de dire que nous n´avons plus le contrôle de l´armée nationale. Des hommes voire des unités sont restées fidèles à la cause de souveraineté de la Côte d´Ivoire mais cela à lui seul n´est pas suffisant pour contenir militairement l´adversaire avec l´espoir de le vaincre. En plus de cette réalité, nos soutiens extérieurs, s´il y en a vraiment eu, se sont effrités avec le kidnapping et la déportation du Président Laurent Gbagbo.

Une rébellion armée à la phase actuelle de la vie politique de notre pays serait donc suicidaire vu que l´adversaire est militairement plus fort que nous. Ceci s´explique tout simplement par le fait qu´un embargo sur l´importation des armes est imposé à la Côte d´Ivoire en plus de ce que l´armement dont disposait notre armée a été massivement détruit par les forces étrangères d´occupation.

À cela, il faut ajouter les basses manœuvres de Dramane Ouattara, le génocidaire de nos parents, de dissoudre contre vents et marées la gendarmerie et de désarmer la police nationales. Pis, la dispersion de nos forces de défense et de sécurité et le manque d´une hiérarchie dirigeante compliquent la réalisation d´une rébellion armée actuellement dans notre pays.

Cette dispersion de nos forces armées et le manque d´une hiérarchie dirigeante pose un réel problème de coordination des stratégies de guerre en leur sein. Le manque de moyens logistiques et matériels, le manque de moyens humains ajoutés au manque de base arrière sont à court terme un handicap majeur à la réalisation d´une rébellion armée dans notre pays. Elle sera donc vouée à l´échec si nous choisissons de nous engager dans une telle aventure.

Il faut donc l´inscrire dans un schéma à long terme pour espérer atteindre notre objectif si Dramane Ouattara et ses dozos-frci continuent de confiner notre pays dans la terreur, la peur du quotidien et le désordre qui y règnent actuellement.

Avec le renversement du Président Laurent Gbagbo par les armes, la France, l’ONU et Dramane Ouattara sont devenus les maîtres absolus sur notre pays. De ce fait, ils ont un œil regardant sur tous les mouvements des Ivoiriens dans les pays limitrophes qui les ont accueillis.

Aucun des pays limitrophes au nôtre ne peut actuellement mettre son territoire à la disposition des ivoiriens pour les besoins d´une lutte armée pour rétablir l´ordre constitutionnel en Côte d´Ivoire. En plus de ce fait, le Ghana mis à part tous nos autres voisins ont contribué activement à l´avènement de la rébellion armée de septembre 2002. Ils ne sont donc pas prêts à se faire hara-kiri.

Il est certainement inimaginable et impossible à la phase actuelle du processus en Côte d´Ivoire que ces pays accordent une assistance de quelque nature à ceux des Ivoiriens qui ambitionnent de venger le tort à nous fait par la lutte armée. À ces difficultés d´ordre pratique et logistique s´ajoute le problème du financement d´une telle volonté.

Les sanctions internationales doublées du gèle et des comptes bancaires et des avoirs de nombres de compatriotes épris de justice et de liberté et dont la volonté serait de rétablir l´ordre constitutionnel par la lutte armée rendent à court terme non-envisageable une telle probabilité. Il sera donc périlleux à la phase actuelle de l´histoire politique de notre pays de trouver des sponsors et des partenaires pour soutenir financièrement une quelconque rébellion armée contre le régime sanguinaire du fasciste Dramane Ouattara.

Pour toutes ces raisons évoquées, nous devons plutôt privilégier la voie pacifique au règlement de notre contentieux politique en Côte d´Ivoire. N´est-ce pas que c´est ce que Laurent Gbagbo nous disait déjà le jour même de son arrestation et je cite : « Nous avons gagné les élections mais avons perdu la guerre. Il faut donc que les armes cessent pour passer à la phase civile de cette crise ». Fin de citation.

De la résistance civile

La stratégie est l´ensemble des tactiques à utiliser pour mener à bien un combat de toute nature. Notre stratégie de lutte dans ce contexte de guerre que l´adversaire nous impose doit s´appuyer sur des tactiques qui désarçonnent l´ennemi militaire et politique pour l´engager sur la voie de la restauration de la démocratie et de la préservation des acquis de cette démocratie dans notre pays. Le respect des droits humains et l´intangibilité de la dignité humaine en dépendent.

