Centrafrique: l’ultimatum des rebelles

BBC Afrique

« Par mesure de sécurité et de protection des populations civiles, nous ne considérons plus nécessaire de mener la bataille de Bangui et d’y faire entrer nos troupes, car le Général François Bozizé a déjà perdu le contrôle du pays », ajoutent les rebelles.

Une porte-parole des rebelles, Eric Massi, joint par la BBC, a déclaré qu’il ne voulait pas “que des compatriotes sacrifient leur vie inutilement pour sauver un régime qui a déjà échoué militairement et politiquement”.

“Nous n’avons pas l’intention d’entrer dans la capitale car nous considérons que la situation militaire aujourd’hui ne permet pas au régime de Francois Bozizé de reprendre le contrôle du territoire”, a déclaré Eric Massi.

“Ce n’est pas un double langage, nous avons sincèrement tendu la main au régime”, a ajouté le porte-parole de la rébellion.
Kaga Bandoro sous contrôle rebelle

Les rebelles ont pris le contrôle mardi d’une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord du pays.

La ville se situe à 385 kilomètres de la capitale Bangui.

La coalition rebelle du Séléka contrôle désormais une dizaine de villes, dont quatre chefs-lieux de préfecture: Kaga Bandoro (centre-nord), Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre-sud).

Un contingent de l’armée tchadienne, arrivé la semaine dernière comme « force d’interposition » et non d’attaque selon N’Djamena, est positionné sur le dernier axe routier menant à Bangui, mais n’a pour le moment pas montré son intention de combattre les rebelles.

Le Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011.

A Bangui, l’incertitude règne.

Le président François Bozizé aurait réuni longuement les responsables militaires mardi pour faire le point sur la situation.

Mercredi matin, des jeunes ont manifesté devant les ambassades de France, des Etats-Unis et dans un carrefour important de la capitale, pour demander aux puissances étrangères d’intervenir contre les rebelles.

Centrafrique: L’armée tchadienne, seul rempart de Bangui ?

Depuis quelques heures déjà, on observe des mouvements de soldats tchadiens en Centrafrique. Une partie des troupes se déplacerait vers la localité de Kaga Bandoro possédée par les rebelles de puis le 25 décembre, jour de fête. Selon un militaire, les soldats tchadiens ont leur base à Sibut (à 130 km de Bangui) mais depuis quelques heures, une partie du contingent a pris la route de Kaga Bandoro, mais on ne sait pas pour quelle raison. Arrivés en renfort en Centrafrique la semaine dernière, les soldats tchadiens y jouent le rôle de «force d’interposition». Ils n’ont jusqu’ici, pas encore attaqué le Séléka, ou même encore s’opposé à leur rapide avancée. Suite à cette attaque, le président centrafricain François Bozizé a réuni les principaux responsables militaires mardi 25 décembre pour faire le point sur la situation.

Alors qu’ils avaient annoncé au début de leur rébellion le 10 décembre dernier, qu’ils n’ont pas l’intention de prendre la capitale, la coalition Séléka s’en approche pourtant dangereusement. Situé à 340 kilomètres de Bangui, Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays à être attaqué et occupé par la rébellion. A leur arrivée, ils ont tirés des coups de feu en l’air, histoire de célébrer leur victoire. Les hommes de la Séléka ont ensuite quadrillé la ville et installé dans la matinée des points de contrôles aux principales sorties et coupé le réseau téléphonique. Pour se protéger, nombre d’habitants se sont aussi réfugiés dans les champs alentour emportant, dans l’urgence, le strict minimum pour survivre.

L’Union Africaine et l’opposition centrafricaine ont vivement condamné cette attaque. Ils pensent cependant que la négociation reste le seul moyen de sortir le pays de cette crise. Selon le directeur paix et sécurité de l’Union Africaine El Ghassim Wane, il y a urgence à négocier et à arrêter les combats. C’est dans ce contexte que nous avons demandé que les troupes rebelles cessent leur offensive militaire, se retirent des localités qu’elles occupent et s’inscrivent dans la voie du dialogue… le conseil «Paix et sécurité» de l’Union africaine avait examiné la situation il y a quelques semaines et le principe de sanctions contre les fauteurs de trouble avait été convenu, notamment les groupes rebelles… il est clair qu’il n’y a pas de solution militaire… Pour sa part, le Président du Mouvement de Libération du Peuple centrafricain Martin Ziguele a déclaré j’ai dit au président de la République qu’il est dépositaire du sort de 4 millions de Centrafricains. Je dis également aux rebelles que lorsque l’on se bat pour une cause, à un moment donné il faut aller à la négociation

Les Forces armées centrafricaines (Faca) ne seraient pas de taille à mener des combats contre le Séléka. En effet, sous-équipées, démotivées et mal organisées, elles ont montré leur faible capacité de riposte à plusieurs reprise notamment, lors de la prise de la ville Bambari. En à peine quelques heures, la localité qui était pourtant l’une de ses places fortes est tombée entre les mains des rebelles. L’armée tchadienne semble donc désormais, être le seul rempart contre une attaque de la capitale centrafricaine.

 

RFI

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