BBC Afrique
Des peines de prison allant jusqu’à 5 ans ferme ont été requises jeudi à l’encontre des quatre anciens militaires français jugés à Paris pour le meurtre en 2005 du présumé criminel ivoirien Firmin Mahé.
L’avocate générale a demandé la sanction la plus lourde, 5 ans ferme, contre le colonel Eric Burgaud, qui a transmis l’ordre implicite de tuer Mahé.
Elle a requis 5 ans dont 3 ferme contre l’adjudant-chef Guy Raugel, qui l’a étouffé avec un sac plastique, 2 à 3 ans avec sursis contre le brigadier-chef Johannes Schnier qui le maintenait, et 6 mois avec sursis contre le brigadier Lianrifou Ben Youssouf, qui conduisait le véhicule blindé où se sont déroulés les faits.
Le verdict est attendu vendredi.
« De sang froid »Il s’agit d’un « meurtre commis de sang froid par des militaires », a estimé l’avocate générale, Annie Grenier.
« Il faut que les militaires prennent conscience qu’il s’agit de faits inadmissibles », a-t-elle ajouté.
La cour d’assises juge depuis dix jours les soldats de la force Licorne accusés du meurtre du civil ivoirien en 2005.
Même si l’avocate générale a demandé à la cour de reconnaître les militaires coupables, elle est resté loin des peines maximales possibles, trente ans de réclusion pour l’homicide volontaire.
Mahé était « dangereux »
La compagne de Firmin Mahé, Edith Zadie François, à la cour d’assises de Paris le 4 décembre 2012.
L’avocate générale a rejeté la théorie d’une confusion d’identité qui aurait abouti à la mort d’un villageois innocent.
La magistrate a déclaré que Firmin Mahé était “un individu dangereux, un criminel », bien que sa famille, partie civile, continue de soutenir qu’il était un paisible citoyen.
Au cours du procès, le colonel Eric Burgaud a reconnu avoir transmis à ses hommes l’ordre que Mahé n’arrive pas vivant à destination, tout en affirmant avoir tenu cet ordre du général Henri Poncet, commandant de la force française Licorne en Côte d’Ivoire à l’époque, qui lui aurait dit: « Roulez doucement… vous m’avez compris ».
Le général, qui a réaffirmé au procès n’avoir « jamais tenu ces propos », avait bénéficié d’un non-lieu durant l’enquête
Mahé, 29 ans, était considéré par les militaires français comme un « coupeur de route », un bandit terrorisant les populations dans la « zone de confiance » qu’ils étaient chargés de surveiller, dans un pays coupé en deux par une guerre civile.
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