(Agence Ecofin) – Bijan Mossavar-Rahmani, le président du conseil d’administration de Foxtrot international, la filiale des frères Bouygues, spécialisée dans l’exploration et la production d’hydrocarbures, a annoncé son intention 500 milliards de FCFA dans le secteur pétrogazier ivoirien.
C’est en sortant d’un entretien avec le premier ministre Daniel Kablan Duncan que M. Mossavar-Rahmani s’est ainsi exprimé : « Nous ferons des investissements de l’ordre d’un milliard de dollars soit environ 500 milliards de FCFA ».
Le groupe Foxtrot international détient la licence sur le bloc CI 27 dont le gaz est destiné est destiné aux centrales ivoiriennes d’Azito et Ciprel.
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Fourniture en électricité en Côte d’Ivoire: Bernard Kouassi N’Guessan (Directeur général de la Ciprel) explique
HERMANCE K.N source Soir inf
Au centre, M. N’Guessan (directeur général de la Ciprel) a affirmé avancer avec ses hommes pour le meilleur de l’électricité en Côte d’Ivoire Photos : H.K-N
Un incident survenu récemment sur un transformateur électrique de la Compagnie ivoirienne de l’Électricité (Cie), a touché la Compagnie ivoirienne de production d’Électricité (Ciprel) et la centrale d’Azito. L’alimentation en électricité de plusieurs ménages à Abidjan a été impactée. Dans cet entretien, Kouassi N’Guessan, le directeur général de la de la Ciprel (plus gros producteur d’électricité en Côte d’Ivoire), explique ce qui se passe au niveau de la société qu’il dirige. Il évoque également les activités de la Ciprel.
« Nous avons totalement les moyens de notre politique »
En tant que directeur général de la Ciprel, quel commentaire faites-vous de l’incident survenu il y a quelques jours à Vridi et qui a touché les consommateurs abidjanais ?
Kouassi N’Guessan : La Ciprel produit de l’électricité. Nous sortons de l’électricité à des niveaux de tension qui sont entre 10 000 et 15 000 volts. Et, nous élevons ces tensions à 90 000 et 225 000 volts pour les envoyer aux postes de transformation. Les postes de transformation sont des espaces où l’énergie est transformée à des niveaux différents de tension. Soit pour des transports sur longue distance où on élève la tension, soit pour la distribution locale, on abaisse la tension. Dans les maisons, nous avons du 220 volts ou 380 volts. Donc, c’est beaucoup plus petit. Dans ces postes de transformation, on abaisse la tension pour pouvoir distribuer dans une ville. Lorsqu’on produit de l’électricité dans un barrage à Taabo, à Kossou, à Buyo, on les élève à 225 000 volts pour les transporter dans les centres de consommation comme Abidjan. Donc, il y a des postes de transformation qui sont à coté de ces barrages et à coté de ces centres de production d’énergie pour élever la tension et les envoyer vers les villes. A coté de la centrale de Ciprel, il y a un site qu’on appelle le poste de transformation de Vridi, qui n’appartient pas à Ciprel. C’est dans ce poste qu’il y a eu l’incident. La Ciprel a effectivement des transformateurs, mais ils n’étaient pas concernés par l’incident.
Tout de même, cet incident a touché la Ciprel d’une façon ou d’une autre
K.N. : J’ai eu une information sur cet incident, parce que lorsqu’il y a un défaut important sur un réseau qui concerne les lignes sur lesquels les groupes qui produisent l’énergie débitent leur énergie, ceux-ci se mettent en retrait du réseau. Ce matin-là (il y a 4 jours), j’étais à la centrale à 6H15 lorsqu’il y a eu l’incident. Les groupes se sont mis hors du réseau, j’ai senti une baisse de tension. J’ai été informé qu’il y avait un problème au poste. Je suis allé personnellement au poste. J’ai vu les agents occupés à reprendre la clientèle. Parce que lorsqu’il y a un défaut, on l’isole. Ils ont donc éteint l’incendie, et l’objectif premier, c’est de minimiser le temps de coupure sur les clients. J’ai vu les agents en train de s’activer à réalimenter. Le plus important, c’est la clientèle. Mais, ce n’est pas du tout un transformateur de la Ciprel qui est en cause. Lorsqu’il y a un défaut quelque part sur une ligne, même si cela se passe au Ghana, il y a des répercussions. A la Ciprel, lorsqu’il y a un défaut sur une ligne, nos machines se mettent en retrait. Lorsque le défaut disparaît, on remet les machines en service.
Jusqu’à quel niveau la Ciprel a été impactée par l’incident vu que la population a senti le délestage ?
K.N. : Lorsqu’il y a un défaut, la Ciprel se met hors du réseau. Ce qui signifie qu’il y a de l’énergie en moins à distribuer. Donc, la clientèle est alimentée au fur et à mesure que la situation se normalise. Je pense que les agents qui sont au dispatching à la Cie sont les mieux placés pour expliquer comment cela s’est passé, les quartiers impactés. De chez nous, nous n’avons pas une vision globale du réseau.
En matière de production d’électricité en Côte d’Ivoire, la Ciprel est au premier rang, n’est-ce pas ?
