Miaka en Europe – Le FPI ne peut pas s’ériger en donneur de leçon

Miaka Oureto en Europe – Comment le FPI tente de salir Ouattara / Le FPI ne peut pas s’ériger en donneur de leçon

Le Patriote

“Miaka a été reçu à l’Elysée ». C’est le titre qui barrait la manchette de « Notre Voie » il y a deux jours. Le porte-voix du FPI est devenu francophile. Qui l’eut cru ! Détrompez-vous, il ne s’agit pas d’une vaste opération de charme pour remonter dans l’estime de la grande France. La visite du président par intérim de l’ancien parti au pouvoir dans l’Hexagone et en Europe répond à une stratégie rondement planifiée depuis Abidjan. Le plan est tout simple. Noircir le portrait de l’autre pour espérer exister. Partout où il s’est rendu, le discours de Miaka Oureto a été simple. La Côte d’Ivoire est devenue un « Dioulag » où les partisans de Laurent Gbagbo sont les nouveaux juifs de la déportation. Miaka a été envoyé pour faire passer ce message aux autorités françaises et aux associations internationales prêtes à gober leurs inepties, que le président Alassane Ouattara manie la torture comme Laurent Gbagbo maniait les obus et les mitraillettes lourdes. Miaka Oureto a du expliquer des tas de choses horribles au sujet du régime d’Abidjan à Mme Hélène Legal, collaboratrice du président François Hollande. C’est une vieille tactique du FPI. Ce parti a toujours adoré la surenchère. Comme cette tactique lui a permis de parvenir au pouvoir et de s’y maintenir pendant une décennie, Miaka et ses camarades espèrent que cette fois encore, les autorités françaises et européennes se laisseront emballer par leurs balivernes. Le président du FPI espère, pour cela, jouer également sur la camaraderie socialiste qui est censée s’exercer entre le Parti socialiste français et le Front populaire ivoirien qui se réclame du socialisme. Malheureusement pour le FPI, le contexte n’est plus le même. Entre octobre 2000 où l’ambassadeur Francis Lott s’est battu pour installer Laurent Gbagbo au pouvoir et 2012 où ce dernier se trouve à La Haye, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le capital sympathie, dont bénéficiait le FPI s’est effrité à l’épreuve de l’exercice du pouvoir. Laurent Gbagbo au cours de sa décennie de règne s’est gravement compromis dans de violations graves et récurrentes de droits de l’Homme. Des actes aux antipodes des valeurs prônées par le socialisme. Ce qui a valu la radiation de son parti de l’Internationale socialiste. François Hollande en 2005, à l’époque Premier secrétaire du PS, avait déclaré que Laurent Gbagbo était « infréquentable ». Aujourd’hui, François Hollande est président de la République française. Le FPI pense qu’à force de noircir l’image de la Côte d’Ivoire et le président Alassane Ouattara, il parviendra à se faire aimer par la gauche aujourd’hui au pouvoir en France. Les accusations de tortures tant ressassées par les caciques de l’ancien parti au pouvoir et leurs relais tentent plus à nourrir la propagande anti-Ouattara qu’à rapporter la vérité. Miaka Oureto est allé se balader en France et en Europe pour réclamer la libération de ses camarades en prison. En prenant bien sûr le soin de présenter le FPI en victime du régime Ouattara. Comme si toute la planète entière ne sait pas que la grave crise postélectorale qui a failli emporter la Côte d’Ivoire est consécutive au refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite. Comme si également le monde entier n’est pas témoin des attaques récurrentes contre les positions des FRCI, planifiées depuis le Ghana voisin par des anciens dirigeants du FPI et militaires proches de Laurent Gbagbo. L’élite de la classe politique européenne peut paraître loin des réalités ivoiriennes. Mais aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, il est de plus en plus difficile de manipuler quelqu’un. Car rien ne se cache maintenant. Tout ce qui est caché est automatiquement dévoilé en ce 21e siècle, grâce à la magie de l’Internet. Grâce à l’avancée des nouvelles technologies de la communication et de l’information, rien ne peut se faire dans un petit coin du globe sans que l’opinion ne soit informée. La France et les autres chancelleries occidentales sont au fait de tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Ils savent bien que, en moins de deux ans, Alassane Ouattara a réussi la prouesse de remettre un pays totalement en lambeaux du fait de l’ex-dictateur Laurent Gbagbo, sur les rails du développement. Ils ne savent que trop les efforts herculéens fournis par le gouvernement Ouattara pour panser les plaies pour le moins profondes laissées à des milliers d’Ivoiriens par l’ex-régime. La France et le monde entier – dont Alassane Ouattara a du reste parcouru une bonne partie ces derniers mois – sont au fait – également par le biais des chancelleries qui les représentent en Côte d’Ivoire – des progrès réels en matière de droit de l’Homme. D’ailleurs, y a-t-il meilleure réponse à cette embellie sociopolitique que la ruée vertigineuse des investisseurs étrangers vers la destination Ivoire ? S’il y avait toutes ces horreurs que décrit piteusement Miaka que viendrait faire ces opérateurs économiques chez nous ? C’est donc à une entreprise totalement puérile, inutile même, que s’adonne le FPI au pays de ceux qu’il a passé une longue décennie à vilipender, incitant, on s’en souvient bien, ses partisans à s’en prendre à leurs ressortissants en Côte d’Ivoire. Le président Hollande n’est pas amnésique et sait très bien faire la part des choses. Il sait bien que si Gbagbo est à la Haye, c’est parce qu’il a été un véritable bourreau pour son peuple. Il sait également que tous les dirigeants de l’ex-régime qui se trouvent en ce moment en détention ont pris une part plus ou moins active dans la tyrannie gbagboienne.
Le FPI a donc à s’inscrire dans le processus de réconciliation. Si Miaka Ouretto et ses camarades veulent qu’on les prenne au sérieux. Ce n’est pas en faisant passer le président Ouattara pour le diable en personne qu’ils parviendront à rebondir. La ritournelle n’a que trop servi. Il faut trouver autre chose si l’on veut être crédible.

