L’annonce du 19 février 2013 par la Cour pénale internationale, comme date de l’ouverture de l’audience de confirmation des charges à l’encontre du président ivoirien Laurent Gbagbo est selon nous un « non évènement » au regard des nombreuses audiences de mise en état déjà réalisées. Et comme nous l’écrivions, la CPI est certes une juridiction de portée internationale, elle comporte des faiblesses et limites lorsqu’elle est amenée à juger un chef de l’Etat de la trempe de Laurent Gbagbo
. Mais au-delà du doute raisonnable, il reviendra à la Défense de M. Gbagbo de démontrer par A plus B, l’innocence de son client. Voilà ce à quoi nous assisterons à partir du 19 février prochain. En outre, si cette audience n’est nullement un procès avant le procès encore moins un mini procès, elle devrait permettre aux juges de déterminer si les éléments de preuves rassemblés par les procureurs Occampo et Bensouda sont assez solides pour aller à un procès proprement dit. Un procès qui pourrait s’avérer très long mais passionnant au vu des tonnes de documents de notification des charges déjà déposés par l’accusation.
Aussi, si selon M. Fadi El-Abadallah, porte parole de la CPI, une libération provisoire peut intervenir à tout moment voire pendant la période des vacances judiciaires ( du 17 décembre 2012 au 7 janvier 2013), il est peu probable que cela concerne le cas Laurent Gbagbo. Vu que tous les verdicts en la matière sont déjà tombés. Et il est impensable que la CPI tienne une nouvelle audience de mise en état à 42 jours de l’ouverture de l’audience de confirmation des charges (du 7 janvier au 19 février 2013) concernant la mise en liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo. Voilà pourquoi il nous apparaît raisonnable que ces deux petits mois soient mis à profit par l’équipe de la Défense pour se replonger dans les documents fleuves du bureau du procureur afin d’en tirer les contre-vérités nécessaires à l’infirmation des charges ou au cas échéant pour réduire au maximum les allégations qui seront débattues pendant le procès. Là aussi, faut-il douter de la compétence de Maitre Emmanuel Altit qui on le sait, ne s’est jamais manifesté aux portes d’Abidjan pour un début de contre enquête sur le terrain. Allons-nous assister dans les prochains mois à un dialogue de sourd à la CPI ? Enfin, si le plaidoyer de la Défense devrait tenir compte des seules informations déjà connues et publiées dans la presse sans y ajouter des éléments de contre enquête expertisés et matérialisés, il reviendra donc au président Laurent Gbagbo lui-même de prendre ses responsabilités (individuelles) aussi mises en causes dans l’affaire, pour faire éclater la vérité tout en restant concentré et lucide au sujet des allégations portées contre lui point par point et dans les moindres détails des faits et des évènements survenus en Côte d’Ivoire et dans le seul cadre temporel du 16 décembre 2010 au 12 avril 2011.
C’est seulement à ce prix que son adage « on ira jusqu’au bout » trouvera tout son sens.
De p.kouhon/ Eventnews Tv
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Cour pénale internationale: La défense de Gbagbo au pied du mur – Ce que Me Altit demande
Par HAMADOU ZIAO
source L’inter
Le compte à rebours a commencé. Plus que deux mois (soit 60 jours) à la Défense de Laurent Gbagbo pour s’armer contre le bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), déterminé à faire couler l’ancien président ivoirien.
Ce dernier est en effet écroué au pénitencier de Scheveningen, soupçonné de crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Après avoir vainement tenté de faire acquitter leur client depuis son incarcération à La Haye le 30 novembre 2011, Me Altit et ses collègues devront se résoudre à affronter l’audience de confirmation des charges contre lui, fixée au mardi 19 février 2013. Une audience qui déterminera de la suite à donner à l’affaire « le Procureur c Laurent Gbagbo ». Soit cela débouche sur un procès en bonne et due forme, avec comme conséquence la condamnation ou non de l’ex-président. Soit, les charges sont abandonnées, et le père de la refondation ivoirienne recouvre la liberté.
