Discours du PAN Guillaume Kigbafori Soro à la diaspora ivoirienne de New-York:
« La Côte d’Ivoire a eu la chance d’avoir des personnes qui ont animé le 19 septembre 2002 avec désintérêt, qui avaient une seule préoccupation, que la Côte d’Ivoire renoue avec le chemin de la démocratie »
– Monsieur l’Ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès des Nations-Unies, SE Youssoufou Bamba,
– Madame et monsieur les députés,
– Monsieur le Sénateur Bill Perkins, ici présent,
– Monsieur le Chargé de l’Ambassade de Côte d’Ivoire aux Etats-Unis,
– Mesdames et messieurs les membres du corps diplomatique,
– M. le Président de l’Union des ivoiriens à New-York,
– Mesdames et messieurs les responsables politiques, associatifs de la communauté ivoirienne de New-York,
– Honorables chefs et guides religieux de la Communauté ivoirienne de New-York,
– Chers compatriotes, chers amis de la Côte d’Ivoire,
– Mesdames et messieurs,
Mots de salutations et de remercîments du PAN pour l’accueil à lui réservé par la diaspora
Monsieur l’ambassadeur,
Mes premiers mots sont d’abord des mots de salutations et de remerciements aux ivoiriens de la diaspora pour leur mobilisation de ce jour.
(applaudissements)
Je voudrais, au nom de la représentation nationale de Côte d’Ivoire, au nom du Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara (applaudissements), vous transmettre les salutations du vaillant et brave peuple de Côte d’Ivoire. Mais avant d’aller plus loin, vous me permettrez, Monsieur l’ambassadeur, de vous saluer tout particulièrement. Je vous ai connu il y a bien longtemps. Nous avions eu des relations déjà à l’époque où j’étais ministre d’Etat ensuite Premier ministre. Vous aviez tenu des propos fort aimables que vous avez tout à l’heure réitérés. Je voudrais du fond du cœur mais en des mots simples, vous dire merci pour l’accueil que vous nous avez réservé dans cette ville de New-York et pour l’accompagnement qui a été celui que vous nous avez réservé en nous invitant à votre résidence, à la résidence de Côte d’Ivoire, ici à New-York. Je voudrais associer à ces remerciements, votre épouse, aussi le Chargé d’Affaire de notre ambassade basé à Washington qui a fait le déplacement pour venir vous accompagner et vous soutenir dans la tache de nous aider à remplir l’activité pour laquelle nous sommes ici, à savoir l’Audition parlementaire du Secrétaire général des Nations-Unies.
Me faut-il peut-être expliquer que tous les parlements du monde, annuellement, rencontrent le Secrétaire général des Nations-unies sinon son staff pour discuter des grandes questions du monde. Et cette année, le thème concernait plus particulièrement la Côte d’Ivoire, puisqu’il s’agissait de réfléchir sur la contribution des gouvernements dans la construction de la paix surtout dans les pays qui ont connu des crises post-électorales. Ceci m’amène à vous présenter, bien entendu, ma délégation que je conduis ici, délégation parlementaire parce que vous savez, comme je l’avais dit, votre Assemblée nationale, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne sera plus la même. Je veux une Assemblée nationale moderne, une Assemblée nationale dynamique, une Assemblée nationale ouverte sur le reste du monde. C’est pourquoi nous développons une diplomatie parlementaire, je ne dirai pas agressive mais une diplomatie parlementaire active pour, à travers le monde, faire connaitre cette Institution trop peu connue des ivoiriens et qui pourtant jouent un rôle – je ne dirai pas fondamental mais – essentiel dans la construction de la démocratie dans notre pays.
C’est pourquoi, je voudrais vous présenter madame la députée Aka Amenan Véronique, (applaudissements) qui m’accompagne et qui est membre du Groupe parlementaire Dialogue. Vous savez que, à l’Assemblée nationale nous avons cinq (5) Groupes parlementaires dont 3 Groupes parlementaires politiques, le RDR, le PDCI et l’UDPCI et deux Groupes parlementaires indépendants, le Groupe Dialogue dont est issue Mme Aka Véronique et le Groupe Parlementaire Esperance.
