Des assaillants frappent à Yopougon et à Adzopé, des morts

Paul Koffi Koffi était-il sonné par cette attaque au point de mépriser la presse ?

« La maison tremblait et j’ai eu l’impression qu’elle allait s’effondrer », a commenté un habitant du quartier Toits-Rouges dans la commune de Yopougon, hier vendredi autour de 11h.
Il nous contait les moments de frayeur qu’il a vécus dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 décembre 2012, entre 3h30 et 5h du matin.

Selon des témoignages recueillis sur place, les assaillants, en tenue civile, sont arrivés à pied, à proximité de l’escadron de gendarmerie par un couloir mal éclairé et auraient ouvert le feu à l’aide de pistolets automatiques, sur les gendarmes. Il s’en est suivi des échanges de tirs. Mais les assaillants auraient pris le dessus grâce à des obus qu’ils lançaient dans la caserne. Ils se sont introduits dans la caserne qu’ils ont saccagée, avant de fondre dans la nature.

Pendant près de deux heures, l’escadron de gendarmerie de Yopougon a essuyé des tirs nourris. Le calme est revenu dans le quartier vers 5h05 du matin et des ratissages étaient en cours quand nous arrivions dans le quartier. Des renforts sont arrivés, selon des témoignages, de la base navale de Locodjro, de la Brigade anti-émeute (BAE) et du camp militaire situé sur la place de la liberté du Nouveau quartier, vers 6h du matin. Des éléments des FRCI basés au quartier Kowéit, arrivés aussi en appui, ont affirmé avoir interpellé deux suspects et annoncé la mort d’un civil dans les affrontements. Ce civil, Koné Djiguiba, était en garde à vue à la gendarmerie en question, quand elle a été attaquée.

Pris de panique, il aurait tenté de s’échapper et aurait reçu une balle à la tête. D’autres témoins nous ont fait savoir qu’il y aurait eu au moins un gendarme blessé dans ces affrontements. Mais à en croire l’Agence ivoirienne de presse (AIP), qui a cité une source militaire, deux (2) militaires auraient perdu la vie cette nuit-là. « C’est comme si ont pilait du foutou derrière ma maison », a déclaré un témoin à la presse, assurant que les assaillants s’exprimaient dans « un français approximatif ».

En sus, une source auprès de l’armée que nous avons rencontrée sur le théâtre des opérations, s’est convaincue que cette attaque n’aurait pas pu se mener sans une complicité au sein de l’escadron de gendarmerie de Yopougon, car, à l’entendre, « cela a été trop facile ». Il a toutefois nié le fait qu’il y ait eu des morts parmi les gendarmes au cours de ces violents affrontements.

Une autre source, à contrario, a annoncé qu’au moins quatre (4) morts et de nombreux blessés par balle auraient été conduits au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Yopougon, indiquant qu’avant leur fuite, les assaillants ont saccagé la brigade de gendarmerie et incendié une dizaine de véhicules. Une partie du mur entourant la caserne de Yopougon a même été percée par un obus. L’ambiance était tendue dans la caserne et aux alentours.

Quand nous quittions les lieux, des gendarmes et autres éléments des FRCI, armes au poing, sillonnaient le quartier pour sécuriser le périmètre. Par ailleurs, une autre attaque contre les positions des FRCI à un corridor de la localité d’Agbaou, dans le département d’Adzopé, aurait causé la mort d’un soldat de l’armée ivoirienne et fait des blessés. La centrale thermique d’Azito, toujours à Yopougon, aurait été, elle aussi, la cible d’individus armés non identifiés, cette même nuit.

Le ministre auprès du président de la République en charge de la Défense, Paul Koffi Koffi, le Commandant supérieur de la gendarmerie, le Général de division Gervais Kouassi Kouakou, le Commissaire du gouvernement, Ange Bernard Kessi Kouamé et d’autres autorités militaires, se sont rendus sur les lieux pour constater les dégâts.

Hervé KPODION
L’inter
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Tout sur l’attaque de la gendarmerie 1 mort, 11 véhicules détruits
ARMAND B. DEPEYLA
oir info
En s’attaquant à la gendarmerie, les assaillants ont touché à un symbole fort du système de sécurité en Côte d’Ivoire.

Un commando lourdement armé a attaqué, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 décembre 2012, l’escadron de gendarmerie de Yopougon Toits-rouges.
Il y avait de l’étincelle et la poudre dans l’air hier, dans le carré du théâtre des combats et la tension était toujours palpable, après le passage de ce « mystique » commando. Il faut dire que la fin du monde a failli, de très peu, être une réalité, pour les nombreux gendarmes de garde cette nuit-là. La caserne a été pilonnée pendant deux longues heures, de 3 h 30 à 5h 30, selon des sources sur place.

Ces individus non identifiés, qui semblent bien connaître les lieux et qui seraient, vraisemblablement arrivés à pied, ont ouvert le feu sur cette caserne, qui se veut, pourtant une « forteresse de défense » à Yopougon. L’attaque, de source militaire, aurait été menée « par des professionnels des armes », avec des fusils d’assaut, dont des lance-roquettes, et des Ak 47.

Personne n’a pu se prononcer, avec exactitude, sur le nombre des membres de ce commando. C’est la première fois, à Abidjan, que la gendarmerie, symbole de loyauté envers les Institutions républicaines, est visée par ces assaillants sans visage. Ce qui soulève plusieurs d’interrogations dans le milieu militaire.

Est-ce un message envoyé au pouvoir, qui détient, dans plusieurs prisons, des gendarmes ou alors s’agit-il d’un coup visant à révolter les gendarmes contre l’Etat ? Le régime du président Alassane Ouattara est confronté depuis août à une vague d’attaques, souvent meurtrières, contre les forces de sécurité et des sites sensibles. Quoi qu’il en soit, les gendarmes de Toits-Rouges auraient été pris dans le dos, par l’entrée qui donne sur les habitations. « Les tirs ont été intenses mais (les assaillants) ont été repoussés », a indiqué une source à l’état-major. Lors de cette attaque, un individu qui était en garde à vue a été tué, la brigade a été saccagée et 11 véhicules ont été incendiés dont deux appartenant à des civils. Un gendarme, dont nous n’avons pas pu avoir l’identité et le grade, a été grièvement blessé. Bien que pris à revers, les gendarmes ont opposé, avec bravoure, une résistance aux « assaillants » qui ont fini par prendre la poudre d’escampette.

Aucun des assaillants n’a été arrêté. Ils se sont évanouis dans la nature, vers 6 h, à l’arrivée des renforts, venus, notamment, de la base navale de Locodjro et de la caserne de la Brigade anti-émeute ( Bae), située à un cinquantaine de mètre. Des dispositions sécuritaires conservatoires ont été prises autour du périmètre de la base navale de Locodjro et de la caserne de la gendarmerie avec, notamment, des barrages et autres postes de contrôle. Des recherches actives se poursuivaient et tous les véhicules étaient passés au peigne fin.

Armand B. DEPEYLA
Soir Info
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