Le président de la Commission-dialogue-vérité et réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny a animé une conférence de presse-bilan des activités de sa commission, le vendredi 7 décembre 2012, à son cabinet privé sis à la Riviera 3, en présence des vice-présidents et des commissaires de la CDVR. A neuf mois de la fin de son mandat, Charles Konan Banny croit pouvoir tenir dans le temps. «Cela fait quinze (15) mois d’activités pour la CDVR. Le délai de deux (2) ans sera respecté», a déclaré Charles Konan Banny devant l’immensité de la tâche qui l’attend dans le processus de réconciliation. Il a promis remettre un rapport au chef de l’Etat au terme de sa mission. Ce, nonobstant, selon lui, les «500 rapports sur les droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, depuis 2000», Charles Konan Banny tient à son rapport à lui.
Il a également réagi à la lettre à lui adressée par Charles Blé Goudé, l’invitant à une rencontre entre les deux hommes. «Nous n’allons pas stigmatiser un individu aussi important qu’il ait pu être dans le système. Je ne peux pas aller derrière chaque Ivoirien. On a enregistré les doléances de Blé Goudé et le moment venu, il rentrera dans le processus», a indiqué, le Desmond Tutu ivoirien. S’il n’a pu effectuer le déplacement de La Haye pour y rencontrer l’ancien chef de l’Etat ivoirien, le président Banny se veut équilibriste. «Je n’ai pas fait de voyage au Ghana pour y rencontrer des pro-Gbagbo exilés. Mais est-ce à dire que je ne suis pas en contact avec les exilés ? (…) Je ne suis pas allé à La Haye. Mais est-ce à dire que l’opinion de Laurent Gbagbo ne compte pas dans le processus de la réconciliation ?», s’est-il interrogé, avant d’estimer qu’il est en phase avec le Président de la République, concernant la grâce présidentielle.
«Le Président peut grâcier, mais il faut que les juges fassent leur travail d’abord», a-t-il avoué. Mais avant, le président de la CDVR, a déroulé son plan d’actions. De la phase de pré-sensibilisation qui a consisté à conscientiser la Nation ivoirienne sur la nécessité de la réconciliation en passant par la purification, le président de la CDVR dit être resté toujours fidèle à son cahier de charges : «Approfondir la prise de conscience car la réconciliation est une œuvre d’intérêt national». Poursuivant, il a ajouté que le processus de réconciliation entrera dans un mécanisme de justice transitionnelle, où au bout du compte, nous allons demander pardon. Un film dénommé «Le deuil du sang», sera même diffusé à propos sur les chaînes de la télévision nationale le dimanche 9 décembre et dont certains images sont dures pour les âmes sensibles. En projetant une telle ‘’horreur’’, la CDVR veut renvoyer les images des atrocités aux auteurs, afin de les dissuader de toute récidive. La 2ème phase de la méthodologie de la CDVR est ce que le président Banny a appelé : «le cœur du métier», dont le trait distinctif est le dialogue. Au nom de ce dialogue, la CDVR compte rencontrer à nouveau le chef de l’Etat et les acteurs politiques pour stimuler la réconciliation. Enfin, la phase finale prévue pour le 15 décembre 2012, concerne ‘’les consultations nationales’’ qui permettront à chaque Ivoirien de donner son opinion.
L’Intelligent d’Abidjan
A.Dedi
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