Fillon: « mes équipes prêtes à rencontrer lundi » les copéistes pour revoter
Le Monde.fr avec AFP
En déplacement à Royaumont dans le Val d’Oise, l’ancien premier ministre François Fillon a a affirmé que ses équipes « dès demain lundi à se réunir avec celles de Jean-François Copé pour réfléchir ensemble à ces modalités » d’un nouveau vote. « Et si cette solution ne convenait pas, alors il faudrait réunir sans attendre le comité des sages prévu par les statuts », a-t-il ajouté.
« Dès lors que nous aurons l’assurance que ce vote pourra être organisé et piloté dans des règles d’impartialité indiscutables et dans un délai raisonnable, nous mettrons fin au groupe parlementaire que j’ai créé et aux procédures qui ont été engagées », a-t-il poursuivi en marge d’un discours sur le thème des entretiens de Royaumont, « Réinventer le travail ».
« 80 % de nos sympathisants demandent un nouveau vote. De toutes les fédérations, les appels se font de plus en plus pressants. Alors mettons-nous au travail dès demain », a-t-il insisté. « Plus personne ne remettrait en cause le principe d’un nouveau vote » pour la présidence de l’UMP, selon lui.
Nicolas Sarkozy a donné jusqu’à mardi à Jean-François Copé et François Fillon pour trouver une solution à la crise de l’UMP, faute de quoi il dirait « publiquement » qu’ils sont « disqualifiés » pour diriger le parti, des mots très forts qui traduisent son « exaspération ».
« Je n’ai pas ressenti de la part de Nicolas Sarkozy un ultimatum mais une demande pressante », a estimé le lieutenant de l’ancien premier ministre Jérôme Chartier, qui considère que François Fillon a répondu « à cette attente de rapidité pour trouver une solution » avec son discours dimanche.
LUC CHATEL POUR UN NOUVEAU SCRUTIN
La déclaration de M. Fillon semble répondre à celle du copéiste, Luc Chatel, parue dans le Journal du Dimanche, qui s’était prononcé pour un nouveau vote, une position inédite jusqu’ici dans le clan Copé.
« Il faut redonner la parole aux militants » avait détaillé l’ancien ministre de l’éducation nationale. « Je propose, dès demain, l’installation immédiate d’un groupe de travail sur les statuts et sur l’organisation d’un nouveau scrutin. On ne peut pas revoter avec les règlements et les statuts actuels. Les mêmes causes produiront les mêmes effets », a-t-il déclaré.
Selon lui, « revoter Fillon-Copé dans les quinze jours, c’est l’implosion assurée » des fédérations UMP, « le risque d’y importer cette guerre d’apparatchiks ». « Il faudra prendre le temps de donner la parole aux militants mais il faut se mettre au travail tout de suite » pour définir les conditions d’un nouveau vote, explique Luc Chatel, pour qui « cela doit être le fruit du travail commun des deux équipes ».
L’ex-ministre soutient « à 100 % » les initiatives prises ces derniers jours par l’ancien président Nicolas Sarkozy pour mettre fin à la crise. « Les ultimes tentatives » pour résoudre le différend Copé-Fillon doivent selon lui « intervenir avant mardi », pour empêcher la création d’un groupe parlementaire filloniste dissident à l’Assemblée nationale.
Lire: Revoter ? L’offensive des fillonistes, la résistance de Copé
A la question « Jean-François Copé va-t-il se rallier à votre proposition ? » (d’un nouveau vote pour désigner le président de l’UMP), Luc Chatel affirme qu’il lui a indiqué cette semaine qu’il lui « semblait utile de redonner la parole aux militants ». M. Copé doit s’exprimer publiquement dimanche soir lors d’un déplacement à Nancy, rappelle-t-il.
LA PLAINTE DE FILLON EST PRÊTE
Toujours dans le Journal du dimanche, l’avocat de François Fillon, Me François Sureau, affirme que la plainte de l’ancien premier ministre contre l’élection du président de l’UMP « est prête » et qu’il « peut la déposer à tout moment. Dès que l’instruction m’en sera donné ». « Je demanderai au juge d’annuler cette élection. Et j’estime, contrairement à ce que j’entends dire, que la question pourrait être statuée dans un délai de deux mois », précise l’avocat.
Lire : Quels recours judiciaires à l’UMP
Lire aussi : Recours interne ou plainte devant la justice : les options du camp Fillon
L’avocat de François Fillon estime que l’élection du président de l’UMP remportée par Jean-François Copé est « grossièrement irrégulière » et que « les instances statutaires chargées de la contrôler ont complètement failli à leur mission ».
« Comme de surcroît le score a été très serré, le juge, à mon sens, ne pourra prendre d’autre décision que de l’annuler. Sans chercher d’ailleurs à dire qui a tort et qui a raison », selon l’avocat pour qui « la voie judiciaire semble aujourd’hui la seule ouverte pour trancher ce différend ».
Pour Me Sureau, les instances statutaires, la Cocoe et la commission de recours « ont balancé entre le pittoresque et l’odieux ». Il qualifie le travail de la Cocoe de « pantalonnade » et juge que Yannick Paternotte, président de la commission des recours, « a la conscience élastique ».
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