C’est au cours d’un tête-à-tête qu’ils ont eu, mardi pour les uns et mercredi pour les autres, avec Alassane Ouattara que Sidiki Konaté, Souleïmane Diakité Coty, Clément Nabo, Matto Loma Cissé…ont appris qu’ils ne seraient plus ministres.
Marc Dossa Source: Nord-Sud
C’est comme un effet domino !
Tombée, la tête de Jeannot Kouadio-Ahoussou a précipité la chute de celle d’une dizaine de membres de son gouvernement. Tout comme l’ancien avocat d’Henri Konan Bédié, Gilbert Kafana Koné, Sidiki Konaté, Souleïmane Diakité Coty, Clément Nabo, Matto Loma Cissé, Thérèse N’Dri Yoman, Dagobert Banzio, Albert Flindé, Philippe Légré…ont payé cash le couac intervenu le 13 novembre au Parlement, à la faveur du vote en commission de la nouvelle loi sur le mariage. Si pour l’heure, on ne sait que très peu de choses sur les conditions de départ des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), le voile est presque totalement levé sur les circonstances de la chute des ministres issus du Rassemblement des républicains (Rdr).
De bonnes sources, c’est le président de la République Alassane Ouattara en personne qui s’est chargé d’annoncer aux cadres de sa formation politique d’origine, qu’il ne compte pas les reconduire dans la nouvelle équipe dévoilée jeudi. A tour de rôle, il les a reçus en tête-à-tête pour le leur dire. Les raisons qui ont amené le président Ouattara à se séparer de ses ‘’lieutenants’’, varient d’un ministre à un autre. Selon nos sources, c’est parce qu’il a trouvé Kafana Koné quelque peu diminué par le poids de l’âge, qu’il a choisi de l’enlever du gouvernement. Concernant Souleïmane Diakité Coty, il paierait enfin pour l’affaire Pascal Brou Aka. Alors que le chef de l’Etat était rentré, en août 2011, d’un voyage aux Etats-Unis, il n’y avait eu aucune équipe de la télévision ivoirienne à l’aéroport pour recueillir ses propos. Un manquement qui a amené le président Ouattara, à l’époque des faits, à limoger le patron de la télévision nationale Pascal Brou Aka. Même si le président avait laissé la vie sauve à ce membre fondateur du Rdr, il se savait en sursis. Surtout que globalement, en ce qui concerne la restructuration des médias d’Etat (Radiodiffusion-télévision ivoirienne, Fraternité matin, Agence ivoirienne de presse), les attentes d’Alassane Ouattara tardent à être comblées par un ministre pas tout à fait disposé à aller au charbon comme un Cissé Bacongo, par exemple. Autre ministre, autre explication.
S’agissant de la magistrate Matto Loma Cissé, entrée au gouvernement il y a à peine huit mois, c’est son état de santé qui aurait motivé son remplacement. Pas en très bonne forme, elle aurait manqué les deux derniers conseils des ministres. Vu que le département de la Justice demande de la part de son titulaire une débauche d’énergie, notamment pour gérer les épineux dossiers des crimes postélectoraux, Alassane Ouattara a convaincu l’ancienne présidente de la Commission nationale d’enquête (Cne) de valoir ses compétences ailleurs qu’au gouvernement. Si Matto Cissé n’a pas paru ébranlée outre mesure par l’annonce du président de la République, ce n’est pas le cas pour les autres ministres issus du Rdr. «Le patron (parlant du ministre, ndlr) continue de se demander ce qu’il a pu faire et qui a poussé le président de la République à le remercier. Mais, après tout, c’est la vie. »
Pilule amère
On part aujourd’hui, mais qui nous dit que demain les choses ne peuvent pas évoluer de telle sorte que le président nous fasse appel. En attendant, le ministre nous a demandé de préparer les dossiers pour la passation», confie un membre d’un des ministres partis. «Seul Dieu, qui décide du sort de chacun, sait ce qui s’est passé. Puisse-t-il lui plaire qu’un jour, je sache ce qui a motivé la décision du président de la République», a pour sa part réagi de vive voix, un ancien membre du gouvernement joint hier soir au téléphone. De source proche de son cabinet, lui aussi est paru sonné, dès l’annonce, par la décision d’Alassane Ouattara. «Passés les premiers moments d’émotion, il a commencé à positiver. «La vie, ce n’est pas que le gouvernement. On peut servir à tous les postes. Dès que je suis entré au gouvernement, je me disais qu’il fallait que je m’apprête à en partir même si ce départ-là m’est apparu brusque, inattendu», ajoute l’ancien ministre non sans cette consigne : «J’espère que tu ne me citeras pas !» Il a raison de faire cette précision (ou disons, cette mise en garde). Selon son entourage, ce cadre du Rdr, à l’instar des autres d’ailleurs, ne devrait pas connaître un long moment de chômage. Outre les prochaines joutes électorales qui devraient meubler son emploi du temps, il devrait se voir confier de nouvelles missions par le président Ouattara. Ambassadeur ? Chef d’institution ? «Le président ne lui a pas encore dévoilé le contenu de cette mission», nous dit le collaborateur de ce ministre. Pour Matto Cissé, le suspense n’a pas duré. Elle a été nommé conseillère spéciale du président de la République, chargée des affaires juridiques.
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