A la suite de Mme Aka, je voudrais vous présenter, le député Touré Daouda membre du Groupe parlementaire RDR (applaudissements).Voici les députés qui m’ont accompagné dans cette mission importante, enrichissante, mission qui nous a permis de lever bien des équivoques, malentendus et des mauvaises informations. Je pense qu’il était nécessaire que nous soyons ici.
J’aurai fini avec les remerciements si au nom de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, je dis toute mon amitié et ma fraternité au Sénateur Bill Perkins.
(applaudissements)
Je voudrais le mercier, Monsieur l’ambassadeur, parce que dès notre arrivée, quand dans notre programme, il a été prévu que nous allions en Albany, le sénateur Perkins m’a trouvé en Albany et m’a dit ’’ je ne pouvais pas ne pas être là , sénateur d’Harlem que je suis , Harlem qui est la petite Afrique aux Etats-Unis ‘’ (applaudissements). Je voudrais le remercier et lui dire que au nom de notre Parlement je l’ai réinvité et je le ferai officiellement à venir en Côte- d’Ivoire, non seulement pour se ressourcer – vous savez de quoi je parle – mais pour prendre la parole et parler à ses frères africains, à ses frères ivoiriens.
Ce que les ivoiriens doivent retenir des crises successives que le pays a traversées
Chers amis, chers frères, m’adressant aux ivoiriens ici présents, je voudrais vous remercier d’être venus aussi nombreux pour nous saluer, pour nous écouter. Je me souviens que la dernière rencontre que j’ai tenue avec les ivoiriens ici date de 2006 dans cette ville de New-York, alors qu’à l’époque la situation était difficile. Les rancœurs et les méfiances fortes, la Côte d’Ivoire était divisée. Et le désespoir s’était emparé de beaucoup d’entre vous, d’entre nous.
C’est pourquoi je me réjouis d’être ici aujourd’hui devant vous en tant que Président de l’Assemblée nationale. Assemblée nationale qui par définition est le lieu de la tolérance, Assemblée nationale qui est le creuset du dialogue, de la rencontre de la différence des opinions, Assemblée nationale qui est le lieu par excellence du débat contradictoire, quelquefois houleux mais en même temps qui est le lieu où la démocratie s’exerce. Je suis là d’abord pour vous parler de la Côte d’Ivoire pour avoir été un acteur dans ce processus.
Depuis 2006, que de chemins parcourus, l’espoir quelquefois déçu mais en même temps une détermination jamais vaincue parce que pour nous, il s’agit de bâtir une vraie nation, de construire un pays où la stabilité règne, où nous pouvons créer des richesses pour permettre aux ivoiriens de vivre dans la sérénité, dans la tranquillité et surtout de faire en sorte que partout où vous êtes, que vous soyez fiers de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi malgré les difficultés, et il y en a eues en Côte d’Ivoire, malgré nos adversités, nos divisions, il fallait tenir le cap et le cap, c’était de faire en sorte que toutes les filles et fils de ce pays s’entendent sur le minimum. Ce minimum, c’était d’aller à des élections démocratiques. Parce que de toute façon nous ne pouvions pas y échapper.
C’est vrai, j’ai été longtemps l’objet de beaucoup de critiques, l’objet de beaucoup de quolibets. On nous a accusés d’être à l’origine des difficultés de notre pays quand le 19 septembre 2002, la crise a éclaté. Je voudrais assumer ma part de responsabilité en disant simplement que ce qui est advenu en Côte d’Ivoire et qui fait la différence d’avec ce qui advient ailleurs, c’est que la Côte d’Ivoire a eu la chance d’avoir des personnes qui ont animé le 19 septembre 2002 avec désintérêt, qui avaient une seule préoccupation, celle pour que la Côte d’Ivoire renoue avec le chemin de la démocratie. C’est ça la vérité, ce n’était pas un combat pour prendre le pouvoir parce que quand vous vous unissez dans un mouvement pour prendre le pouvoir, les ambitions finissent par vaincre votre idéal, c’est pourquoi la rébellion ivoirienne a été différente de bien des rebellions.