C´est seulement par cette démarche purement politique que nous arriverons à dissuader l´adversaire résolument engagé sur la voie de la violence et la destruction systématique de la Côte d´Ivoire. La réalité du rapport des forces en présence étant largement mais surtout nettement en notre défaveur, nous ne saurons donc pratiquer la politique de la terre brûlée pour se faire hara-kiri. Tout en laissant notre désire de donner à notre pays les arguments de sa carrure de géant de l´Afrique de l´ouest s´évanouir dans l´abîme d´ une ambition démesurée et hypocrite d´un homme dont les faits et gestes nous démontrent qu´il n´a rien de commun ni avec notre passé, ni avec notre présent encore moins avec notre futur.

Faire en sorte que les partis politiques et les organisations de la société civile mènent leurs activités en vue de dénoncer par des voies légales et démocratiquement légitimes les pratiques de la dictature fasciste répressive que Dramane Ouattara veut nous imposer par la force des coups d´états meurtriers.

La vengeance est un repas qui se mange à froid dit l´adage. Parce que qui prépare la guerre, crie la paix que nous avons la lourde responsabilité de procéder par subtilité pour engager le vainqueur de la guerre sur la voie de la paix et de la reconstruction du pays. La réconciliation entre les Ivoiriens sera un processus qui s´inscrira dans la durée vu que le tort à nous fait est si profond.

Alors que nos plaies sont encore ouvertes et les douleurs encore vivaces dans nos esprits, il nous faudra réfléchir profondément pour ne montrer aucuns signes révélateurs de notre réelle volonté de nous faire justice son moment venu. La résistance civile ou pacifique que nous voulons a l´avantage que dans nos villes et villages nos parents ne seront plus contraints à se réfugier dans les forêts en laissant derrière eux leurs biens acquis sur de longues années de durs labeurs.

Avec la résistance pacifique, le régime de Dramane Ouattara sera contraint de désarmer ses rebelles pour les engager définitivement sur la voie de la paix sociale gage irréversible à la mise en œuvre de tout programme de gouvernement et autre projet de société.

Si la liberté d´expression et la différence d´opinion politique dans notre pays ne sont pas garanties à court terme, il sera difficile d´envisager une quelconque activité politique subversive, car de notre attitude l´ennemi politique trouvera les arguments à justifier l´instauration de la pensée unique. Or, il nous faut gagner du temps dans la préparation de la résistance armée pour ne négliger aucuns détails aussi minimes soient-ils.

Déjà que Dramane Ouattara et son allié français projettent dans le long terme la présence des militaires français sur notre sol, il nous faut opérer autrement pour ne pas leur souffler la puce à l´oreille. Venger nos morts, venger la destruction de nos biens, venger notre pays nécessite résolument une discrétion sans pareille.

Par ailleurs, avec un climat de paix sociale retrouvé, les ivoiriens retrouveront la confiance en eux-mêmes et aux initiatives diverses d´attroupements publics. Ils pourront prendre une part active dans les manifestations de masses pour obliger le pouvoir à aller dans le sens de leur volonté exprimée.

Cette confiance retrouvée et les ivoiriens libres d´exprimer leurs opinions sans des représailles nous conduiront irréversiblement à la révolte du peuple dans une insurrection populaire dont le dénouement sera la remise en cause complète et le renouvellement de tout l´échiquier politique dans notre pays.

L´insurrection populaire comme voie de recours pour restaurer de la démocratie et l´état de droit en côte d´ivoire

Épuisés puis fatigués par les effets de la guerre mais surtout par les lourdes conséquences de la crise militaro-politique que vit la Côte d´ivoire depuis plus d´une décennie maintenant, le peuple ivoirien aspire réellement à la paix pour passer aux perspectives de développement économico structurel de proximité de son pays pour amortir les nombreuses souffrances qu´il endure et qui ne semblent pas être la préoccupation de ses gouvernants.

