Côte d’Ivoire: Les FRCI, le Djihad et La république islamique

Par Dr Serge-Nicolas NZI, Chercheur en communication

I – Un musulman est-il inapte à diriger un pays laïc ? Cette question est au cœur de l’avenir de la Côte d’Ivoire et de l’islam en Afrique subsaharienne. Le Dr Alassane Ouattara croit comme Joseph-Désiré Mobutu, que la religion et l’ethnie sont des éléments de la durabilité du pouvoir dans nos misérables pays d’Afrique.

Il se trompe lamentablement sans s’en rendre compte. La république islamique, avec les flagellations, l’humiliation des mécréants, les lapidations et les amputations sera la fin de la Côte d’ivoire. Et le Burkina Faso ancien pays du Dr Alassane Ouattara deviendra définitivement, un exportateur d’anacarde, de bois, de diamant, de café et de cacao. Il n’y a qu’à écouter les prêches des mosquées pour s’en rendre compte.

C’est sous le régime du président Henri Konan Bédié, aujourd’hui tranquille dans sa villa avec piscine que des grenades lacrymogènes ont été lancées dans les mosquées de nos parents musulmans. Où est Bédié aujourd’hui ? C’est sous le régime du Dr Ouattara que des églises ont été détruites au Bulldozer. C’est à peine si le Dr Alassane Ouattara ose dormir dans le pays qu’il gouverne. Toutes les difficultés du RDR et de son président sont dans cette équation. Rendre la Côte d’Ivoire vivable pour tous les ivoiriens.

Il y a malheureusement aujourd’hui un Djihad en cours en Côte d’Ivoire, une guerre de revanche du nord musulman contre le reste de la Côte d’ivoire. Le coup d’envoie de cette guerre dite sainte avait commencé le 9 octobre 1999 peu avant le coup d’Etat militaire du général Robert Gueï, qui allait déstabiliser durablement la Côte d’Ivoire.

Le Dr Alassane Ouattara faisait cette déclaration à Paris : << On m’empêche d’être candidat à la présidentielle, parce que je suis du nord et musulman. >> Cette déclaration faite à paris, dans le but de rassembler les musulmans et les ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire a attisé les tensions ethno-religieuses, faisant de lui le symbole de la souffrance des musulmans et de leur revanche sur les chrétiens et autres animistes ivoiriens. Entretenir des tentions religieuses et ethno-régionales étaient-elles vraiment nécessaires pour arriver au pouvoir. Le pouvoir à tous prix n’est-il pas aussi une malédiction ?

Certains adversaires du Dr Alassane Ouattara avaient dit en son temps qu’il veut utiliser l’islam comme un tremplin politique. Aujourd’hui des confréries maraboutiques gravitent autour de la présidence de la république, comme la confrérie des chasseurs dozos, est un supplétif réel de l’armée mono ethnique FRCI.

Quel sens les autres ivoiriens doivent-ils donner aux incantations des dozos et des FRCI, qui répètent en cœur : Allah Akbar, Allah Akbar, chaque fois qu’ils égorgent un chrétien à Bouaké en 2002 ou à Duékoué, à San Pedro ainsi qu’à Tabou en 2011 ? Y a-t-il une revanche et un djihad ou bien une guerre antichrétienne en Côte d’Ivoire ?

En regardant la liste des prisonniers politiques, des gendarmes égorgés, des ivoiriens qui ont perdu leurs maisons ou leurs entreprises en regardant aussi le nombre des artistes en exil. Nous constatons malheureusement que les chrétiens ivoiriens sont plus que persécutés par le régime musulman du Dr Alassane Ouattara.

Les dictatures criminelles ne se rendent jamais compte du bien que peuvent leur procurer l’analyse critique de leurs concitoyens. L’emprisonnement, l’égorgement, la pendaison, l’exécution sommaire, isolement, l’ostracisme ou le meurtre furent pendant longtemps le supplice de tous ceux qui pensaient autrement.

Tout cela pour des règnes éphémères car tout est éphémère ici bas. Ne l’oublions pas, Au risque de nous perdre durablement dans un monde en ébullition.

