Le fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim Wade, a quitté dans la nuit de jeudi à vendredi la gendarmerie de Dakar où il était interrogé sur un possible enrichissement illicite, a-t-on appris auprès de son entourage.
Karim (Wade) a quitté la gendarmerie vers 03H30 (locale et GMT). Il est rentré chez lui, a déclaré à l’AFP Modou Diagne Fada, un membre de son entourage, une information confirmée par d’autres témoins.
Karim Wade s’était présenté jeudi vers 10H30 (locales et GMT) à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, un quartier populaire de Dakar, devant des responsables et militants de l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), venus le soutenir, selon un journaliste de l’AFP.
Il a quitté la gendarmerie après y avoir passé quelque 15 heures pour un interrogatoire sur un éventuel enrichissement illicite.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir si des charges avaient été retenues contre lui, ni s’il devrait répondre prochainement à une nouvelle convocation.
C’est la quatrième audition de Karim Wade, après deux en juillet et le 15 novembre dernier.
Son ancien ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, doté de gros budgets, lui avait valu d’être surnommé Super ministre ou Ministre du ciel et de la terre.
Ancien conseiller de son père, Karim Wade a également occupé plusieurs autres fonctions, dont celle de responsable de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique, chargée de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en mars 2008 à Dakar.
Il a été, après sa dernière audition du 15 novembre, interdit de sortie du territoire, ainsi que six autres dignitaires de l’ancien régime d’Abdoulaye Wade, dont quatre ex-ministres. Abdoulaye Wade, resté 12 ans au pouvoir, a été battu à la présidentielle de mars par Macky Sall.
Les six anciens responsables doivent prochainement être auditionnés par la gendarmerie dans le cadre des enquêtes ouvertes à la demande de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
La CREI, créée en 1981 par l’ancien président socialiste Abdou Diouf (1980-2000), en sommeil depuis des années, a été réactivée après l’élection de Macky Sall.
Dans un communiqué publié le 16 novembre, le PDS avait dénoncé les interdictions de sortie du territoire imposées à Karim Wade et aux autres ex-dignitaires, sans qu’aucune mesure de contrôle judiciaire n’ait été légalement prise à leur encontre.
Le PDS accuse le nouveau régime de Macky Sall d’avoir lancé une chasse aux sorcières et se considère en résistance.
© Agence France-Presse (AFP)
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