Le procès des militaires pro-Gbagbo reporté au 4 décembre

Les tueurs du soldat nigérien ont le sommeil troublé. L’audience des 4 militaires à la base de l’assassinat de l’élément de l’Onu-ci a été reportée au 4 décembre par le tribunal militaire. A 9 h, le capitaine Séahet Roland, les caporaux Mabré Alain et Toubaté Serges et le lieutenant Kouakou Emmanuel sont dans le box des accusés. Visages anxieux, ils implorent leurs dieux pour éviter la sentence de la loi. Pour avoir assassiné en mars 2011 Idy Mamoudou, gendarme nigérien exerçant à l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et violé sa compagne, ces quatre éléments des ex- Fds, qui ont exercé la sale besogne pour le compte de l’ancien régime, sont poursuivis pour violation de consignes, viol, meurtre, recel de cadavre, séquestration, arrestation illégale et de complicité. Autant de chefs d’accusation auxquels les prévenus devaient répondre hier au tribunal militaire d’Abidjan de la tour A au Plateau. A9 h58 arrive maître Gohi bi Raoul, l’un des avocats à la défense. 19 minutes plus tard, le tribunal conduit par le juge, Koffi Yao Roger prend place. Un calme plat s’installe dans la salle.«Je vous présente les excuses du tribunal pour le retard accusé. M. le Commissaire du gouvernement, l’audience sera reprise le mardi 4 décembre. En attendant que la composition du jury soit mise au point», annonce le président. Le report est aussitôt contesté par maître Soro, un des avocats à la défense. Il propose une date autre que celle annoncée par le président pour des raisons professionnelles. Mais, sa requête n’est pas satisfaite.«Le tribunal décide de maintenir cette date. C’est une décision de la majorité des membres du jury», charge le président. « Vous avez constaté qu’il y a un officier, le plus ancien des membres du jury d’aujourd’hui qui est en mission. Donc absent. Le tribunal a dû se contenter de cette formation pour obtenir le renvoi afin que la composition du tribunal soit régulière. Sinon, la décision qui sera rendue sera forcément entachée d’irrégularité», a expliqué Gohi bi Raoul, membre de la défense. Il s’est félicité de cette démarche du tribunal qui selon lui fait preuve de bonne foi.

Sylvain Beugré
L’Expression

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