Et c’est sur cette seconde option que les avocats de Laurent Gbagbo sont attendus. Me Altit, l’avocat français, devrait bétonner la ligne de défense, aiguiser suffisamment ses arguments pour casser ceux du Procureur et convaincre la Cour de l’innocence de son client. Sur la question, les avocats de Gbagbo ne semblent pas bien lotis. Leur performance a été bien souvent éprouvée par la Cour pendant les différentes confrontations qu’il y a eu depuis l’arrivée de Gbagbo à la CPI. Toutes choses qui, disons-le, n’ont pas manqué de susciter des inquiétudes chez les partisans de l’ancien président ivoirien. La dernière défaite en date, le mercredi 12 décembre dernier, est celle relative à l’appel interjeté par la Défense, portant sur l’incompétence de la CPI à juger Laurent Gbagbo, et qui, a été rejeté par la Cour d’appel.
Avant ce rejet, c’est la chambre préliminaire I qui le mercredi 15 août 2012, n’a pas jugé recevable la requête déposée le 29 mai par la Défense et portant sur l’incompétence de la Cour à traiter du cas de leur client. Et la cour d’appel d’enfoncer le clou en cassant les arguments de Me Altit et ses collègues. Le 02 novembre 2012, cette Cour déclarait Laurent Gbagbo apte à suivre la procédure contre lui, là où ses avocats demandaient l’arrêt de cette procédure pour des raisons de santé. Le 13 juillet 2012, ces mêmes avocats essuyaient un autre revers, à savoir le rejet de la demande de mise en liberté provisoire. La juge unique de la CPI, Silvia Fernandez de Gurmendi, avait argué alors que l’ancien président ivoirien pourrait fuir et mettre à mal la procédure engagée contre lui. Son influence et les réseaux puissants dont il bénéficie ont été évoqués par la juge argentine pour maintenir Gbagbo en prison.
Alors même que des supputations et autres révélations indiquaient la destination que prendrait l’ancien président après sa mise en liberté. Que non ! Les pro-Gbagbo devront encore attendre, et prier tous les dieux afin que l’audience de confirmation ou non des charges qui s’ouvre le 19 février 2013, tourne en leur faveur. Après ces différents échecs face à la Cour, les avocats de la Défense devront démontrer qu’ils ont d’autres tours dans leur sac pour sortir Gbagbo des griffes de la CPI.
Ce que Me Altit réclame
L’audience de confirmation ou non des charges contre son client, ne semble poser aucun problème à Me Emmanuel Altit, le patron du collège d’avocats pour la défense de Laurent Gbagbo. Il souhaite cependant que des réglages soient faits, avant cette audience. Lesquels portent notamment sur les documents déposés par le procureur, relativement aux charges contre l’ex-président ivoirien. « Illisibles, inexploitables, la divulgation de certaines informations expurgées, la vérification de l’authenticité des documents (audio, vidéo) qui seraient douteux, sinon de leur expertise par des Experts, de l’obtention du processus de déclaration de certains témoins, de comment le procureur a eu contact avec les témoins (…) », avait relevé Me Altit, face à la Cour le 11 décembre dernier, parlant des documents du procureur.
L’avocat français de Laurent Gbagbo souhaite aussi une augmentation de la manne financière, pour lui permettre d’avoir les mêmes ressources que le bureau du procureur. « Nous n’avons pas les mêmes moyens dont dispose le bureau du procureur. A trois, nous n’avons qu’une seule enveloppe et cela ne suffit pas pour faire le travail », a-t-il dénoncé. La Cour va-t-elle faire droit à ces requêtes de l’avocat de Gbagbo ? Une certitude cependant, c’est qu’Emmanuel Altit est attendu le 19 février 2013.
Hamadou ZIAO
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