Au Ghana l’opposition dénonce des élections « truquées »

Radio-Canada avec Associated Press et Reuters

Un membre du parlement et ancien ministre, Yaw Osafo-Maafo, tente de calmer une foule qui proteste contre des allégations d’irrégularités dans le processus électoral, le 8 décembre.

Le principal parti d’opposition du Ghana clame que les résultats des élections sont manipulés, alors que les premières estimations indiquent que le président sortant, John Dramani Mahama, restera au pouvoir.

La commission électorale ghanéenne n’a pas encore publié les résultats officiels des élections, mais le site de nouvelles ghanéen Joy News, qui fait ses propres estimations, donne Mahama vainqueur au premier tour, avec 50,6 % des voix.

« Les résultats sont truqués. Nous ne sommes pas satisfaits », a réagi dimanche le porte-parole du Nouveau parti patriotique, la formation de l’opposant Nana Akufo-Addo. Le parti affirme avoir « assez de preuves concrètes » pour démontrer que son candidat est le réel vainqueur des élections.

Des problèmes techniques ont été observés dans le système de votation vendredi en raison d’une méthode d’identification biométrique qui a provoqué d’importants retards. Plusieurs personnes n’ont pas pu voter à cause de ces difficultés, mais le vote a repris le lendemain pour permettre à tous de donner leur bulletin. Les autorités espèrent ainsi pouvoir sauver la réputation du pays, reconnu comme un pilier de la démocratie en Afrique.

Le porte-parole du parti Congrès démocratique national, le parti de John Mahama, a tenu un point de presse dimanche, appelant les Ghanéens au calme. Il s’est également adressé à la communauté internationale pour la rassurer sur le caractère démocratique et pacifique du pays.

« Cette élection a été difficile, mais nous devons rappeler que les Ghanéens ne font qu’un et que nous devons nous aimer les uns les autres et rester pacifiques », a déclaré à l’agence de presse Reuters Wellington Dadzie, un soldat retraité de 69 ans.

Pour sa part, Godwin Gone, un ingénieur de 42 ans, ne se contente pas des premiers résultats annoncés par les médias. « Je veux l’entendre de la commission électorale », dit-il, ajoutant qu’il espère que celle-ci se prononcera rapidement.

Si aucun des candidats n’obtient une majorité absolue dimanche, un deuxième tour est prévu le 28 décembre.

Fière tradition démocratique

Les Ghanéens étaient appelés vendredi à choisir un nouveau président et les membres du Parlement dans le cadre du sixième exercice démocratique transparent de ce pays d’Afrique de l’Ouest, considéré comme un modèle dans la région.

Pays de 25 millions d’habitants, le Ghana a subi cinq coups d’État et des décennies de stagnation avant de se remettre sur pied au cours des années 1990. Le pays est désormais un modèle de démocratie pour le continent, une réputation dont ses citoyens sont très fiers. Aucun autre pays de la région n’a eu autant d’élections jugées libres et justes.

Le président sortant est un ancien vice-président qui a été catapulté à la tête de l’État en juillet après la mort inattendue de l’ancien président John Atta Mills. Avant de devenir président, M. Mahama a été ministre et député.

Son principal adversaire, M. Akufo-Addo, est un ex-ministre des Affaires étrangères et le fils d’un ancien président. En 2008, il a perdu sa course présidentielle contre M. Mills par moins d’un pour cent des voix.

Les deux candidats disent vouloir exploiter les ressources pétrolières récemment découvertes pour aider les plus pauvres.

Le Ghana, dont l’économie a le plus haut taux de croissance de la région, souffre d’une grande inégalité entre ceux qui profitent de la manne pétrolière, minière et chocolatière, et ceux qui en sont exclus.

 

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