La réunification de la Côte d’Ivoire n’a pas mis un terme à l’exploitation frauduleuse de pierres précieuses dans le Nord. Washington s’impatiente sur ce dossier. Les Etats-Unis mettent une très forte pression sur le gouvernement ivoirien concernant l’opacité régnant toujours dans la filière diamantifère du pays. En août, l’ambassadeur américain à Abidjan, Philip Carter III, s’est rendu personnellement sur les sites du Nord pour constater de visu l’absence des services de l’Etat sur le terrain et la prolifération des orpailleurs clandestins. Plus de seize mois après l’accession d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, les riches zones diamantifères de Séguéla sont toujours sous le contrôle d’Issiaka Ouattara, alias Wattao. Ce dernier, ex-chef rebelle propulsé numéro deux de la Garde républicaine par le président ivoirien, prospère. Malgré une chute de la production diamantifère, après l’épuisement des mines de Bobi et Diarabana, les recettes atteignent, selon les Nations Unies, plus de 15 millions de dollars $ (7,5 milliards de Fcfa). Une somme qui échappe totalement aux caisses de l’Etat. Alors que le secteur de Séguéla suscite des convoitises dans la sous-région – des islamistes radicaux venus du Nord-Mali y ont été repérés -, Washington a dépêché dans la zone plusieurs spécialistes des questions minières. Comme gage de reprise en main, le ministre ivoirien des mines, Adama Toungara, a missionné, fin octobre, plusieurs de ses collaborateurs dans la région en vue de préparer un futur déploiement de son administration. Le même ministre vient de mettre en place un secrétariat permanent chargé de préparer le dossier d’adhésion de la Côte d’Ivoire au processus de Kimberley. C’est l’une de ses proches, Fatimata Thes, qui en assure la direction.
In La Lettre du Continent n° 646
(NY)
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