Nous ne demandions que l’ouverture aseptisée de l’arène politique. Nous ne demandions que tous les ivoiriens soient égaux. Nous demandions que tous les citoyens de ce territoire soient traités avec justice et respect. Nous ne demandions qu’une seule chose, avoir le droit nous aussi de vivre en Côte d’Ivoire, la terre de nos pères et de nos aïeuls. Nous demandions que tous les ivoiriens sans exclusion, qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest, du centre ; qu’ils soient musulmans, chrétiens et autres, nous ne demandions qu’on leur accorde le respect et qu’on restaure leur dignité. C’est ce combat qui nous a amené des années et successivement à prendre des risques sur notre vie. C’est pourquoi, je me suis toujours senti blessé, insulté quand certains ont prétendu que nous étions des jeunes manipulés qui mènent un combat par procuration (rires). Je n’ai pas encore vu quelqu’un qui est suffisamment courageux qui dit ’’ je laisse l’autre de l’autre côté et je vais prendre la balle à sa place’’.
Toujours guidé par des convictions fortes dans ses successifs combats contre l’injustice
De toute façon, les gens peuvent nous reprocher beaucoup de choses mais personne ne peut nier notre constance, notre détermination dans notre conviction propre depuis l’Université. J’ai des amis ici dans cette Salle, Justine épouse Koffi maintenant, qui était avec moi au Lycée. Où est Yoro Séraphin qui était avec moi à l’Université d’Abidjan ? Il est là ! Depuis cette époque, nous nous sommes battus et je peux vous dire quand j’étais à l’Université, secrétaire général de la Fesci mais avant, militant de ce mouvement. Souvenez-vous en 1990, pour que le multipartisme arrive en Côte d’Ivoire, 1990-1991, vous voyez M. L’ambassadeur, quelquefois je plaisante avec les ainés. Je leur dis, vous êtes mes ainés, vous êtes mes doyens mais moi je suis doyen dans ce combat-là (applaudissements). Parce que moi, c’est depuis 90 que je suis dans ce combat. 91, 92, je suis allé moi aussi en prison et ceux qui sont de ma génération, qui ont été à l’Université le savent.
A l’époque, jeune, petit senoufo de Ferké où tout Ferké était PDCI à l’époque, je me souviens que dans mon village, les notables se réunissaient presque en pleurs en disant ‘’Soro à la Fesci mais Houphouët ne va plus développer notre village, notre village est perdu’’ et ils partaient voir mon père pour qu’il me convainc parce que j’étais en train d’indexer le village, mais j’ai tenu bon. A l’époque, on disait que Guillaume était le petit de Laurent Gbagbo et c’est vrai que j’ai travaillé avec lui. Pourquoi, pour l’émergence de la démocratie.
Quand je vois aujourd’hui tous ces gens du FPI, beaucoup me doivent leur carrière au sein du FPI. C’est moi qui ai pris leurs mains pour aller donner à Gbagbo. Mais au moment où je menais le combat en tant qu’étudiant pour le multipartisme, pour la démocratie, je le menais avec conviction, j’étais haï aussi. Mais quand j’ai décidé de mener le combat contre l’exclusion dans mon pays parce que je ne pouvais l’accepter, je ne pouvais pas admettre que notre Côte d’Ivoire à nous tous devienne une Côte d’Ivoire où on stigmatise le citoyen. Je ne peux pas l’accepter.
Je l’expliquais aux sénateurs que nous avons reçus. Je ne veux pas de stigmatisation dans mon pays, je ne veux pas de catégorisation dans mon pays, de discrimination dans mon pays. Parce qu’on a voulu faire croire que c’était une question de religion, d’ethnie, de ceci, ce n’est pas vrai. Parce que moi, je suis du nord mais je n’ai jamais été musulman. J’ai toujours été chrétien, mon père était chrétien, ma mère chrétienne. C’est ça la vérité ! En assumant ma foi chrétienne, je n’ai pas non plus haï les musulmans. J’ai des amis musulmans, des frères musulmans. Soul to Soul qui est avec moi, vous pourrez voir, par son front, le nombre de fois qu’il prie par jour
(Applaudissements).