II – Qu’entend-t-on par djihad ?

Le Djihad est la guerre sainte, plus précisément, cela signifie la tentative légale, obligatoire et commune d’étendre les territoires régis par les musulmans au détriment des territoires régis par les non-musulmans. Le but du djihad n’est pas forcement la propagation de la foi islamique, mais l’extension du règne souverain de l’islam contre les mécréants.

Offensive par sa nature, le Djihad à pour but final la domination du pays et de la terre par l’islam. Observez le Hezbollah libanais et la puissance des confréries maraboutiques un peu partout en Afrique et vous comprendrez que les ivoiriens qui croient encore à une crise postélectorale ne sont que des doux rêveurs.

Observez la transformation de l’ouest forestier ivoirien en une colonie de peuplement ethno-musulmane. Observez les chasseurs dozos musulmans aujourd’hui supplétifs de l’armée mono ethnique FRCI. Observez les gogos, c’est-à-dire tous les vagabonds illettrés musulmans qui n’ont que leur ethnie, leur région et leur religion comme paravent et raison d’être aux côté des FRCI.

Bizarre que c’est dans les régions chrétiennes et animistes que se produisent les exactions des FRCI. C’est dans les régions chrétiennes qu’on retrouve les fosses communes et les maltraitances des zozos, gogos et autres dozos qui sont bizarrement des musulmans du nord de la Côte d’Ivoire.

Les ivoiriens sont-ils en plein cœur dans les prémices d’un Etat islamique ? Avec un gouvernement au trois quart musulmans. Avec un premier ministre de forme. Une armée à majorité musulmane. Un président de la république, revanchard qui veut soumettre les chrétiens à l’aplatissement ou à l’exil.

C’est quand même bizarre qu’aucune voix musulmane ne s’est élevée contre les arrestations arbitraires de d’autres ivoiriens, la détention pendant des années sans jugement, les maltraitances télévisés des anciens collaborateurs de Laurent Gbagbo. L’emprisonnement de son fils sans aucun motif.

Ce mutisme de la communauté musulmane si prompte à défendre les musulmans n’est-il pas une forme d’approbation de la guerre sainte contre les mécréants ? Celui qui écrit ces lignes était déjà à l’étranger avant l’arrivé de Bédié et de Gbagbo au pouvoir. Nous ne sommes des suiveurs de personne, nous parlons ici de faits troublants qu’il faut clarifier pour éviter un embrasement général du pays des éléphants.

Pourquoi les musulmans ivoiriens n’ont pas pris des chrétiens sous leur protection dans leur mosquée ? Cette absence de compassion nous chagrine plus que tout. Car elle rendra la réconciliation nationale plus difficile à réaliser.

III – Les incidents d’Arrah ont été révélateurs du Djihad

Les 12 et 13 février 2012, de graves incidents ont opposé des jeunes de la commune d’Arrah au détachement FRCI de cette localité dont le nombre et surtout les exactions contre les populations locale étaient devenus insupportables. Aussi ils ont demandé aux FRCI de quitter la ville afin de rendre à la région sa quiétude.

Dans cette altercation la population allochtone des Malinkés d’Arrah avait prise fait et cause pour les FRCI. Des biens publiques et privés ont été détruits. le gouvernement du Dr Alassane Ouattara à certes rétablit l’ordre mais n’a pas tiré les leçons de ces affrontements qui ont fait trois morts.

La confusion constatée entre musulmans malinké et FRCI est apparue au grand jour et laisse craindre une alliance ethno-religieuse au sommet de l’Etat. Les musulmans ont-ils reçu des consignes pour soutenir les FRCI, dans leur guerre contre les autres ivoiriens ?

La méfiance, la crise de confiance et la défiance des populations chrétiennes ivoiriennes contre les FRCI, vient de la coloration ethno religieuse de cette armée qui est républicaine que de nom. Observez encore une fois que Les incidents d’Abengourou, d’Akoupé de Vavoua de Sikensi, de Duekoué ou de San Pedro, ils opposent toujours des chrétiens et animistes à une coalition Dozos-FRCI et allochtones malinké.

