Jonas Baikeh source: Soir info
Dans quelques heures, ce sera la fin de l’année 2012. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a une idée de ce qu’il veut faire en 2013.
Puisqu’il a déjà adopté le budget 2013 qui s’équilibre en recettes et en dépenses à 3814 milliards de francs Cfa. Et tout cela a tenu compte de ce qui s’est passé en 2012 avec un budget élaboré dans un environnement de normalisation et de relance économique. Plusieurs événements ont, en effet, marqué l’économie nationale.
Les Ivoiriens ont encore en mémoire cette affaire de bateau pirate dans les eaux ivoiriennes qui aura défrayé la chronique. En effet, dans la nuit du dimanche au lundi 16 janvier 2012, un chalutier battant pavillon ghanéen et dont le propriétaire est chinois a échoué à N’Guessandon situé à 4 km de Toukouzou Hozalem.
C’est le 23 février 2012 qu’a eu lieu la rentrée budgétaire 2012. A l’auditorium de la Caistab où a eu lieu cette importante cérémonie gouvernementale, le ministre de l’Économie et des Finances d’alors, Charles Diby Koffi (actuel ministre d’État, ministre des Affaires étrangères) remplacé depuis le jeudi 22 novembre par la ministre Kaba Nialé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Economie et des Finances) a expliqué que le budget 2012 qui s’équilibre en ressources et en charges à 3160 milliards de francs Cfa, s’inscrit dans le cadre de la normalisation et de la relance économique.
Il a appris que le niveau d’investissement est évalué à environ 5% du Pib contre 3% en moyenne au cours des dix dernières années. Et que les dépenses d’investissements représentent 19,7% contre 9,8% en 2011. Selon lui, ce budget marque la rupture d’avec le passé parce qu’il s’exercera dans un environnement de normalisation, donc de retour à la croissance avec un taux de 8,5% contre -5,1%. A la rentrée budgétaire 2012, il a fait savoir que l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative des pays pauvres et très endettés (Ippte) en 2012, couplée d’une politique d’endettement intelligente, devraient permettre de renforcer davantage le niveau des investissements, pour maintenir la dynamique de croissance économique dans les années à venir. Quatre mois plus tard, l’État de Côte d’Ivoire est compté parmi les privilégiés qui ont atteint le point d’achèvement.
Mais avant le gouvernement a adopté, le 28 mars 2012, une stratégie globale de développement à moyen terme, intitulé « Plan national de développement (Pnd 2012-2015)», qui devient le cadre de référence de l’action publique. L’objectif principal est de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Pour la réussite de la mise en œuvre du Pnd 2012-2015, a sensibilisé les partenaires publics et privés pour le financement du programme d’investissement estimé à 11 000 milliards de francs Cfa.
D’ailleurs, avec le Groupe Consultatif (Gc) qu’il a initié grâce à l’appui de la Banque mondiale, il a pu tenir une importante réunion de mobilisation de fonds.
L’Ippte, l’aubaine attendue
C’est le 26 juin 2012 que le Fonds monétaire international (Fmi et l’Association internationale de développement (Ida) de la Banque mondiale ont approuvé un allègement de 3,1 milliards de dollars EU de la dette de la Côte d’Ivoire au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ippte). Une cagnotte qui représente une réduction de 24 % de la dette extérieure du pays, plus un allègement de 1,3 milliard de dollars EU au titre de l’initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm).
Selon le communiqué du Fmi et de la Banque mondiale, parmi les conditions («déclencheurs») satisfaites par la Côte d’Ivoire figurent entre autres la mise en œuvre satisfaisante du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (Dsrp), le maintien d’une politique macroéconomique saine, la publication régulière de données sur les finances publiques et la réforme de la gouvernance dans la filière cacao. Dans la dynamique du respect des conditionnalités de l’Ippte, l’État de Côte d’Ivoire avait pris des mesures pour faciliter la vie aux populations. Cela s’est traduit notamment pas une contre offensive contre la vie chère.