K.N. : La Ciprel est une société qui a été créée en 1994. Aujourd’hui, elle a une puissance installée de 321 Mégawatts, c’est la centrale la plus puissante de Côte d’Ivoire. La Ciprel a été le premier producteur indépendant d’électricité. Puisque, le 20 juillet 1994, nous avons signé une convention avec l’État de Côte d’Ivoire, et le 13 août 1994, nous avons eu la mise en vigueur de cette convention. Donc, le 13 août 1994, la Ciprel avait une convention avec l’État de Côte d’Ivoire pour produire de l’électricité à titre privé. Exclusivement. Cette énergie que nous avions au titre de notre contrat doit être entièrement livrée à l’État de Côte d’Ivoire. C’est en février 1995 que nous avions mis l’énergie sur le réseau. C’est donc dans un temps extrêmement court que nous avons mis les 100 premiers mégawatts sur le réseau. En 1997, nous avons encore mis 100 mégawatts sur le réseau. Donc, notre contrat consiste en un BOT qui veut dire vous concevez, vous financez, vous construisez, vous exploitez et au bout d’un moment, vous transférez à l’État de Côte d’Ivoire. En 2007, on s’est rendu compte qu’il y avait des problèmes d’énergie. Et, le 15 avril 2008, l’État de Côte d’Ivoire et Ciprel ont signé une convention, demandant à la Ciprel de mettre rapidement sur le réseau une tranche de 111 mégawatts. Cette convention a été mise en vigueur le 23 mai 2008 et 18 mois plus tard, à la fin 2009, nous étions sur le réseau et la Ciprel avait une turbine qui produisait sur le réseau. Nous avons toujours respecté nos engagements en termes d’arrivée des groupes que nous avons promis. Quand nous disons qu’une turbine doit arriver elle arrive à la date indiquée.
Quelle est la part de marché de la Ciprel en production d’électricité ?
On doit être entre 35 % et 40%. Mais, ces chiffres sont à confirmer auprès de la Cie.
En 2013, la Ciprel devrait atteindre les 50% avec une nouvelle installation
K.N. : Le 20 décembre 2011, la Ciprel a signé avec l’État de Côte d’Ivoire une convention pour produire encore 222 mégawatts. Il s’agit de mettre une nouvelle turbine à gaz de 11 mégawatts sur le réseau électrique, et de mettre un cycle combiné sur tout l’ensemble. Voilà le nouveau projet. Nous allons rajouter une nouvelle turbine (en construction), et nous allons y arriver fin 2013 comme prévu. Les machines, on vient de les réceptionner de l’Europe et nous sommes dans un processus de sélection d’entreprises pour faire le cycle combiné. On pense que fin janvier 2013, nous allons choisir l’entreprise principale. Une entreprise principale est en train de construire la turbine à gaz qui va être mise en service fin 2013, et nous sommes dans un processus de sélection pour celle qui va construire le cycle combiné.
Quels sont les projets de la Ciprel ?
Nous sommes à la disposition de l’État de Côte d’Ivoire. Parce qu’en réalité, le secteur de l’énergie est managé par l’État de Côte d’Ivoire qui fait une planification des besoins en énergie et sélectionne un ensemble de projets. Il y a eu récemment le séminaire de Yamoussoukro qui a planifié les projets d’électricité en Côte d’Ivoire. Donc, l’ensemble des projets a été listé et planifié au cours du séminaire. La Ciprel est à l’écoute des autorités ivoiriennes. En fait, beaucoup de gens veulent rentrer dans le secteur de la production de l’électricité. C’est l’État qui décide qui y entre selon ses propres stratégies.
La Ciprel a-t-elle les moyens de sa politique ?
K.N. : Nous avons totalement les moyens de notre politique. Nous avons démontré notre capacité à mobiliser des fonds et à construire. De plus, pendant 15 ans, de 1995 jusqu’à ce jour, nous avons toujours respecté nos engagements de production, quelles que soient la situation et les contraintes extérieures. Pendant la récente crise, par civisme, des agents sont restés ici pendant un mois, alors qu’ils ne savaient pas où étaient leurs familles. Et quand les conditions difficiles sont arrivées, nous avons continué. Nous avons des agents qui sont prêts à tout donner pour respecter les engagements. Nous avons des hommes qui savent construire des machines et les utiliser sans qu’elles soient en panne depuis plus de 15 ans. Depuis 1994, les banques qui nous suivent et qui nous ont prêté leur argent savent qu’elles peuvent compter sur nous. Donc, chaque fois que nous voulons lever des fonds, on a beaucoup plus de gens qui nous promettent de l’argent que ce dont on a besoin. Si l’État de Côte d’Ivoire qui est le manager général de l’électricité continue de faire plusieurs projets pour donner l’électricité, la Ciprel est totalement prête.
Selon suppose que la Ciprel a un solide capital ?
K.N. : Actuellement, le capital est de 9,2 milliards de francs Cfa. Nous allons l’augmenter dans le cadre de l’extension. Nous envisageons l’augmenter de 20 milliards, pour passer à 29,2 milliards de francs Cfa. En fait, nous sommes restés à 9,2 milliards parce que notre premier projet, c’est-à-dire les 100 premiers mégawatts, coûtait 36 milliards de francs Cfa, et notre mise de fonds, c’est 25%.
A quand est prévue cette augmentation ?
K.N. : Les 20 milliards d’augmentation sont prévus dans le courant 2013. Cela dépend de la mobilisation des fonds. C’est-à-dire quand la première partie des fonds sera débloquée, nous allons débloquer la première partie du capital. Cela dépend du calendrier de mobilisation des fonds.
A qui appartient la Ciprel?
K.N. : La Ciprel appartient à Finagestion. Il faut savoir qu’une partie du capital de Finagestion appartient au Fonds commun de placement des agents de la Cie, Sodeci et Ciprel.
Par ricochet, ne peut-on pas affirmer que le transformateur endommagé appartient à Finagestion et donc à la Ciprel ?
K.N. : Non, ce n’est pas la même chose. Parce que, ce sont des entités morales indépendantes. Ils ont mis leur argent à notre disposition. Mais, ils ne sont pas responsables des actes que nous, la direction générale, posons au quotidien. S »il y a un problème à la Ciprel, c’est moi qui suis pénalement responsable. On ne peut donc pas faire cette transition.
Réalisé par Hermance K-N
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