Nous condamnons la connotation ethno religieuse des FRCI, qui fait croire à beaucoup d’ivoiriens que les FRCI sont le bras armé du pouvoir contre tous ceux qui ne sont pas du nord et musulmans. Nous faisons ici le pari que tous les appels à la raison pour encasernement des FRCI et leurs dozos en vu de la formation d’une armée nationale digne de ce nom ne trouveront aucun écho auprès du gouvernement à majorité musulman de la Côte d’Ivoire actuelle.

Nous dénonçons la toxicité de cette complicité dangereuse entre les FRCI musulmans du nord et le président de la république chef des armées qui couvre visiblement toutes les atrocités de son armée ethno religieuse dans le cadre du djihad antichrétiens qu’il poursuit de manière insidieuse contre les autres ivoiriens.

C’est quand même étonnant que la plupart des prisonniers politiques et de tous ceux qui sont enlevés ou torturés sont des ivoiriens de confession chrétienne. Souvenez-vous de la Cathédrale Saint-Pierre de San Pedro et des tires dans une foule qui sortait de la messe face aux FRCI qui bavaient de rage comme des chiens affamés découvrant la viande fraiche.

Dans cette crise sans fin, des domiciles de prêtres furent attaqués et pillés, des objets de cultes emportés sans que cela n’émeuve une opinion musulmane pourtant officiellement porteuse d’un message de paix et de convivialité dans le cadre du dialogue interreligieux.

IV – LES FRCI ou les Djihadistes de Côte d’Ivoire.

Les FRCI, sont-elles au service du peuple ivoirien ou du Dr Alassane Ouattara et de sa tribu ? Comment sortir de l’engrenage ? L’armée ivoirienne dans sa forme actuelle peut-elle assurer la défense des frontières du pays et protéger et ivoiriens ? Une armée de pillards, de voleurs, de violeurs, d’égorgeurs, de cambrioleurs de banques, de trafiquants en tous genres, peut-elle défendre la paix et la sécurité de la Côte d’Ivoire ?

Une armée dans laquelle on retrouve des évadés de prisons, des dozos et autres zozos, peut-elle se porter garante de la survie de l’Etat et des citoyens ? Peut-on instaurer la démocratie et l’enracinée dans un environnement ou les milices côtoient les forces régulières ralliées du bout des lèvres au vainqueur d’un bras de fer électoral ? Comment restaurer la confiance entre le peuple et son armée ?

De loin nous voyons déjà se dessiner, les germes de la prochaine mutinerie qui prendra pour prétexte le désarmement, l’encasernement des ex rebelles illettrés, la recomposition de l’armée ou l’harmonisation des grades au sein des FANCI ivoirienne comme sa source d’explosion. Le pouvoir fait semblant de l’ignorer, mais il sait qu’il est assis sur un baril de poudre.

Ne pas se poser ces questions au grand jour et maintenant, c’est se mettre aujourd’hui dans l’impossibilité de comprendre ce qui arrivera demain. Car il y aura dans le futur proche des élections, communales et régionales. Chaque camp a gardé dans cette perspective, sa capacité de nuisance.

Les fers sont aux feux. Pour certains l’objectifs est de consolider leurs positions tant disque pour les autres c’est sortir la tête hors de l’eau pour survivre politiquement. De nombreux candidats risquent d’être enlevés ou de disparaître tout simplement. Certains risquent d’être dénudés avant une grande bastonnade en public par les dozos et leurs frères FRCI. Cela a déjà eu lieu pendant les récentes législatives.

Cette phrase terrible qui ne choque plus les ivoiriens, montre de degré de décomposition du pays. << Nous on va te tuer et il n’y aura rien>>. Dans tout pays qui se respecte le militaire en tenue qui prononce de telles paroles qui sont des menaces de morts contre un citoyen est aussitôt mis aux arrêts. Mais en Côte d’Ivoire il peut le faire, le filmer et le diffuser dans le monde entier sans que le président de la république n’élève la moindre protestation. Où est la culture démocratique de ce président qui a vécu des années aux USA ? Effectivement nous avons oublié, qu’un tronc d’arbre peut faire cent ans dans l’eau, mais ne devient jamais un caïman.