On a vécu dans une Côte d’Ivoire où on ne demandait même pas au voisin quel était son village, son ethnie, on ne savait même pas. On avait une Côte d’Ivoire de diversités, riche de sa culture, de ses traditions, de ses coutumes, c’est cette Côte d’Ivoire que nous voulons. Cette Côte D’ivoire où avant de vous dire bonjour qu’on ne vous demande pas votre village. Nous devons être ivoiriens, c’est ce que nous avons voulu.
C’est pourquoi quand nous avons engagé la lutte pour l’égalité des citoyens dans ce pays, un combat qui n’a pas été simple, parce qu’il fallait prendre des risques, nous les avons pris. Et quand, on nous a demandé d’aller faire le dialogue, nous avons accepté le dialogue. C’est Houphouët qui disait que le dialogue était l’arme des forts. Moi je dis, il faut être courageux pour faire le dialogue. Parce que, après les différentes négociations, je me souviens encore comme si c’était hier. De retour de New-York où j’étais venu assister aux Assemblées générales des Nations-Unies, en chemin pour Bouaké quand le Président Compaoré m’a appelé pour me dire que l’Ancien président lui avait envoyé un émissaire au motif qu’il voulait discuter avec moi, j’étais du reste surpris. Le Président Compaoré est vivant, je dis son nom. Ceux qui le connaissent pourront vérifier, j’étais à Paris quand il m’a appelé pour me dire qu’on voulait discuter avec moi. je lui ai dit ‘’Monsieur le Président, je ne suis pas convaincu de la sincérité de cette force de dialogue. Mais si vous me le demandez, je viendrai au dialogue’’. J’ai pris mon avion, je suis venu à Ouagadougou. Le Président Compaoré m’a reçu et m’a dit ’’ le président Gbagbo m’a envoyé un émissaire pour dire qu’il veut un dialogue direct’’. Je lui ai dit ‘’Monsieur le Président, si tous les autres accords n’ont pas été respectés, qu’est-ce qui prouve qu’un accord de plus le sera. Il m’a dit ‘’c’est justement la raison pour laquelle il faut dialoguer’’. J’ai accepté et je suis allé. Je lui ai dit ‘’Monsieur le Président, donnez-moi quelques semaines le temps que j’en parle à mes amis parce que je ne suis pas seul, il faut qu’on se mette d’accord’’. Je suis allé à Bouaké, j’ai réuni mes amis, tous étaient contre. J’étais dans une posture bien difficile. Voyant l’intérêt de discuter mais en même temps n’arrivant pas à faire adhérer à cette position, mes amis les plus proches. La deuxième réunion, je leur ai dit ‘’moi, j’ai décidé d’aller faire le dialogue direct. Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, je rends ma démission et puis je pars’’.
(applaudissements)
Parce qu’un leader doit savoir prendre ses responsabilités. Un leader doit se décider. Si je ne suis pas soutenu, si je n’arrive plus à convaincre, si on ne croit plus en moi, je m’en vais. Et ce n’est pas pour autant que je vais mourir. Ils m’ont dit ’’Monsieur le Secrétaire général, nous allons vous suivre. Mais à vos risques et périls’’. Vu ce que ça voulait dire les risques et périls, je l’ai dit haut et fort et publiquement que c’est Monsieur Alassane Ouattara qui a gagné les élections. Et je peux vous dire en vous regardant droit dans les yeux que si c’était Bédié qui avait gagné les élections, je l’aurais dit, si c’était Gbagbo qui avait gagné les élections, je l’aurais dit quoique ça me coute. Mais là, c’est Alassane qui a gagné. Je ne peux pas faire autrement donc, il faut le savoir. Pour ceux qui encore à l’extérieur, continuent de raconter les choses, cette élection est passée.
