« Je suis d’avis que le Pdci devrait peut-être assumer sa place hors du gouvernement, si tel est son destin et la clé de son avenir, mais comment nous rendre nos électeurs qui ont donné leurs voix au candidat du RHDP, si c’est hors du gouvernement que le Pdci doit épouser la sagesse ? La tactique de la carotte, de l’attrait des postes ministériels ne peut pas marcher. Il ne faut pas entraîner le Président de la République sur ce terrain là ! Si par orgueil impensable pour tous, nous décidons de laisser le Président seul avec le RDR, pourra-t-il tenir la route alors que nous sommes dans l’opposition, avec le FPI ? Des gestes posés maintenant peuvent avoir des conséquences durables. Le président de la République voulait créer maintenant le clash pour un nouveau départ, mais les ministres ne sont que dix au plus dans un gouvernement. Que valent-ils face à un million d’électeurs, face à 80 députés, qui peuvent toujours empêcher le vote des lois organiques ? Une dizaine de ministères, avec une cinquantaine de cadres ou Directeurs généraux nommés par les ministres, soit mille à deux milles personnes, ça ne fait pas vivre un parti politique même si en restant accroché aux gouvernements de Laurent Gbagbo depuis Marcoussis, le RHDP a laissé penser qu’il avait besoin de la cagnotte gouvernementale. Le FPI n’en est pas mort, lui qui en dehors de l’épisode de la transition Guéi, n’a jamais été dans un gouvernement! Vouloir fabriquer un Pdci ‘’béni-oui-oui’’, peut créer un déphasage avec la base du parti, de sorte que sur le terrain, les futures consignes de vote données par les mi- nistres Pdci peuvent être balayées et ne pas être suivies. Le Président Ouattara doit calmer le jeu. Par exemple nommer Duncan, Djédjé Mady ou un autre à la place d’Ahoussou ne réglera rien et ne fera pas peur aux députés qui ne sont pas ministres, ni assujettis aux consignes d’un vote impératif. On n’a pas de mandat impératif et on a déjà fait assez en élisant par exemple, le Premier ministre Guillaume Soro à la tête de l’Assemblée nationale, même si nos voix ne peuvent pas empêcher le RDR de faire passer les lois simples. Mais pour les lois organiques, il faut compter avec nous et avec les ministres PDCI qui seront virés et qui reviendront au parlement, avec leur expérience en la matière. Encore une fois, c’est au Président de la République de calmer le jeu et d’éviter de voir des complots contre lui et sa politique, dans de simples débats entre parlementaires ». La nouvelle de la rencontre entre le Président Ouattara et Bédié, le Dimanche 18 novembre 2012 (parti à Daoukro, Bédié devait rentrer d’urgence aujourd’hui Vendredi à Abidjan), a quelque peu atténué les tensions suite à une rencontre des cadres du parti, à la maison du PDCI à Cocody, Mercredi soir, quelques heures après la dissolution. Une rencontre de vérité entre les ‘’deux frères’’ pour ramener la cohésion au sein du Rhdp. On attend donc la suite du film…Faire semblant de s’aimer et se planter un couteau dans le dos. S’aimer du bout des lèvres, avoir un pied dedans, un pied dehors, voici ce que récuse le Président de la République, qui attend plus de clarté et de cohérence dans la démarche du Pdci. Il ne s’agit pas d’un déni de démocratie, mais plutôt d’une exigence de cohérence. Ouattara estime que son allié, le Pdci, est un parti sérieux qui a un chef. Lorsque ce chef a donné un mot d’ordre et des consignes de vote en 2010 contre Laurent Gbagbo, il a été suivi. Mais comment se fait-il qu’il y a un malaise aujourd’hui, pourquoi le Pdci semble divisé et traversé par des sons discordants, au point qu’un bureau politique présidé par le président Bédié avait fait une déclaration au vitriol. Y-a-t-il un boulanger dans la maison RHDP ? Quel est le langage que tient le président Bédié à ses troupes quand elles viennent le voir ? Est-il exact que Bédié est mécontent de son candidat, qui ne le traite pas en Julius Nyeréré et le met plutôt devant le fait accompli, pour mieux constater l’impuissance du Pdci ? Voilà les questions qui se posent et méritent une clarification.
Par Charles Kouassi
Qui veut museler le parlement ivoirien ?
Détenteur du pouvoir législatif, le rôle principal du député est de faire les lois, suivre le travail législatif et contrôler l’activité gouvernementale. Hormis les cas très rares où un projet de loi peut être adopté par référendum, la loi est votée par le Parlement, selon une procédure fixée par la Constitution. A côté des projets de loi déposés par le Gouvernement, chaque député à titre individuel ou dans le cadre du Groupe politique auquel il a décidé d’appartenir, peut déposer des propositions de lois. Parfois examinées en séance publique et éventuellement adoptées au même titre que les projets de lois, ces propositions constituent souvent le moyen d’appeler l’attention sur un problème précis ou sur la nécessité de réformer les textes législatifs en vigueur. Lui enlever ce rôle, revient à réduire le porte-parole du peuple au silence. Le député tire saforce dans la divergence d’idées au sein du parlement qui ne saurait être ‘’une simple chambre d’enregistrement’’, comme l’avait dit Guillau- me Soro lors de son investiture le lundi 12 mars 2012, à Yamoussoukro.
La pluralité d’opinions au sein du parlement est la preuve de la vitalité, de la crédibilité et de la démocratie qui y règnent. La séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires doit être une réalité sur le terrain, et non un leurre. Même si le parlement ivoirien est dominé par le RHDP, cela ne devait pas donner l’occasion aux députés d’être des ‘’bénis OUI-OUI’’. Ils ont la capacité de savoir ce qui est bon pour les Ivoiriens. Depuis les années d’indépendance, d’Houphouët à Gbagbo, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a toujours fonctionné dans la diversité.
Dosso Villard L’Intelligent d’Abidjan
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