La Côte d’ivoire est devenue un pays ridicule, minable et dénudé dans un environnement où le meurtre et le sang sont banalisés. De Duékoué, à Vavoua, d’Agboville, à Akoupé, d’Abengourou jusqu’à Sikensi, pourquoi à aucun moment le Dr Allassane Ouattara, n’élève pas la voix pour mettre fin aux souffrances, à la tragédie et à l’humiliation des ivoiriens ? Est-il vraiment dans la logique d’un djihad musulman contre les chrétiens de Côte d’Ivoire ?

Cautionne t-il les agissements des FRCI et de ses frères dozos, qui se réclament de lui et de son groupe ethno religieux ? Ou alors il n’a aucun contrôle sur les forces républicaines de la Côte d’Ivoire dont-il est le chef ? Ce qui serait plus grave que nous le pensons, car cela voudra dire que les FRCI et leurs frères dozos, seront encore là dans les rues pour 10 ans ou 15 ans dans le but de brutaliser et tuer gratuitement les chrétiens ivoiriens avec des méthodes expéditives comparables aux chemises noires dans l’Italie fasciste de Benito Mussolini.

N’est-il pas temps de créer un observatoire national de la laïcité en Côte d’Ivoire ?

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Notre position ici est une posture morale, ne jamais soutenir un régime, mais être attentif à la cause de la promotion des libertés démocratiques. Aussi bizarre que cela puisse paraître, si Dieu nous prête vie, nous serions demain dans les rangs de ceux qui dénonceront par la voix et par la plume toutes maltraitances à l’égare du Dr Alassane Ouattara, et des membres de son groupe ethno religieux quand t-ils ne seront plus au pouvoir. Parce que le pouvoir n’est jamais éternel, Henri Konan Bédié et Gbagbo Laurent en savent quelque chose.

Ceux qui pensent que la crise ivoirienne est terminée se trompent. De longues souffrances sont encore devant les ivoiriens. Il faut dans ce sens apprendre à voir loin en commençant par voir ce qui est sur le bout de son propre nez. Les dozos et les FRCI sont au service de la revanche des musulmans du nord contre les chrétiens de Côte d’ivoire.

Les FRCI, ne sont pas là pour protéger les ivoiriens. C’est une milice privée au service d’un régime et de sa religion. Elles ont certes la coloration d’une armée nationale, mais elles ne sont pas au service du citoyen ivoirien qu’il méprise allégrement. Elles sont au service du Dr Alassane Ouattara et de ses objectifs politiques et ethno religieux. C’est-à-dire le règne de l’islam sur la Côte d’Ivoire. Telle est la triste vérité.

Nous savons tous que dans aucune armée au monde, un soldat ne peut dire à un citoyen chrétien qu’il peut le tuer, et il n’y aura rien. Ce n’est que dans la Côte d’ivoire actuelle que cela peut-être possible, au vu et au su de tout le monde sans que cela n’interpelle le gouvernement qui est sensé œuvrer pour le bien être de tous. La lutte contre l’impunité, la tolérance zéro. Tous ces slogans n’étaient que des bobards de petits bonimenteurs et rien de sérieux.

La preuve est que si vous demandez à un membre du gouvernement ivoirien aujourd’hui, quand est-ce que les propriétaires des plantations ou des maisons spoliées par les dozos et leurs frères FRCI, retrouveront-ils leurs domiciles et leurs biens emportés par la soldatesque ? Vous feriez le constat dramatique que ni le président de la république, ni le premier ministre et encore très moins le ministre de l’intérieur ne seront en mesure de vous donner une réponse précise, à cette simple question de bon sens.

En ce qui concerne la réconciliation nationale, elle est devenue une chimère et comme depuis 2002 les ivoiriens courent après des rêves chimériques. Ils vont poursuivre les mêmes chimères avant de se rendre compte qu’ils ont été embarqués dans une immense plaisanterie.

