Par Baudelaire Mieu, à Abdijan Source: Jeune-Afrique
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, a créé une vive polémique en offrant publiquement douze millions de F CFA à la direction de la police criminelle après que ses agents aient abattu des malfaiteurs. Un exemple qui, selon certains, pourraient donner de mauvaises idées à des policiers peu scrupuleux.
Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, a crée un vif émoi, vendredi 7 décembre, lorsqu’il a décidé d’octroyer publiquement, au nom du gouvernement, 12 millions de F CFA (19 000 euros) à la direction de la police criminelle qui venait de faire avorter le braquage d’une agence de la Banque nationale d’investissement (BNI), dans le quartier des affaires du Plateau, à Abidjan.
Le 7 décembre, les fins limiers de la police criminelle avaient tué, après un échange de coups de feu, trois présumés braqueurs et mis aux arrêts deux de leurs complices. Exultant et heureux dans les locaux de la police criminelle quelques temps après les faits, Hamed Bakayoko a distribué du cash aux policiers devant les appareils photos et des cameras de la presse médusée.
Pour de nombreux Ivoiriens et au sein des milieux diplomatiques, le geste du ministre est incompréhensible. « La lutte contre le grand banditisme est salutaire, mais c’est indécent d’octroyer plusieurs millions à des policiers pour avoir accompli le travail pour lequel ils sont payés », explique un sociologue local. L’action du ministre, dont l’objectif était de créer de l’émulation, a au mieux été perçu comme un coup de communication mal ficelé. Et des voix s’élèvent désormais pour mettre en garde contre de possibles bavures à venir, en cette période de fin année en Côte d’Ivoire.
« Mauvais signal »
« Ça fait désordre, c’est un mauvais signal. C’est une forme de prime au crime. Nous avons applaudi le renforcement de la sécurité intérieure, mais nous craignons que ce genre d’actions donnent des idées à certaines brebis galeuses des forces de sécurité, qui pourraient s’adonner à des exécutions sommaires en espérant toucher des sous », explique un diplomate basé à Abidjan.
Selon des sources proches de la police, les malfrats tués le 7 décembre ne faisaient pas l’objet de recherches et leurs têtes n’étaient pas mises à pris. En interne, la police criminelle est assez gênée, même si lors de l’annonce du ministre, des cris de joie ont fusé dans les rangs des policiers.
« Dans toutes les corporations, il y a des primes de rendement et cela est une règle au niveau des ressources humaines. Mais c’était un peu maladroit d’annoncer publiquement qu’on recevait 12 millions de F CFA. Car ça n’est pas bon d’abattre des criminels. Il faut qu’ils répondent de leurs actes devant la justice », confie une source proche de la police criminelle.
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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan (@BMieu
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