Droits de l’Homme Après son rapport controversé
Le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques a officiellement demandé, le lundi 5 novembre 2012, l’implication des organisations ivoiriennes de défense des Droits de l’Homme dans la promotion des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. On en sait un plus sur Amnesty international, l’organisation non gouvernementale qui a produit un rapport qui défraie la polémique en Côte d’Ivoire. Au cours des échanges avec le ministre Gnénéma Coulibaly, Traoré Wodjofini a fait des révélations sur les organismes internationaux de défense des Droits de l’Homme. «Ce que nous savons grâce à notre parcours sur le continent et dans le monde, c’est que Amnesty international est financée par le gouvernement britannique, la FIDH est financée par le Quai d’Orsay (siège du ministère français des Affaires Etrangères), Human Right Watch est financée par le gouvernement américain. Donnez les moyens aux ONG ivoiriennes d’avoir les capacités renforcées pour rédiger des rapports. Nous avons cette possibilité parce que ce sont nos collègues et nous les connaissons», a indiqué Traoré Wodjofini. «On ne dénie pas ce qui est, mais on présente cela avec beaucoup d’objectivité. Nous n’avons pas l’intention de museler, d’orienter ou de corrompre votre appréciation des faits (…) Par-tout où il y a des indications, nous irons constater de nos yeux pour prendre l’opinion publique à témoin. C’est de cette façon que nous inverserons la vapeur si d’aventure il y a des cas de violations des Droits de l’Homme (…) Je serais plus heureux que ce soit l’OFACI qui dénonce des mutilations génitales à Tengrela plutôt que ce soit Amnesty international qui vienne dénoncer ces mutilations à Tengrela. J’aurais préféré que ce soit l’APDH qui me disequ’il y a telle ou telle situation à Duékoué, plutôt que ce soit Human Right Watch. C’est cela votre mission et votre combat (…) N’hésitez pas à porter sur la place publique ce qui est, mais donnez-nous l’occasion de vérifier (…) On ne peut pas regarder avec les mêmesyeux les questions politiques, tant que la réconciliation, à laquelle nous aspirons tous, n’est pas consolidée (…)
Personne ne souhaite que les Droits de l’Homme soient bafoués. Quand nous disons qu’il faut faire en sorte que les conditions de détention soient agréables, certains d’entre nous rétorquent que dehors c’est déjà difficile. Mais, on a tous vocation, un jour où l’autre à être en prison, faisons en sorte que cet endroit soit déjà agréable pour ceux qui y sont, parce que chacun a la possibilité de se retrouver dans les conditions que nous décrions aujourd’hui», a insisté le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, qui a traduit ses félicitations aux ONG qui ont pris part à la 52ème session des Droits de l’Homme, à Yamoussoukro. Gnénéma Coulibaly qui recevait à son cabinet les responsables de certaines organisations actives sur le terrain, leur a demandé de faire des propositions concrètes pour la rédaction de deux rapports. Le premier est relatif aux Droits civils et politiques et le deuxième est un texte à soumettre aux députés, en vue de l’adoption d’une loi sur la sécurisation des activités de ces organisations. «Nous étions ensemble quand on a été interpellés, alors vous comprendrez qu’il est important que associons nos vues, même si vous pouvez proposer des rapports alternatifs, ce qui est une bonne chose, pour donner une vision complémentaire à ce que nous faisons ou disons, à l’occasion de la présentation de ces rapports. Nous sommes invités 2013 et en 2014, à produire deux autres rapports. Nous souhaitons que ces deux rapports, dont le premier portant sur les Droits civils et politiques, soit produit par nous (…) A côté de cela, il y a le rapport sur l’EPU en 2014 (…) Quand nous constatons qu’il y a des Ivoiriens qui se consacrent à ces questions, nous estimons que le minimum que nous pouvons faire, en tant qu’institution gouvernementale, c’est de vous fournir les moyens pour bien faire ce que vous avez choisi de faire de manière bénévole (…) Il est bon de critiquer, mais 25 ans après, il faut passer à l’étape des propositions concrètes», a expliqué le ministre Gnénéma Coulibaly.
Olivier Dion
L’Intelligent d’Abidjan
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