V – La séparation entre la religion et l’Etat

La Côte d’Ivoire n’a pas su depuis son l’indépendance jusqu’à nos jours, de bien respecter les principes pourtant très simples que proclame la laïcité de sa constitution. Les dérives actuelles et surtout les prémices de l’Etat islamique qui se dessinent sous nos yeux aujourd’hui viennent du mélange des genres organisé par l’Etat lui-même.

Dans un pays d’essence laïque, la religion relève de la sphère privée de chacun. Dans le cas de la Côte d’ivoire chaque ivoirien doit garder ses prières chez lui pour que les uns et les autres puissent participer librement et sans gêne à l’enracinement et à l’épanouissement de la vie démocratique dans ce pays malade qu’est la Côte d’ivoire.

La croyance est avant tout une affaire personnelle et intime. Nul ne croit de la même manière que son voisin. Au Sénégal il y a des Musulmans Tidjianistes et des Musulmans Mourides. Chez les chrétiens, il y a des catholiques, des protestants, des évangélistes, des baptistes et autre chrétiens célestes.

Personne ne doit imposer sa religion aux autres. La religion ne donne pas plus d’aptitude ou d’intelligence dans la gouvernance d’un pays. C’est dans cet esprit que nous disons ici que la religion en elle même n’a pas à être considérée comme un atout ou un danger pour la société ivoirienne : tout dépend de ce que chacun en fait ou veut faire de sa religion. Il faut faire très attention.

Chaque fois qu’on a voulu utiliser la religion pour régler les problèmes des sociétés humaines, on a ouvert la portes à des dérives et à des calamités pour l’être humain qui devait construire son bonheur et son bien être sous le regard bienveillant de Dieu le très Haut. De l’Irlande du nord, au Liban, de l’Afghanistan au Nigeria, de l’Iran intégriste à l’ancienne Yougoslavie. Les exemples sont sous nos yeux en grandeur nature.

Il convient dans nos pays africains fragiles et fragilisés par l’histoire de la cohabitation difficile des ethnies et des tribus de ne pas ajouter les querelles confessionnelles. Dans un modèle républicain basé sur la séparation du domaine public et de la sphère privée. Il convient donc dans le cas qui nous intéresse ici de veiller à ce que la religion ne soit pas instrumentalisée à des fins de politiques partisanes, partielles et parcellaires.

Si le président de la Côte d’ivoire est un vrai musulman pratiquant, cela ne nous dérange absolument pas. Car nous nous reconnaissons en son Dieu et nous sommes convaincus qu’il n’utilisera pas son Dieu pour nous faire du mal. Ce qui est gênant malsain et malpropre, c’est que les trois quart des membres du gouvernement d’un pays laïc, soient musulmans et originaire du nord comme le président de la République. Sommes-nous dans une république islamique qui ne dit pas son nom ou dans une démarche pernicieuse dont le but est de faire de l’islam la religion d’Etat en Côte d’Ivoire ?

La religion selon nous, ne doit pas avoir pour vocation de régir la société ivoirienne, même si certains ivoiriens le revendiquent en fermant les yeux sur les dangers d’une telle aventure. Les communautés religieuses peuvent donner leurs avis sur telle ou telle question sociale, mais en aucun cas elles ne doivent se mettre en position d’imposer leurs vues. En république, c’est le citoyen qui décident et lui seul quel que soit sa croyance ou son option philosophique.

Dans cet esprit, Les communautés religieuses doivent s’organiser librement avec leurs ressources propres. L’Etat ivoirien ne doit pas financer avec les deniers publics des pèlerinages à la Mecque pour les musulmans, à Rome, à Jérusalem ou à Fatima pour les chrétiens.

Il faut mettre fin aux enveloppes financières de contribution de l’Etat pour la construction de lieux de cultes comme les Mosquées, églises ou temples. L’Etat n’a pas à se mêler des querelles d’obédiences religieuses. Cela doit être signifié clairement par le ministère de l’intérieur de Côte d’ivoire à tous les cultes reconnus par l’Etat ivoirien.