Jean-Claude Coulibaly

 

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Le FPI ne peut pas s’ériger en donneur de leçon

Sur tous les toits, le FPI crie au loup. Ses leaders et ses relais dans la presse et dans les organisations de défense de droit de l’Homme trouvent subitement une virginité au FPI en ce qui est du respect des droits de l’Homme. A longueur de journée, le refrain est désormais connu, Alassane Ouattara est devenu le bourreau des Ivoiriens qui viole, tue, enlève ceux qui ne pensent pas comme lui. Brusquement, le FPI est devenu l’agneau qu’Alassane Ouattara le méchant loup veut dévorer. On tombe finalement des nues en lisant les arguments du FPI et des ses relais. Blanc comme neige, le FPI ne comprend pas pourquoi la Côte d’Ivoire qui, sous son règne, à mis un point d’honneur à faire du respect des droits de l’Homme un pan de sa politique est devenu une terre où la vie humaine n’a plus de prix. Pour un oui ou pour non, selon le FPI la mort est devenue, du fait d’Alassane Ouattara, le lot des honnêtes citoyens. Des accusations qui rattrapent heureusement ceux qui les portent. Et tous les observateurs de la scène politique nationale, les plus sérieux sont là pour l’attester. Les faits d’arme en matière d’atteinte des droits de l’Homme sous le régime de la Refondation sont si nombreux qu’il serait fastidieux de les énumérer dans un article de presse, surtout que leur champion, Laurent Gbagbo les avait érigés en règle d’or. Qui ne se souvient de cette phrase devenue célèbre prononcée en 2000 par Laurent Gbagbo lui-même : « mille mort à gauche, mille mort à droite, moi j’avance ». Du coup, tuer, violer, torturer était devenus des faits banals qui se perpétraient avec l’onction des tenants du pouvoir d’alors. Puisque les criminels étaient protégés et obtenaient même de la promotion pour les plus zélés. Aussi, n’ont-ils pas hésité à se signaler déjà dès le 26 octobre 2000. Ce jour-là, l’horreur était à son comble avec la découverte d’un charnier de cinquante sept corps à Yopougon, dans les environs de la Maison d’arrêt et de correction de Yopougon. Comme s’ils s’étaient passé le mot, Simone Gbagbo s’est également illustrée par une phrase devenue aussi célèbre que celle de son époux. Parlant des femmes qui avaient été violée à l’école de police à l’occasion d’une marche avortée du RHDP en 2004, elle disait ceci : « elles n’avaient pas à être en ces lieux, elles ont eu ce qu’elles mériataient». Comme pour dire, c’était normale qu’elles soient violées. Rassurés par ces soutiens, les tueurs à gage vont alors se mettre à l’?uvre en mettant sur pied le fameux escadron de la mort. Escadron de la mort qui sera dirigé, de sources concordantes, par Seka Seka Anselme, aide de camp Simone Gbagbo. Sa mission exterminer tous ceux qui gênaient le pouvoir. Le comédien « H », Bémoit Dacoury-Tabley, mais aussi plusieurs anonymes ont été sacrifiés sur l’hôtel du pouvoir de Laurent Gbagbo. Comme eux, au moins 120 ivoiriens, de façon officielle, et plus de 500 selon l’opposition d’alors allaient connaitre une mort atroce en mars 2004. La plupart d’entre eux n’ayant même pas eu l’occasion de sortir de leur maison, puisque la marche que projetait le RHDP pour exiger l’application des accords de Marcoussis avait été tuée dans l’?uf. Tout près de nous, soit après l’élection présidentielle de 2010, c’est avec stupéfaction que les Ivoiriens et le monde entier ont découvert l’existence d’un article. L’article 125, pétrole 100 FCFA allumettes 25 FCFA. Article rédigé et promulgué par Charles Blé Goudé qui consistait à brûler vif tous ceux qui étaient considérés comme ennemis. Des scènes horribles de personnes qui se débattaient pour se soustraire des flammes et qu’on y repoussait ont fait le tour du monde. Des images d’autant plus choquantes que des personnes n’hésitaient pas à approuver par des applaudissements nourris ces scènes. Que dire d’Yves Lamblin, du commandant Dosso qui, sur la même période, ont été enlevés et exécutés sommairement. Et dire que c’est ce FPI qui veut s’ériger en donneur de leçon, c’est vraiment le monde à l’envers. Heureusement que des témoignages de toute sorte existe pour les confondre dans leur démarche.

Thiery Latt

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