France – Double suicide à l’UMP

Photo Miguel Medina/AFP

Chaque jour qui passe ressemble à un suicide. Un double suicide. Dans le baromètre mensuel TNS Sofres pour le Figaro Magazine, les cotes d’avenir de François Fillon et de Jean-François Copé chutent de six points en un mois.

L’ancien premier ministre se trouve à 38 % et le président autoproclamé de l’UMP à 20 %. Dans les deux cas, c’est faible, pour qui prétend incarner la droite à la présidentielle de 2017.

Ils ne sont pas sots. Ils savent tous les deux que leur combat est mortel, qu’ils risquent l’un et l’autre la disqualification, mais c’est plus fort qu’eux : ils n’arrivent pas à enterrer la hache de guerre, aveuglés par leur ambition et le manque d’estime qu’ils ont l’un pour l’autre.

En refusant la médiation d’Alain Juppé, Jean-François Copé s’est violemment émancipé de la tutelle du maire de Bordeaux. En mettant des conditions à la sortie de crise suggérée par Nicolas Sarkozy, François Fillon s’est émancipé de celle de l’ancien président de la République.

Ils ont brisé les chaînes. Les voilà libres, mais sans les moyens de leur ambition. Sur le terrain, leur base est faible, et de partout monte la colère contre la guerre des chefs qui discrédite le mouvement tout entier.

Le risque est que le jeu leur échappe, qu’il devienne non plus le leur, mais celui des plus jeunes – les NKM, Le Maire, Bertrand – qui, surfant sur le malaise des militants, appellent aujourd’hui à un nouveau vote pour mettre un terme aux dégâts.

François Fillon et Jean-François Copé ne veulent pas s’entendre, mais ils sont condamnés à le faire très vite s’ils ne veulent pas finir complètement disqualifiés.

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