Il faut arrêter ces distributions de sacs de riz, de sucre et de moutons à des communautés musulmanes pendant la période du carême musulman et à la veille de la tabaski. L’Etat en favorisant ce genre de mélange est en violation de la laïcité dont il doit être le garant. Il faut éviter que des imans, des pasteurs ou des hommes d’église soient des conseillers officiels ou officieux de la présidence de la république. L’expérience à montré le coté néfaste de tels choix. Nous le disons ici avec tout le bon sens dont Dieu nous a dotés.

Connaissant les pratiques qui ont été utilisées hier par les différents présidents de la république qui se sont succédés à la tête de l’Etat, nous pensons qu’il est temps aujourd’hui que la séparation de la religion et de l’Etat soit effective, dans le cadre de la laïcité affirmée par la constitution ivoirienne. Dans un pays laïc le citoyen est libre d’interroger la religion et son propre cheminement dans la vie ici bas. C’est notre cas ici.

La Côte d’ivoire d’aujourd’hui est tellement imbriquée que vouloir opposer les religions ne conduira qu’à un affaiblissement total du pays et surtout à sa dislocation de ce qui reste de l’Etat, pour servir de proie aux chacals, aux hyènes et à tous ses ennemis tapis dans l’ombre, qui attendent son agonie pour le dépecer, le partager et boucaner ses restes pour faire la bamboula sur les ruines de la nation afin de rappeler aux ivoiriens le paradis qu’ils ont si bien perdu.

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VI – Les dangers d’un affrontement interreligieux

Que les musulmans ivoiriens soutiennent un de leur coreligionnaire à la tête de l’Etat ivoirien en occurrence le Dr Alassane Ouattara, ne nous dérange pas du tout. Mais s’ils se taisent devant les massacres des dozos et la mort des innocents non musulmans parce que perçus comme des mécréants ou des incroyants, est déplorable et expose le vivre ensemble à des considérations qui portent atteinte à l’avenir harmonieux et commun du pays.

Nos parents musulmans, car celui qui écrit ces lignes en a dans sa propre famille. Doivent contribuer à dresser l’islam ivoirien contre l’image déchirante de la Côte d’ivoire terre se stabilité, de paix et de progrès aujourd’hui devenue un enfer de violence et de brutalité. Avec des arrestations arbitraires, des exactions, des exécutions sommaires, des prisonniers qui sont en détention sans jugement. Pourquoi l’islam ivoirien qui prétend soutenir la paix en côte d’ivoire est plus que muet sur ces questions aussi graves de la société ivoirienne ? soutient-il dans l’ombre le djihad en cours contre les autres ivoiriens ?

Que doit penser le chrétien ivoirien qui arrive à l’aéroport d’Abidjan Port-Bouët en sachant qu’il y a sur place une liste noire de chrétiens en exil et qui constate effectivement que le policier qui contrôle son passeport est un musulman originaire du nord de la Côte d’Ivoire. Que le douanier qui contrôle ses bagages est un Musulman, que le commissaire de la police aéroportuaire est un musulman et que le directeur de la DST, est lui aussi un musulman. Ainsi que le ministre de l’intérieur ?

Il a le sentiment qu’on est dans un Etat islamique et que tout est mis en place pour faire de lui l’obligés d’un régime politique dirigé par un musulman originaire du nord de la Côte d’Ivoire. Nous rapportons ici des témoignages gênants et le pouvoir ivoirien doit remercier ceux de ses propres ressortissants qui ont le courage de poser ouvertement le problème sur la place publique sans aucune mesquinerie. C’est quand même désolant de savoir que la DST, est devenue un camp de concentration pour les chrétiens ivoiriens. Notre tristesse sera plus grande si par opportunisme politique, la religion entrait insidieusement dans la sphère politique pour déterminer le destin de la Côte d’Ivoire.

Bien que Akan, nous avons combattu l’ivoirité, nous avons dénoncé le mandat d’arrêt contre le Dr Alassane Ouattara et surtout l’arrestation et l’interrogation pendant des heures de sa mère une femme âgée, par la police d’Henri Konan Bédié. Tous nos écrits témoignent pour nous que nous ne serions jamais dans le camp d’un pouvoir oppressif envers une partie de sa population.

