M’BRA KONAN source Soir info
Un technicien révèle: « On a frôlé la catastrophe »
« le moteur aurait pu exploser »
Sompohi Doué, spécialiste en aviation, a dénoncé le manque de vigilance. Ph DR
Le jeudi dernier 27 novembre 2012, à l’aéroport de Bondoukou, à l’occasion de la visite officielle du Président Alassane Ouattara, l’avion présidentiel a créé une grosse frayeur, en faisant voler le tapis rouge dressé, dans un nuage de poussière.
Si certains ont vu derrière cet incident une main mystique, en revanche, des spécialistes de la sécurité aéroportuaire ont donné une autre version de l’incident. C’est le cas de Sompohi Doué, ancien chef-avion à la défunte compagnie Air Afrique qui a donné des explications techniques à l’incident, lors d’une rencontre avec la presse, le lundi 3 décembre 2012, à Yopougon.
« Il y a deux types d’avions. Ceux à réacteurs et ceux à hélices. Si c’était un avion à réacteurs qui s’était posé à l’aéroport de Bondoukou, il n’y aurait rien. Mais ici, c’est un appareil à hélices qui doit stationner devant un tapis parce que c’est le chef de l’Etat. Avant l’atterrissage de l’appareil, on aurait dû demander que le tapis soit replié, mais en sachant la position exacte de l’avion une fois stationné au sol, l’arrêt du moteur et des hélices. Une fois les portes ouvertes, le mécanicien au sol remettrait le tapis pour permettre au Président de la République et les autres personnalités de l’utiliser », a révélé le premier responsable d’avion au sol à Air Afrique jusqu’en 1989.
Il a, par ailleurs, indiqué que l’incident survenu à l’aéroport de Bondoukou, jeudi, était une erreur technique dont les conséquences auraient pu être grandes. « Pour le cas de l’aéroport, c’est une erreur technique qui aurait pu coûter cher. Parce que les hélices qui tournaient à vive allure, à l’atterrissage, aspirent l’air. C’est pourquoi le tapis dressé a été attiré vers l’avion. Et les hélices tournant en tourbillon ont multiplié la force du vent. C’est ce qui a provoqué la poussière sur la terre battue » a poursuivi Sompophi Doué.
Pour lui, ce genre d’incident peut être évité, à condition que le protocole d’Etat prenne des dispositions adéquates : « Il faut que le protocole ou le chef-avion qui est informé du type d’avion emprunté par le chef de l’Etat ou des autorités ivoiriennes prenne les dispositions à l’atterrissage, car à la vérité à Bondoukou, on a frôlé le pire. Le moteur de l’appareil aurait pu exploser à la suite des détachements du tapis. Ou même si le tapis était un peu plus dur, il aurait pu déstabiliser les hélices pour créer un drame », a fait remarquer Sompohi Doué, insistant sur la vigilance au niveau de la sécurité aéroportuaire pour les personnalités.
Rappelons qu’un chef-avion est le premier responsable dès qu’un avion atterrit (il est chargé du stationnement, du déchargement, du chargement du Fret et des bagages, du nettoyage de la cabine, du remplissage du réservoir et du repas à bord).
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