La crise étant derrière nous, Soro demande aux ivoiriens d’espérer le meilleur pour la Côte d’Ivoire
Au lieu de parler de l’élection de 2010, qu’ils se préparent pour 2015. (Applaudissements). Ils peuvent être candidats. Et ils peuvent gagner, nous allons dire qu’ils ont gagné et ils vont nous commander. Où est donc le problème ? Laissons 2010, c’est fini. Maintenant préparez-vous pour aller aux élections de 2015.
Et c’est ça que je suis venu expliquer au Secrétariat général des Nations-Unies. Mais en même temps, je vais vous le dire chers frères, nous avons, après la crise post-électorale avec son cortège de morts, parce que je vois les impatiences des ivoiriens, il y a seulement un an et demi, les kalachnikovs tonnaient à Abidjan. Et c’est après le 11 Avril où Gbagbo a été arrêté que nous avons pris le pouvoir, nous avons commencé à travailler pour mettre rapidement en place les Institutions.
La Côte d’Ivoire était bloquée, ni Banques, les ports sous embargo. Il n’y avait plus rien, plus de commissariat, plus de camps militaires et c’est en six (6) mois que nous avons travaillé sans relâche et aujourd’hui en Côte d’Ivoire, vous avez à nouveau la gendarmerie, la police, l’armée qui est en cours de restructuration. Je ne dis pas que tout est parfait parce que c’est un processus. Mais beaucoup a été fait et le Président de la République, très peu lui apprendront les arcanes économiques, s’est mis au travail et les résultats sont là. Et c’est maintenant que les ivoiriens vont commencer à noter l’effectivité de cette relance économique. Cette année, le FMI annonce un taux de croissance de 6,5%. Mais quand on dit à la population, on dit ‘’ ce n’est que des chiffres’’. Oui mais il faut d’abord des chiffres qui vont se traduire en effet concret. Si vous n’avez pas de chiffre, vous n’aurez rien.
Il faut que les ivoiriens gardent cet espoir-là. Et c’est cet espoir que je suis venu donner, un message d’espérance et vous dire que nous devons nous donner la main pour construire la Côte d’Ivoire de demain.
Je m’adresse surtout aux jeunes qui ne sont pas concernés par ces querelles politiciennes parce qu’en réalité, la lutte de pouvoir a toujours existé depuis la nuit des temps mais les peuples doivent savoir garder le cap. Et ne pas se laisser embarquer dans la manipulation, le mensonge. Aujourd’hui ce que nous voulons pour la Côte d’Ivoire, c’est la paix, c’est la réconciliation. Arrêtons de nous regarder en chiens de faïence. On demande aux uns et aux autres de se donner la main pour qu’on reconstruise notre pays. Voici le message que j’ai donné aux américains, aux sénateurs, aux Nations-Unies. Ils m’ont dit ‘’mais on a le sentiment que votre réconciliation n’avance pas’’. Je leur ai répondu que ‘’vous qui êtes loin, vous pouvez le dire mais moi qui ai vécu 2002, moi qui est vécu la crise post-électorale 2010, moi qui ai entendu les kalachnikovs tonner, les roquettes tonner, je ne peux pas avoir le même regard que vous’’. Parce que maintenant en Côte d’Ivoire, on peut dormir chez soi. Plus de roquettes, plus de kalachnikov. En Côte d’Ivoire, on peut circuler, en Côte d’Ivoire les Chefs d’Etat viennent, en Côte d’Ivoire même Hilary Clinton y a dormi, ce n’était pas possible avant. En Côte d’Ivoire les investisseurs font leur retour en masse, en Côte d’Ivoire, tout reprend, l’espoir renait. La grande Côte-d’Ivoire est désormais en rout.
(applaudissements)
Cette Côte d’Ivoire où il fait bon vivre. Cette Côte d’Ivoire qui faisait tant envie. Et c’est celle-là que nous devons bâtir aux côtés du Président de la République. La Côte d’Ivoire de la modernité. C’est pourquoi, l’Assemblée nationale s’est engagée dans la voie de la modernité et je pense que nous pourrons réussir tous ces paris.
