LE CAIRE, 23 novembre (XINHUA) — Des milliers de manifestants égyptiens se sont massés sur la place Tahrir dans le centre du Caire vendredi pour participer à des manifestations de rejet de la nouvelle déclaration constitutionnelle publiée jeudi par le président Mohamed Morsi.
Dans un rassemblement désigné par les manifestants comme un signe de « colère et d’ avertissement », les participants sont venus de différentes parties du Caire après les prières du vendredi, menés par le Mouvement du 6 avril, la Coalition des jeunes révolutionnaires et le mouvement Kefaya, ainsi que d’ autres partis libéraux.
« La déclaration de M. Morsi augmente les pouvoirs présidentiels, le plaçant au-dessus du pouvoir judiciaire », a déclaré à Xinhua Ahmed Samir, 34 ans, coordinateur de la Coalition des jeunes révolutionnaires.
La nouvelle déclaration constitutionnelle stipule que toutes les lois et déclarations constitutionnelles et tous les décrets publiés par le président depuis son entrée en fonctions le 30 juin 2012 sont finales et ne peuvent être contestées par quiconque, et elle n’évoque aucunement la réinstauration de l’Assemblée populaire.
Qualifiant les décisions du président de » révolutionnaires », le porte-parole du président Yasser Ali a déclaré qu’aucun organe judiciaire n’était habilité à dissoudre le Conseil de la choura (chambre haute) ni l’Assemblée constituante.
« Je ne vois pas en quoi de telles déclarations peuvent être révolutionnaires, alors qu’elles visent à paralyser complètement l’ État et à réduire les libertés », a déclaré à Xinhua Mohamed Faway, 35 ans, soulignant que le président souhaite contraindre la société à accepter l’Assemblée constitutionnelle, dominée par les islamistes, et que l’église copte et la plupart des libéraux ont quitté.
Par ailleurs, les manifestations se sont étendues à d’ autres gouvernorats comme ceux d’Alexandrie, de Suez et d’ Ismaïlia, où des affrontements ont éclaté entre les partisans et les opposants du président et de ses décisions. Des heurts à Ismaïlia ont fait 50 blessés.
Parallèlement les Frères musulmans et d’autres groupes islamistes ont prévu un grand rassemblement devant le palais présidentiel (al-Ethadeya), pour exprimer leur soutien aux décisions du président.
Le centre-ville du Caire est déjà occupé depuis le 19 novembre par des centaines de manifestants commémorant les affrontements de l’ année dernière dans la rue Mohamed Mahmoud. Les tensions entre les manifestants ont augmenté depuis le début de ce rassemblement de commémoration, qui a fait 169 morts jusqu’à présent.
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