Stigmatisés et catégorisé à souhait pour de sales besognes inavouées, les Ivoiriens et tous ceux qui vivent dans les limites du territoire ne veulent plus servir de couverture à la dégénérescence entretenue du tissu social ivoirien. Et ils ne cachent pas leur volonté de tourner la page de cette classe politique qui ramène tout ce qui est lié au destin de la nation ivoirienne à leurs seules et petites personnes. Ils ruminent colère et vengeance. Seulement, ils font l´amer constat du manque d´une relève politique irréprochable. C´est ici le lieu de comprendre toute la grandeur de la proposition qui engage les gouvernants de fait que nous avons actuellement sur le chemin du pluralisme politique. Les partis politiques et les organisations de la société civile dont la vocation première est d´éduquer les populations à se prendre en charge auront là tous les ingrédients réunis pour encadrer cette volonté populaire de restaurer la démocratie tout en renforçant ses acquis obtenus de hautes luttes. Le Général Guei en a fait les frais à son entêtement de se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple révolté.

Amener le peuple Ivoirien à prendre ses responsabilités dans l´exercice de ses droits nous semble être la voie appropriée qui ne suscitera pas l´intervention des armées étrangères d´occupation dans notre pays.

Dans ce paysage où tout mouvement d´une partie de la population est taxé de velléités de revanche, il faut préparer les Ivoiriens, tous bords politiques confondus, à comprendre que se joue va au-delà des personnes auxquelles ils sont attachés ou en qui ils se reconnaissent.

Ce qui est en jeu c´est notre volonté de construire la Nation Ivoirienne. Celle qui unit et nous confère notre mouvement d´aller et de venir. Celle qui nous confère une identité commune au-delà de nos ethnies, de religions, de nos régions et de nos penchants. Parce que la volonté de vivre ensemble obéit à la raison de la collectivité agissante qu´ils ont la lourde responsabilité de briser les clichés et stigmates que l´on veut leur coller dans le seul besoin de les maintenir dans l´endoctrinement et la propagande inouïe pour les diviser et les exploiter sans réelles possibilité de contrôler la gestion du pouvoir d´état.

Jamais un pays n´a connu un vrai développement économique dans le contexte imposé volontiers à notre pays. Un travail de mobilisation et de remobilisation des troupes s´avère nécessaire pour cette option dans la vie publique de notre pays. Or, dans un climat d´insécurité prolongée et entretenue, dans ce contexte de représailles et de règlement de compte extrajudiciaire, dans ce contexte d´impunité les ivoiriens auront toujours peur de participer à une quelconque manifestation publique après l´expérience de ces dernières années.

C´est pourquoi il faut par tous les moyens démocratiques reconnus engager Dramane Ouattara et son gouvernement sur la voie de la paix sociale par notre attitude, par notre discours et par notre engagement à repositionner notre pays. Gagner la confiance de nos concitoyens par notre détermination à vivre dans un environnement sain devrait les pousser à vaincre la peur pour sortir massivement dans les rues partout dans le pays quand le mot d´ordre d´une désobéissance civile leur sera donné sans pour autant craindre pour leurs vies.

La lutte pour la reconquête de nos libertés confisquées ne se fait pas contre les seuls dozos-frci de Dramane Ouattara. C´est contre l´armée française et son soutien onusien que nous avons à nous battre, c´est pourquoi toutes les actions que nous posons devraient tenir compte de leur présence pour éviter à nos concitoyens une hécatombe et un suicide collectif dans cette résistance.

Si nous avions à nous battre contre les seuls dozos-frci, il y a longtemps que cette lutte s´était soldée par la victoire éclatante de nos braves forces de défense de sécurité. Il y a eu plusieurs clichés de la division du peuple pour endiguer la fracture sociale dont les conséquences sont encore visibles pour que nous continuons de nous comporter comme des gens qui n´ont pas conscience de leurs responsabilité dans la conduite et la construction d´une communauté de biens dans notre pays.
Au début pour justifier leur prise d´armes, il est bon de le rappeler pour que les gens le comprendre, ils ont fabriqué d´abord le charnier de Yopougon pour légitimer leur coup d´état en préparation. Et puis s´en suit une campagne internationale de diabolisation de notre pays, l´accusant de pratiquer l´exclusion et la xénophobie. Le belge Benoît Scheuerer fit la cheville ouvrière de cette campagne. La côte d´ivoire fut malmenée par les médias occidentaux qui préparaient ainsi l´opinion nationale et internationale à donner un crédit à une thèse de la dictature naissante sous Laurent Gbagbo.

