Venezuela: l’état de santé de Chavez « difficile »

Les chroniques vénézuéliennes de Jean Ortiz: « Il y a des hommes devenus peuple ». Nous apprenons ce lundi matin que l’état de santé du président Chavez souffre de nouvelles complications postopératoires dues à une infection non encore résorbée.

L’état de santé du président est qualifié par le vice-président Maduro, qui est à ses côtés à La Havane, de « difficile ». Le concert du nouvel an place Bolivar à Caracas a été annulé. Pour le peuple vénézuélien et les peuples latino-américains, mais aussi pour nous tous, révolutionnaires du monde, l’attente est douloureuse, angoissante. Nous ressentons le combat de cet homme, entré déjà dans l’histoire, comme le nôtre. Culte de la personnalité? Balivernes!

Hugo Chavez nous a donné tant d’espoir, d’énergie, de confiance, que nous savons ce que nous lui devons et ce qu’il représente pour les plus humbles. Il suffit de se promener dans les « rues » des « ranchitos » qui ceinturent Caracas pour mesurer ce que signifie diminuer la pauvreté de 50%; il suffit de voir un dispensaire de la « Mission Barrio Adentro » pour comprendre que la santé gratuite fait de Chavez, pour les plus pauvres, ceux qui n’avaient jamais vu un médecin, un véritable saint. Car le peuple a une relation au « comandante » de type amoureux, religieux, messianique, familiale, directe…Et rien de malsain là dedans. Lorsqu’il draine dans ses meetings des centaines de milliers de parias d’hier, c’est parce qu’il est une sorte de rédempteur et d’utopiste concret, efficace, de changeur de vie, de drapeau d’une nation qui désormais existe, qui tient tête fièrement à « l’empire ».

Révolution « contagieuse »

Nous savons aussi que sans lui l’Amérique latine ne serait pas en marche vers sa « deuxième Indépendance » et définitive Libération. Un intellectuel espagnol le qualifiait récemment de « dernier des Libertadors ». Les médias de marché, les conservateurs et « libéraux » de tout poil, socios, néos et ultras, les Etats-Unis, le FMI, l’Union Européenne…, en le satanisant, ne s’y trompent pas. Jamais homme politique n’aura été autant diffamé, sali, insulté, haï, par les classes dominantes et leurs médias-mensonges, leurs « marchés », leurs mercenaires de la « com »( guerre idéologique). Ils le font parce que Chavez est « zambo », métis de Noir et d’Indien, qu’il est sorti du caniveau, que le petit vendeur des rues n’a pas oublié ses origines, qu’il chante et danse comme tous les « llaneros », habitants de sa région: les « llanos » (Sabaneta); mais surtout parce que Chavez est un danger pour les intérêts de classe des bourgeoisies et oligarchies, pour l’hégémonie de Washington, sa politique pétrolière, sa géopolitique de domination du monde, et aussi parce que l’exemple de la « révolution socialiste bolivarienne » s’avère contagieux.

Malgré les vents défavorables, Chavez a osé revendiquer comme alternative à « la crise »du capitalisme: « le socialisme du 21ième siècle ». Rien de nouveau me dira-t-on…mais depuis plus de vingt ans le mot était enfoui sous les décombres du mur de Berlin. Mon vieux guérillero de père me disait souvent: lorsque l’ennemi de classe cogne dur, c’est que tu es dans le bon chemin…Un ami, prêtre de la « théologie de la libération » à qui je disais que je ne croyais pas en Dieu, me répondit: oui mais Dieu croit en toi parce que tu es militant. Joseph, s’il croit vraiment en moi, qu’il comprenne pourquoi Chavez ne peut pas mourir.

Comandante, aqui estamos…Seguiremos adelante, juntos.
Humanite.fr

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