Par Ben Ismaêl in L’Intelligent d’Abidjan
En 52 années d’indépendance politique, la Côte d’Ivoire connaît un ‘’festival’’ de trois grandes idéologies politiques : le capitalisme, pour le Pdci-Rda, sous le fichier des empreintes de Félix Houphouët-Boigny, la refondation, riche en vertus politiques, dirigée par Laurent Gbagbo, le libéralisme, au fichier génétique, extrêmement vague, signé par Alassane Ouattara. Pour ceux qui ont connu Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, en passant par Alassane Ouattara, seul à mon avis, Laurent Gbagbo a fait voler en éclat la ‘’langue de bois.’’ Ce n’est pas faux. C’est Laurent Gbagbo devant les officiers supérieurs de l’armée ivoirienne, au Palais présidentiel en 2009, avec des mots en volutes, qui a dit qu’il n’avait pas peur des coups d’Etat. Et, qu’il est prêt, sans état d’âme, à remettre les clefs du Palais, au premier militaire qui se présentera à lui, et regagnera Mama, son village natal, dans la région de Gagnoa, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. A l’analyse, aucun chef d’Etat d’Afrique ne peut laisser cette ‘’porte du pouvoir’’ ouverte à ses militaires. Et, c’est là que la parole de Laurent Gbagbo était très provocatrice, et laissait l’opinion ivoirienne et mêmes les militaires, pantois. A ce poste institutionnel important Laurent Gbagbo disait tout, même si sa ‘’vérité’’ devrait nuire à son ambition politique. Impitoyable pour lui-même, Laurent Gbagbo a dit à ses électeurs, qu’ils votent, ou qu’ils ne votent pas pour lui, le jour où il tombe, ils tomberont avec lui. C’est clair. On peut ne pas aimer Laurent Gbagbo, mais il n’a jamais prononcé une phrase politique, pour une autre. Laurent Gbagbo à l’opposition, comme au pouvoir présidentiel, était totalement dans son métier politique. Félix Houphouët-Boigny, de 1960 jusqu’à sa mort en 1993, avait un autre esprit politique, que celui de Laurent Gbagbo. Particulièrement, Félix Houphouët-Boigny était préoccupé par une autre chose politique : soigner son image de leader politique en Afrique de l’Ouest, et de grand chef africain, dans un fichier de l’émergence de ses propres désirs. Président du Rda (Rassemblement-Démocratique Africain), fondateur de la Cedeao, du Conseil de l’Entente, de l’Oua. Félix Houphouët-Boigny avait en lui, tous ces grands parcours et performances politiques en Afrique, qu’il ne voulait partager avec personne. Et, cet égoïsme politique, créait en Félix Houphouët-Boigny, des conflits parfois intérieurs. Il s’était illustré dans les faux complots contre lui-même, dans les premières années de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Félix Houphouët-Boigny parlait rarement. Et, quand il parlait, il aimait les éclairages historiques, dans une maîtrise parfaite de la langue française. Mais, il avait un style hypocrite, et piégeait les Ivoiriens, en langue de moine. Félix Houphouët-Boigny, ridiculisait facilement, ceux qui tentaient de le contrarier. Félix Houphouët-Boigny avait une ‘’ amusante communication, avec des bourdes phénoménales : « c’est moi qui vous ai sorti du trou… et j’ai travaillé pour sept générations de la famille Boigny » et Houphouët-Boigny ne s’était jamais ému de cette phrase terrible, face à la classe syndicale des enseignants du supérieur en grève. Félix Houphouët-Boigny est mort en 1993, toujours influent dans le mythe de sa personnalité, et les mystères de son passé politique. En Côte d’ivoire, les hommes politiques sont imperturbables, surtout en démonstration politique, ils se dévoilent. Alassane Ouattara, à l’époque président du Rdr, opposant au régime du Président Henri Konan Bédié, faisait des déclarations comme des ‘’versets’’ dans la bible. J’avais le stress, quand Alassane Ouattara parlait. Mais avec tout sourire qu’on le connaît, Alassane Ouattara avait dit « qu’il rendrait la Côte d’Ivoire ingouvernable ». Savait-il qu’il serait Président de la Côte d’Ivoire un jour ? Et Alassane Ouattara faisait comme si de rien n’était, en multipliant les bourdes politiques, à Paris sur les antennes de Radio France internationale. Très inexpérimenté en matière politique, le président du Rdr à l’époque, pensait que le ‘’bonheur’’ des Ivoiriens se trouvait à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. De paris, au Gabon, en passant par le Burkina et le Sénégal, l’opposant politique, dans sa communication coquine disait tout ce qu’il voulait imperturbablement ? Je ne sais pas. Mais Alassane Ouattara prenait toujours le soin de prendre la tangente. Aujourd’hui, Président de la Côte d’Ivoire, Alassane me fait moins de stress, mais crée beaucoup de concepts politiques embarrassants : «Rattrapage» «Déboulonner». Une danse de mots, révélateurs que le Président Ouattara a besoin d’être aidé. Et, si le libéralisme, option Economique du Président Ouattara pour la Côte d’Ivoire échoue, nous les chroniqueurs et autres analystes, ne chômeront pas.
Par Ben Ismaêl
L’Intelligent d’Abidjan
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