Décidément, Damana Adia Pickas a atteint sa cible. Dans la guerre de communication qui l’oppose depuis peu à son ancien camarade Guillaume Soro, l’ancien patron de la jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI) semble visiblement mener aux poings comme on l’aurait dit en boxe. Tellement, l’ancien patron de la rébellion se sent obligé de continuer de parler, pour se couvrir. Et couvrir ses arrières. La preuve, c’est l’interview fleuve qu’un de ses suiveurs a accordé à nos confrères du Nouveau Réveil, pour essayer d’impressionner les esprits faibles. Une chose est donc sûre. Les premiers sofas qui ont tenté de défendre l’enfant terrible du Tchologo, Mathias Kacou et Al Moustapha n’ont pas été à la hauteur. Il fallait donc envoyer un autre nègre de service au front avant que le chef lui-même et d’autres seconds ne montent au créneau. Résumé de l’entretien, l’homme qui se présente comme un ancien officier de la rébellion, tente de convaincre les ivoiriens et la communauté internationale de ce que son «leader et son guide» ne veut pas la place de Ouattara. Même pas en rêve. Argument béton, si Soro voulait prendre le pouvoir, il l’aurait fait au moment où Gbagbo et Ouattara se disputaient le pouvoir après les élections de 2010. L’homme de main de Soro apprend même aux ivoiriens que c’est Soro qui a pris le pouvoir pour le remettre à «son père» Ouattara. «Nous sommes allés à l’ouest pour organiser les groupes tactiques. Et le “Nous avons pris le fuseau ouest était dirigé par le général Gueu Michel, secondé par les autres chefs de guerre. Nous avons pris le pouvoir et on a installé Alassane» a insisté M. Ardjouma. Une description que l’actuel locataire du palais du Plateau saura apprécier. Quand on lui parle des rapports entre l’actuel premier ministre et son prédécesseur, l’homme de main de Soro, répond tran- quillement que Ahoussou ne peut rien contre son patron. Tout simplement parce que pendant la crise, le premier était héberger par le second. Et qu’en plus, Soro aurait pesé de tout son poids pour la désignation de son successeur. «Le président de la république l’a reçu à la suite de sa démission de la primature et lui a demandé quelle est sa volonté. Il a répondu qu’il souhaitait que Ahoussou soit retenu» a encore ajouté M. Ardjouma. Sans pour autant dire pour quoi aurait porté son choix sur Ahoussou. Là aussi le PDCI saura apprécier les conditions du choix de son champion à la primature. En tout état de cause, comme il y avait plusieurs candidats au poste pour le compte du PDCI, le choix de Soro ne pouvait pas être anodin. S’il a porte son choix sur Ahoussou c’est qu’il était au moins certain que ce dernier ne pouvait pas être un obstacle pour ses ambitions politiques. Quand on interroge M. Ardjouma sur l’activisme de son «guide» sur les réseaux sociaux sa réponse est plutôt déconcertante. «Il a lui- même dit qu’on lui a volé sa jeunesse» affirme-t-il sans sourire. Comme pour dire que son mentor est un grand enfant qui s’amuse sur les réseaux sociaux. De la plaisanterie. Parce que pour tout ivoirien sérieux, les ambitions de Soro sont un véritable secret de polichinelle. Reste maintenant à savoir pour quoi cet entretien. Et pour quoi dans un journal réputé proche d’Ahoussou ? Ahoussou tente-t-il de sauver un de ses compagnons de lutte qui se noie ? La question mérite d’être posée. Et les militants du PDCI se la poseront pendant longtemps. En attendant, cette diarrhée verbale d’un proche de Soro est la preuve que le ver est dans le fruit. Pour combien de temps encore. Dieu seul le sait.
Guillaume T. Gbato
Notre Voie
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