Un pays ne peut pas renier une partie de sa propre population sans se renier lui-même. C’est en homme libre que nous intervenons, car finalement, il n’y a rien de durable qu’un pouvoir politique peut nous offrir sur cette terre. Observez bien ceux qui étaient hier à la soupe du pouvoir. Ils rasent tous les murs aujourd’hui. Voilà pourquoi nous sommes très éloignés des partis politiques ivoiriens.

C’est dans cet esprit que nous prions avec respect et considération les religieux musulmans de Côte d’Ivoire, d’aider le Dr Alassane Ouattara, à sortir de cette logique crapuleuse qui fut utilisée contre lui hier à savoir : le tribalisme, l’anathème, l’exclusion et l’ostracisme qui sont les germes de la malfaisance dont souffre la Côte d’Ivoire aujourd’hui, qui plus que jamais fait de notre pays le paradis de l’ingouvernable.

VII – Postulat de conclusion générale

Nous ne sommes pas de ceux qui mangeaient hier à la table de Laurent Gbagbo, nous n’avons jamais appartenu à la coure d’Henri Konan Bédié et sommes très loin aujourd’hui du Dr Alassane Ouattara et de la guerre ethno religieuse contre les autres ivoiriens.

Nous faisons le constat douloureux que la Côte d’ivoire est au bord du précipice, au point ou le président de la République a du mal à se faire entendre et à rassurer le peuple qu’il prétend gouverner. Isolé et le dos au mur de la négativité, le Dr Alassane est aujourd’hui l’ombre de lui-même. Plus présent à l’étranger que dans son propre pays.

On dit qu’il est à la recherche des investisseurs. Mais de quels investisseurs pour un pays de dozos égorgeurs ? Qui ira investir dans un pays où les nationaux qui ont perdu leurs maisons et leurs biens ne trouvent aucune police ni gendarmerie pour les aider ? Investir aujourd’hui en Côte d’Ivoire est une folie.

Félix Houphouët-Boigny, Allait en famille à Yamoussoukro. Henri Konan Bédié allait régulièrement dans son village à Daoukro. Le général Robert Gueï, allait dans son village à Kabakouman. Gbagbo Laurent allait souvent dans son village de Mama. Pourquoi le Dr Ouattara ne s’enracine-t-il pas dans son village de Kong pour conduire l’unité et la réconciliation des ivoiriens ?

L’histoire du monde nous enseigne que Dieu bénie toujours le pouvoir quand il est un service au bénéfice des gouvernés. Mais une malédiction s’empare toujours du pouvoir quant-il est sanguinaire et liberticide. Les ivoiriens de confession chrétienne ne sont pas des gêneurs du pouvoir encore moins des aventuriers d’une nouvelle croisade. Ils sont chez eux en Côte d’Ivoire. Observez comment ils ont été accueillis au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée, pendant la guerre et vous comprendrez qu’ils n’ont pas d’autres issues que de vivre librement chez eux.

Toutes confrontations organisées dans le but de les chasser de leur terre natale pour y installer des colonies de peuplement comme en Cisjordanie où sur le plateau du Golan, conduira inéluctablement à une situation conflictuelle durable qui finira par épuiser tous les protagonistes au profit de voisins peu scrupuleux. Il faut donc se réveiller, s’éveiller, veiller et se relever pour affronter les dangers qui guettent tous les ivoiriens.

Notre frère l’ingénieur agronome fondateur du PAIGC. Amilcar Lopes Da Costa Cabral, résumait mieux notre propos. << Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger. >> Que chacun se dirige dans la direction de son choix. Dieu est à nous tous, personne n’a une licence de propriété sur le très haut ici bas.

Que Dieu tout puissant et le clément et miséricordieux, inspire finalement le président ivoirien afin qu’il éloigne la Côte d’ivoire du sang et surtout du ravin de l’inconscience et de l’irresponsabilité. Pour faire des religions des valeurs spirituelles porteuses de paix, de certitudes, de progrès social et démocratique, au service du bien être de l’homme ivoirien et non le contraire dans une mesquinerie sanglante, criminelle ou revancharde.

Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (Suisse)

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