Hasardeuse ou non, la coïncidence entre la mise en place du nouveau gouvernement ivoirien et l’émission du mandat d’arrêt international à l’encontre de Simone Gbagbo ne manque pas d’intriguer les observateurs. Déjà relativement affaibli par l’absence des pro-Gbagbo en son sein, il se trouve que ce nouveau gouvernement doit en plus faire face à ce mandat qui sonne comme une confirmation de l’acharnement de la justice internationale contre les seuls proches de l’ancien président ivoirien. De ce point de vue, la réconciliation nationale qui demeure une des missions essentielles assignées au régime d’Alassane Ouattara, ne semble point partie pour réussir. Or, aussi longtemps que ce chantier restera inachevé, tout objectif démocratique demeurera quelque peu surréaliste.
Daniel Kablan Duncan, le nouveau premier ministre ivoirien et son gouvernement, se seraient bien passés d’un tel accueil. Ils auraient aimé arriver dans un contexte moins délicat que celui provoqué désormais par la publication du mandat d’arrêt international émis par la CPI contre Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président. Mais de ce contexte politique particulier, les juges de la CPI ne se sont point préoccupés. Ils ont choisi le jeudi 22 novembre pour rendre publique ce mandat qu’ils gardent par devers eux depuis le mois de février dernier…
Sans le vouloir donc, le nouveau gouvernement aura à faire face aux critiques qui ont été formulées à l’encontre du président Alassane Ouattara depuis sa prise de fonction. A savoir l’acharnement contre les proches de Laurent Gbagbo. En effet, il sera d’autant plus difficile sinon impossible de convaincre du contraire que Simone Gbagbo est actuellement entendue par la justice ivoirienne.
Par ailleurs, après son mari, elle demeure la seconde proie de la cible à laquelle la justice internationale s’en prenne. Pendant que les proches du président ivoirien, à l’abri de toute inquiétude, jouissent de tous les privilèges.
Cette espèce de justice à géométrie variable, réservée uniquement à ceux qui avaient perdu la bataille lors de la crise post-électorale de 2010, pourrait du coup entacher une procédure dont la Côte d’Ivoire aurait pourtant besoin pour opérer sa mue. Parce que ce n’est pas que Laurent Gbagbo ou son épouse soient des saints. Loin s’en faut. Simone Gbagbo pourrait être logiquement comptable d’un certain nombre crimes perpétrés dans durant le magistère de son politicien de mari. Se voulant une femme-homme, elle est perçue comme celle qui a inculqué une certaine idéologie machiavélique à son mari. Il aurait donc été logique qu’elle rende des comptes afin que la nouvelle génération s’en imprègne.
Mais il se trouve que malheureusement, elle pourrait tout aussi raisonnablement faire valoir un acharnement contre elle et ses proches.
Conséquemment, elle pourrait invoquer une mascarade de justice.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
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