France, UMP: Alassane Copé et Gbagbo Fillon

France, UMP : Alassane Copé et Gbagbo FillonL’actuel secrétaire général de l’Ump, Jean François Copé a remporté haut la main la présidentielle interne de son parti, ce 19 octobre 2012. Avec plus de 50,03 des votes, il est élu sur fond de crise électorale. Une issue sans surprise après une campagne électorale plus identitaire qu’idéologique. Cette élection a été couronnée par un mouvement de contestation des résultats. Un scrutin entaché par de nombreuses irrégularités. On se croirait en Côte-d’Ivoire, où un certain scrutin opposa Laurent Gbagbo à Alassanne Ouattara.

La démocratie au rabais

Difficile d’imaginer pire scénario pour un parti de l’opposition, dans un grand pays des droits de l’homme et de la démocratie qu’est la France. Lorsqu’elle cette formation conservatrice fut créée, il y a quelques années ; c’tait avec les relents du parti unique, longtemps institué en Afrique. Il avait pour unique et ultime ambition, de construire un grand parti conservateur moderne, capable de fédérer toutes les sensibilités de la droite française afin de résister à la concurrence de l’extrême droite et d’exercer durablement le pouvoir. Mais un parti bonapartiste où, le chef est roi, et ses désirs et décisions sont souverains.

Six mois après l’échec de Nicolas Sarkozy et au terme d’un duel sans merci entre Jean-François Copé et François Fillon ; ceux qui jadis eurent imposé une forme de démocratie à la mitrailleuse en Côte-d’Ivoire ; ont eu de la peine à s’adapter au suffrage universel. A la sanction du peuple. Pour la présidence de l’Ump, ceux qui pourraient un jour, prétendre diriger la cinquième puissance mondiale, démontrent l’inverse de ce qu’on attendrait d’eux : des autocrates, des fraudeurs, des manipulateurs. Voilà donc que la démocratie si chère à la modernité, se trouve biaisée, amochée, banalisée.

Quelles que soient les projections ou les résultats attribués à quelque camp que ce soit, Les Français dans leur ensemble, vont se plier à l’exercice d’endurance du suffrage universel, voire d’une élection truquée. François Fillon, aura mal jusqu’à la moelle épinière lui qui récemment, supporta des régimes illégaux et illégitimes en Afrique. Il ressentira, la peine et la frustration qu’on peut ressentir, face à une victoire volée. Bien que ce qui lui arrive ne soit que justice.

Lui qui avait gagné un match, avant même de l’avoir joué. Lui qui fut le candidat des sondages.

Quant à Copé le vainqueur sur mesure, aura du mal à boire le calice de la manipulation, de l’exagération ; un vainqueur qui devra sa victoire au flou que lui-même a institutionnalisé. Un capharnaüm, qui lui a permis dans une opacité digne des régimes africains de clouer son adversaire au pilori. Il apparait aux yeux de l’opinion, comme revêtant la légalité et non la légitimité.

Cette crise de leadership, doit conduire la classe politique française, à avoir une attitude mesurée à l’endroit de ceux qui se battent, sous d’autres cieux, pour avoir voix au chapitre de la démocratie. Cette double évidence, doit apprendre à la droite française, de cultiver, dans la dignité, le sens de l’alternance et la culture de l’opposition.

Maintenant que cette droite se confronte aux réalités de la démocratie, il est temps qu’elle se range aux côtés d’autres courants protestataires en Afrique. D’abord, pour sa propre culture, ensuite dans l’optique de comprendre l’esprit des revendications populaires.
© Correspondance de : Aimé Mathurin Moussy

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