De ce pas ils font avaler aux ivoiriens du nord de notre pays qu´ils sont victimes d´une politique d´épuration ethnique partant ils sont appelés à soutenir les velléités des fils et filles de cette région à venger et réparer le tort qui leur est fait. Ils ont armé des ivoiriens pour venir tuer d´autres ivoiriens et installer au pouvoir un homme dont le lien avec la côte d´ivoire reste toujours difficile et à clarifier.

Alassane Dramane Ouattara a convaincu la communauté internationale qu´il est victime d´exclusion en Côte d´Ivoire parce qu´il serait un musulman originaire du nord de la Côte d´Ivoire jusqu´à ce que François Hollande, aujourd´hui Président de la France dise du Président Laurent Gbagbo qu´il est un dictateur infréquentable. Aujourd´hui, il est au pouvoir par les moyens que nous connaissons tous. Mais bizarrement, les causes qui selon lui l´ont poussé à prendre les armes contre notre pays sont devenues le contenu de son action gouvernementale. La charte du nord bat son plein sur notre pays avec les consignes qui y sont inscrites comme programme de gouvernement.
Cette classe politique a réussi à opposer les ivoiriens aux autres à tels que nous nous regardons en chiens de Faïence tellement la haine nous a séparés les uns des autres. Ils ont créé un imaginaire Nord musulman et un Sud chrétien pour mieux stigmatiser les Ivoiriens. Comme si ne suffisait pas c´est finalement des Ivoiriens Pro-Gbagbo et des Ivoiriens Pro-Ouattara qu´ils ont inventés pour nous démontrer que nous maniables au gré de l´évolution de leurs intérêts dans notre pays. Le peuple ivoirien doit le comprendre, il n´y a rien de tout ceci qui s´apparente à la vérité. C´est du pure mensonge et de la fausse et inouïe propagande et ils doivent se rappeler l´adage qui dit « il faut diviser pour mieux régner ».

L´on veut par toutes ces postures les empêcher d´avoir un droit de regard sur la gestion du pouvoir d´état qui engendre les perspectives de leur quotidien. C´est pourquoi, nous pensons qu´ils doivent abandonner toutes ces voies périlleuses qui fragilisent leur volonté de vivre dans des conditions de décence minimale. Qu´ils se rappellent qu´ils ont un droit inamovible à la vie et non à mort. C´est pourquoi ils doivent se resserrer les coudes dans un élan patriotique et une complicité communautaires pour chasser ces gens dans une insurrection populaire.

Le temps pour le peuple Ivoirien de prendre ses responsabilités est arrivé si nous ne voulons pas perpétuer la défiguration de notre pays. Avec l´aboutissement de la révolte populaire en Côte d´Ivoire, on pourra s´engager dans la réflexion sur la réorganisation de l´arène politique ivoirienne pour faire ou exiger les états généraux de notre indépendance en vue de consolider les principes fondateurs de la Nation Ivoirienne.

La consolidation de la Nation Ivoirienne passe forcément par la définition d´un nouveau contrat social pour faciliter une coexistence pacifique en Côte d´Ivoire. Cette coexistence pacifique nous permettra finalement de mettre en route un véritable processus de réconciliation nationale soutenue par des conventions sociales pendant lesquelles les Ivoiriens viendront exprimer leurs préoccupations, leurs griefs et leurs mécontentements en toute quiétude. Cette saine appréciation de la réalité politique actuelle de notre pays nous permettra de placer sereinement la déportation du Président Laurent Gbagbo à La Haye au cœur des stratégies qu´il nous déployer pour la reconquête de notre souveraineté, si notre volonté est de léguer un pays prospère attaché aux principes fondamentaux à la constitution d´une Nation Ivoirienne. Ces points constituent le contenu de la suite de « La Haye et la reconquête de nos libertés » que je vous proposerai les jours à venir.

…………À suivre
Amoungnan
Jean-Marie Dekpai

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