Avec une conférence mondiale sur le cacao, la Côte d’Ivoire réaffirme son rang de champion mondial
Abidjan, la capitale ivoirienne, accueille cette semaine la première conférence mondiale sur le cacao, sous l’égide de l’Organisation internationale du cacao. Il s’agit de réfléchir au développement durable de la production dans le monde. La Côte d’Ivoire veut aussi réaffirmer sa place de champion mondial.
Livrée à un système totalement libéral depuis des années, la production ivoirienne de cacao est à la fois menacée en quantité et très dégradée en qualité. Alors les nouvelles autorités ivoiriennes ont inauguré le mois dernier une réforme de la filière cacao. Un prix minimum garanti, couvert par des enchères sur une bourse du cacao, pour encourager les planteurs à poursuivre cette production. Et l’interdiction d’acheter les fèves si elles contiennent plus de 8% d’humidité, pour les inciter à prendre un meilleur soin de leur récolte.
Depuis un mois, la marchandise qui arrive au port d’Abidjan est séchée correctement d’après les exportateurs, ils n’auront pas besoin de passer les fèves au four, ce qui occasionnait, les années passées, des pertes en volumes et nuisait à la qualité. Mais pourra-t-on maintenir cette exigence pendant toute la campagne et dans les quantités livrées au cours des campagnes précédentes, à savoir un 1,3 million tonnes de fèves ? Certains acteurs du négoce en doutent. Cela prendra des années pour améliorer la production ; et beaucoup de financements.
La Côte d’Ivoire fournit encore 40% de la production mondiale, mais ailleurs, sur la planète cacao, des pays progressent de façon fulgurante en quantité et en qualité, parce qu’ils ont pu ou su s’en donner les moyens : le Ghana, l’Indonésie ; le Brésil, également : ce pays a retrouvé le niveau de production qu’il avait avant la maladie du balai de sorcières, qui avait décimé les vergers à la fin des années 1980.
La Côte d’Ivoire, en hébergeant cette conférence mondiale du cacao, veut montrer qu’elle tient à conserver son rang de champion mondial. Avec des invités d’une cinquantaine de pays, des acteurs de toute l’industrie mondiale du cacao et le parrainage de l’Organisation internationale du cacao, les autorités ivoiriennes espèrent bien obtenir un soutien accru des investisseurs.
La Côte d’Ivoire demandera aussi un transfert du siège de l’Organisation internationale du cacao de Londres à Abidjan. Ce serait une consécration, mais ce transfet ne devrait pas intervenir avant une totale normalisation de la vie politique ivoirienne.
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