La Malaisie, l’un de ses principaux producteurs, et la Côte d’Ivoire, une de ses terres d’accueil, se sont inquiétées lundi d’une « agression sans fondement » de la France contre l’huile de palme.
Dans un communiqué, le Conseil malaisien de l’huile de palme, organisme officiel chargé de sa promotion, appelle « le gouvernement français à rejeter » la proposition « irresponsable » et « mal informée » d’une taxe de 300% déposée par le sénateur Yves Daudigny.
« La Malaisie est très préoccupée par la mesure du sénateur français Daudigny », écrit le Conseil, indiquant que « 240.000 petits paysans dépendent de (cette activité) pour leur survie » ainsi que des « milliers d’emplois, liés à cette industrie ».
Le Conseil conteste les arguments diététiques et environnementaux avancés par le rédacteur du projet de taxe.
« La majorité des graisses saturées consommées en France sont issues des aliments d’origine animale », insiste-t-il.
Quant à la protection de l’environnement, les promoteurs de l’huile de palme font valoir que la Malaisie « s’est engagée à conserver une couverture forestière sur 50% de son territoire, en dédiant 24% à l’agriculture. Par contraste, la forêt ne couvre que 24% du territoire en France, mais les terres agricoles en occupent plus de 50% ».
A son tour, la Côte d’Ivoire s’est émue lundi d’un possible « amendement Nutella » qui toucherait « deux millions de personnes dans le pays, selon un communiqué de l’Association interprofessionnelle de la filière (AIPH) adressé à l’AFP.
Alors que la Malaisie est le deuxième producteur mondial d’huile de palme (derrière l’Indonésie) avec 18,9 millions de tonnes en 2011, la Côte d’Ivoire n’en livre que 400.000 tonnes, « produites à 70% par 38.000 planteurs villageois » qui pratiquent simultanément d’autres cultures comme le café et le cacao, affirme l’Association interprofessionnelle.
Elle aussi défend les vertus du palmier à huile, qui « permet de garantir le développement durable, l’indépendance alimentaire et l’accès au mieux-être des populations du sud ».
La Malaisie investit massivement en Afrique, notamment au Liberia et au Cameroun – mais pas en Côte d’Ivoire à ce jour, affirme l’AIPH – pour trouver de nouvelles terres d’asile à ses palmiers.
Un « think tank » d’économistes basé au Nigeria a d’ailleurs également appelé la semaine dernière « le président François Hollande à rejeter l’attaque sur l’huile de palme », arguant de son impact « sur les petits producteurs africains ».
AFP
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