Amnesty International a mené une mission d’un mois en Côte d’Ivoire et dénonce la répression qui s’abat notamment sur les partisans de l’ancien président Gbagbo. Depuis le début de l’année, au moins 200 personnes ont été détenues arbitrairement et ont subi des mauvais traitements, selon l’ONG.
Tortures à l’électricité, tabassages, violences sexuelles, il ne fait pas bon être arrêté à Abidjan ces temps-ci à en croire Amnesty International. L’organisation de défense des droits de l’homme dénonce une vague de répression qui s’est abattue sur les partisans supposés du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, notamment, des dizaines de personnes ont été interpellées par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et détenues dans des lieux illégaux, comme des casernes, sans la moindre décision judiciaire. Certaines de ces personnes ont dû payer des rançons pour se voir libérées.
Vengeance
La psychose qui a suivi les attaques contre les commissariats et les casernes d’Abidjan, cet été, joue sans doute un rôle dans cette répression mais Amnesty y voit aussi une volonté de vengeance de la part de certains ex-rebelles ivoiriens.
L’exemple du camp de déplacés de Nahibly dans l’Ouest ivoirien est éloquent. En juillet dernier, des chasseurs dozos ont voulu se venger d’une attaque attribuée à des éléments pro-Gabgbo et ont investi le camp, arrêtant et tuant plusieurs personnes en toute impunité.
L’impunité, c’est bien l’un des maux dont souffre actuellement la Côte d’Ivoire. Et c’est une tendance qui inquiète profondément Amnesty International.
Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International était « l’invité de RFI » dans Afrique soir, ce vendredi 26 octobre. Retrouvez l’intégralité de son interview.
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