Ses actions en faveur de la diaspora ivoirienne
Chers amis de la diaspora, je vais conclure mon propos pour permettre – l’ambassadeur a insisté – à ceux qui voulaient poser des questions de le faire. C’est à Washington, il y a un an, rencontrant les ivoiriens là-bas, ils m’ont posé la question spécifique de la diaspora. J’étais alors Premier ministre, quand je suis rentré, j’ai pris un cabinet pour faire une étude sur la diaspora. L’Etude m’a révélé des choses très intéressantes que je veux partager avec vous.
L’Etude m’a révélé que quand on prend la diaspora en tant qu’entité économique, c’est une ressource formidable aussi bien comme le cacao, l’argent que ça peut produire pour le pays. L’Etude m’a révélé que la diaspora du Maroc, du Sénégal contribuait fortement dans le taux de croissance des PIB des pays respectifs mais la Côte d’Ivoire à un taux très négligeable, à hauteur de 0,8 %.
Je me suis dit ‘’est-ce que c’est parce que les ivoiriens n’aiment pas assez leurs pays ou bien quelle est la raison exacte ? En réalité, je me suis rendu compte que quand on s’intéresse à la diaspora, la diaspora s’intéresse à vous
(applaudissements)
Et l’Etude a montré que quand vous prenez le Maroc, il y a un ministère dédiée aux marocains de l’extérieur, ainsi de suite pour les autres pays comme le Sénégal, le Mali. Mais chez nous, ce ministère n’existait pas. C’était une sous-direction au ministère des Affaires Etrangères. Donc l’étude a démontré qu’il fallait relever le cadre institutionnel qui devait s’occuper de la diaspora. Tout à l’heure, votre représentant a évoqué certaines questions qui rentrent pour moi parfaitement dans les attributions du ministère des ivoiriens de l’Extérieur.
(applaudissements)
Ce sera à ce ministère de procéder au recensement des ivoiriens, de les identifier, de les classifier, de regarder avec eux les projets et de les soumettre directement aux gouvernements
(applaudissements)
Ce qui peut être fait pour la diaspora et je pense que beaucoup de choses peuvent être réalisées et je me réjouis fortement que le Président de la République – avec qui j’avais échangé sur ces questions, puisque vous comprenez bien qu’il me faut faire des rapports après chaque mission – au dernier gouvernement avec le Premier ministre Kablan Duncan, ont décidé de vous montrer leur attachement à la diaspora, de montrer que désormais la diaspora ivoirienne ne sera plus orpheline. Que désormais la diaspora ivoirienne sera au cœur de la politique du gouvernement. Et je peux vous assurer que les doléances que vous faites sont et existent pour que le ministère chargé des ivoiriens de l’Extérieur les analyse et y donne des solutions. En tant que Président de l’Assemblée nationale, évidemment, je ne suis plus au gouvernement, mais je peux me permettre d’être votre avocat puisque le Premier ministre Kablan Duncan que je connais très bien, le ministre Diby qui arrive incessamment à New-York, avec qui évidemment je parlerai de ces questions est un ami à moi et nous pourrons échanger sur la question et voir comment vous soutenir.
Conclusions du PAN
Voilà chers amis le message que je voulais vous porter et terminer en vous remerciant d’avoir fait nombreux le déplacement et surtout d’avoir été patient pour nous écouter. Mais surtout aussi de faire vôtre l’engagement de bâtir la réconciliation. Parce qu’en Côte d’Ivoire, nous sommes tellement mixés.
Hier j’ai demandé à l’ambassadeur devant les sénateurs pour bien montré aux Sénateurs Perkins et Kevin Parker qu’il n’y avait pas de différence ; qu’on ne savait pas de quelle région vient celui-là ou celle-ci. J’ai demandé à l’ambassadeur d’où venait son épouse, il m’a dit d’Assinie, et d’où vient-il lui-même, il m’a dit du centre. Vous savez, c’est ça la Côte d’Ivoire. Pour dire aux sénateurs qu’en Côte d’Ivoire, le brassage est trop fort. Nous avons appris à vivre ensemble et nous allons continuer de vivre ensemble.
Merci de m’avoir accueilli, merci pour votre attention !
Propos retranscrits par Louis Konan (www.guillaumesoro.com)
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