Lutte contre l’inflation généralisée
En effet, c’est le 21 mars 2012 que du fait de la pauvreté de la population due à la crise, le gouvernement a décidé de prendre des mesures contre l’inflation généralisée. Ainsi, face au pouvoir d’achat faible des ménages et face à l’augmentation importante des prix constatée des produits de première nécessité, a été mis en place un comité présidentiel, chargé de prendre des mesures permettant à court et à moyen terme, d’obtenir une baisse des prix et un meilleur contrôle des processus de formation des coûts de revient et des prix de vente au détail. Pour l’essentiel, plusieurs recommandations ont été faites : la poursuite de la lutte contre le racket et la réduction des postes de contrôle sur les routes ; la baisse de diverses mesures fiscales, en particulier la suspension du paiement de certaines taxes, et la réduction de la Tva sur certains des produits concernés ; l’amélioration de l’approvisionnement des marchés en produits de première nécessité ; la signature d’un protocole d’accord sur les prix du riz de grande consommation, et la prise de dispositions pour le respect strict des prix convenus ; une baisse (à préciser) du prix sortie-usine du sucre ;l’assurance de l’approvisionnement en sucre et en lait des industriels à des conditions compétitives, tenant compte des cours mondiaux ; la prise de mesures vigoureuses afin de lutter contre les importations frauduleuses de tomate concentrée ; l’approvisionnement régulier des marchés et la baisse des prix des produits vivriers, par le développement, la promotion et la production intensive des produits concernés ; etc. Pourtant, plusieurs mois après l’application et la relance de ces mesures, les populations continuent de se plaindre de la vie chère.
C’est aussi le 21 mars 2012 qu’une ordonnance a été prise pour modifier l’ancien Code des télécommunications datant de 1995.
La dernière décade du mois d’août 2012 a été particulièrement difficile pour les Abidjanais. Et pour cause, une grève des taxis compteurs qui protestaient contre la concurrence déloyale qui leur est faite par d’autres véhicules de transport en commun désignés sous le nom de woro-woro ou véhicules banalisés.
Entamée le mardi 21 août cette grève s’est poursuivie jusqu’au samedi 26 août, date à laquelle un modus vivendi a été trouvée au cours d’une rencontre organisée grâce aux bons offices du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.
Le 12 novembre, ce sont les mini cars de transport en commun (Gbaka) qui ont entamé un débrayage. Les populations d’Abobo, d’Adjamé et de Yopougon mesurent en les conséquences dans leurs bourses et jarrets, contraints qu’ils étaient de payer plus cher (face à la forte demande, les prix des woro-woro ayant pris l’ascenseur) ou d’effectuer certains trajets à pieds. Après plusieurs rencontres avec la tutelle, les gbaka ont repris le service le 17 novembre 2012. Le ciel ivoirien pour sa part, a été enrichi par la mise en service d’Air Côte d’Ivoire. Après plusieurs reports, cette compagnie ivoirienne a pu prendre son envol. Air Côte d’Ivoire a effectué avec succès des vols inauguraux, Abidjan-Dakar-Abidjan le 1er novembre et Abidjan-Libreville-Abidjan le 7 novembre.
Les 4 et 5 décembre 2012, à la représentation de la Banque mondiale à Paris (France) plus de 4000 milliards de francs Cfa ont été obtenus. La sécurité est importante, selon les bailleurs de fonds pour la réussite du Pnd. En effet, dans un document intitulé « Note consultative conjointe sur le rapport d’avancement du document de stratégie de réduction de la pauvreté
» produit par le Fmi en septembre 2012, il est écrit ceci : «Le risque le plus important dans la mise en œuvre fructueuse du Pnd 2012–15 concerne la sécurité ».
Relativement au transport maritime, dans l’après midi du 14 décembre 2012, le plus gros navire en termes de dimension jamais accommodé au Port de San Pedro depuis sa mise en service en 1971 y a fait une escale. Un événement qui démontre la compétitivité du deuxième Port de Côte d’Ivoire.
A l’occasion de la Tabaski, les membres de la communauté musulmane en particulier ont rencontré de réelles difficultés à s’acheter une bonne bête à un prix abordable. De l’avis de nombreux consommateurs, les moutons étaient hors de bourse. Le prix de la viande de bœuf n’a pas, au cours de l’année 2012 connu un meilleur sort. Pour ce qui est des produits avicoles, les producteurs locaux, on s’en souvient avaient plaidé pour que le gouvernement suspende un projet visant à alléger la taxe sur l’importation des volailles. Si elle était mise en œuvre, elle signerait « l’arrêt de mort » pour la filière locale. Un plaidoyer qui a trouvé une oreille attentive.
Hermance K-N et Jonas BAIKEH
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