Le Zanzan est l’une des régions les plus pauvres de la Côte d’Ivoire. Pourtant, épargnée par la rébellion, cette partie du pays n’en demeure pas moins économiquement stratégique.
Or, la région peine à faire entendre sa voix et reste le cadet des préoccupations lorsqu’il s’agit d’évoquer le développement et la représentativité politique. Plus grave, Bondoukou, le chef lieu du département a son image invariablement associée à l’esclavage moderne.
Oui, ces « filles de l’Est » à l’ivoirienne dont personne ne parle mais qui pourtant constituent la première main d’oeuvre dont on use et abuse en toute discrétion en Côte d’Ivoire.
« Bonnes », « servantes », « domestiques », « nounous », « Affoua », « Adjoua », « Adja »… Elles ont entre dix et quatorze ans, parfois moins, dociles, toujours analphabètes, payées, lorsqu’elles le sont, en dessous du salaire minimum et pour une durée journalière de travail illimitée !
Elles débarquent par plusieurs dizaines chaque jour à Abidjan espérant naïvement y trouver un bien-être. Comme toujours, leur moisson se résume à des grossesses précoces de pères inconnus, à l’achat de quelques bouts de tissus bariolés de piètre qualité, à des bijoux de très mauvaise texture dont elles seront couvertes, non sans fierté, à l’occasion du Kroubi régional.
Destin de misère entretenu par des réseaux. Une tante, une cousine, un oncle, un parent qui lui, perçoit les fruits et vit confortablement du labeur de l’adolescente corvéable, parfois abusée.
À qui la faute ? Certainement pas au président de la république. J’accuse les « cadres » du Zanzan qui tous, sans exception, donnent l’impression de se contenter de peu, en fait, de rien.
Pour preuve, la simple visite annoncée du chef de l’État et l’hypothétique annonce de la création d’une université (université Yaya Ouattara ? Ali Timité ? Nanan Adjoumani ?) suffit à les faire courir !
Vous l’avez compris, chacun tente d’assurer son marketing personnel afin de demeurer dans les grâces présidentielles, récoltant au passage le fruit des surfacturations.
Ces prétendus « cadres », qui au demeurant doivent leur promotion à leur appartenance au Zanzan, géopolitique oblige, n’ont d’intérêt que pour eux mêmes au détriment de la région dont ils sont censés défendre la cause.
Le président viendra. Il écoutera les doléances. Organisateurs et chefs coutumiers seront récompensés mais Boudoukou restera dans sa misère sociale.
Alors Mesdames et Messieurs les ministres, députés, maires, présidents de région, directeurs généraux d’entreprises nationales, il vous appartient de réagir maintenant en assurant la promotion des fils et des filles de la région. Il en va de votre honneur !
Bondoukou le 12 novembre 12
Aymeric D. Aka,
Dess Finance, au chômage
aymericaka@gmail.com
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