Libération des pro-Gbagbo: Comment Alassane Ouattara s’est impliqué

Par BAMBA IDRISSA source: Soir info

Bien que ne s’étant pas impliqué directement dans la mise en liberté des Pro-Gbagbo, Alassane Ouattara a su faire entendre sa volonté dans ce sens. Lors de sa visite d’Etat dans le District du Zanzan fin novembre 2012, le Président de la République, Alassane Ouattara avait promis  »dans les semaines à venir », de poser des  »actes forts » allant dans le sens de la réconciliation nationale.

Promesse tenue, pourrait-on affirmer, au regard de la mise en liberté provisoire, jeudi 20 décembre 2012, de huit (8) personnalités proches de l’ancien président Laurent Gbagbo. En effet, détenus depuis avril 2011, l’ancien premier ministre Aké N’Gbo, les ex-ministres Désiré Dallo et Christine Adjobi, Gnahoua Zibrabi Norbert (ex-Conseiller de Gbagbo), Mahan Gahé Basile (Syndicat Dignité), Commandant Dua Kouassi (ex-aide de camp de Gbagbo), Jean-Jacques Béchio (ancien ministre sous Houphouët-Boigny), et Maho Glofiehi (ex-chef des Forces de résistance du grand-ouest), ont recouvré la liberté.

Même si le chef de l’Etat s’est interdit de donner des ordres à la justice, sa volonté affichée, en tant que chef de Magistrature, semble avoir été prise en compte par les Magistrats qui ont accédé à la demande de mise en liberté introduite par les avocats des personnalités détenues à différents endroits du territoire.

En tout état de cause, c’est un acte fort de décrispation au plan politique que le pouvoir Ouattara vient de poser. Le numéro un ivoirien, par son action, satisfait ainsi aux nombreux appels lancés depuis plusieurs mois par des partis de l’opposition (le Fpi, Cap-udd, Lider, Udcy…), une partie de la société civile, des organisations internationales, des artistes ivoiriens (Alpha Blondy, Tiken Jah, Billy Billy…).La mise en liberté de pro-Gbagbo est donc un acte à saluer en entendant que d’autres faits et gestes du pouvoir soient posés toujours dans le sens de la paix et de la réconciliation nationale. En ce qui concerne l’opposition ivoirienne amenée par le Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir) et les partis membres du cadre permanent de dialogue (Cpd, tribune d’échange entre opposition et pouvoir), la balle est désormais dans son camp. Le Fpi, particulièrement, devrait poser des pas dans le sens de la paix et de la réconciliation nationale.

Malgré la sa kyrielle de revendications, la formation politique de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, devrait revoir sa copie notamment par rapport à sa participation aux prochaines élections locales (régionales et municipales), et surtout relativement à sa présence au sein du cadre permanent de dialogue entre le gouvernement et l’opposition. Sur ces deux questions, le Président par intérim du Fpi, Miaka Oureto et ses camarades, se sont volontairement mis hors jeu, évoquant des préalables et des problèmes de convenance. Avec donc la libération provisoire des partisans de l’ex-chef de l’Etat ivoirien détenu à la Haye, les regards sont désormais tournés vers le parti à la rose. Si le Fpi ne réagit pas positivement, on peut l’affirmer, il pourrait courir le risque de perdre quelques plumes au plan politique. L’opinion pourrait taxer ce parti d’hérétique, et d' »ennemi de la paix ».

BAMBA Idrissa

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