MONDE
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, rencontre jeudi à Abidjan Alassane Ouattara, à la tête d’une Côte d’Ivoire engagée dans une délicate stabilisation et d’une Afrique de l’Ouest prise dans la tourmente malienne.
Avant son entretien avec le président ivoirien prévu à la mi-journée, José Manuel Barroso, arrivé mercredi soir, a apporté son soutien au processus en cours en Côte d’Ivoire après la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait quelque 3000 morts.
Dans un discours prononcé à la plus grande université d’Abidjan, il a vanté les relations « fortes » de l’Union européenne (UE), « premier partenaire commercial », avec la Côte d’Ivoire, et le « soutien sans faille » de Bruxelles à Alassane Ouattara durant la crise qui l’opposait à l’ex-président Laurent Gbagbo.
Insistant sur l’impératif de « réconciliation nationale », le responsable européen a souligné la nécessité d’instaurer une « justice impartiale » et de rétablir la « sécurité », deux ombres au tableau du régime Ouattara depuis la fin de la crise en avril 2011.
Symbole du soutien européen à Abidjan : José Manuel Barroso doit assister à la signature de la première convention d’appui budgétaire de l’UE à la Côte d’Ivoire, un don de 115 millions d’euros.
Avec Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), José Manuel Barroso devrait évoquer aussi la crise au Mali, dont le nord est contrôlé depuis près de sept mois par des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Rôle positif » de la Cédéao au Mali
La Cédéao joue actuellement « un rôle positif dans la recherche d’une solution à la crise au Mali », a salué le président de la Commission européenne.
« L’UE, en concertation avec ses partenaires régionaux et internationaux, est déterminée » à aider le Mali dans « le rétablissement d’un Etat de droit et d’un gouvernement démocratique pleinement souverain sur l’ensemble (de son) territoire », a-t-il réaffirmé.
L’UE s’est déclarée prête à aider le Mali à reprendre le contrôle du nord en planifiant une mission d’entraînement de l’armée malienne, alors que se prépare une intervention armée de la Cédéao en soutien à Bamako, qui nécessitera l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis.
La visite de José Manuel Barroso, qui a rencontré Bert Koenders, chef de la mission de l’ONU dans le pays (Onuci), intervient alors que la Côte d’Ivoire connaît son plus grave regain de tension depuis la fin de la crise, avec depuis août une succession d’attaques d’inconnus armés contre les forces de sécurité, notamment à Abidjan.
Ces attaques – attribuées par le régime à des fidèles de l’ex-président Gbagbo, ce que l’opposition récuse – ont été suivies d’arrestations de figures du camp Gbagbo.
Hasard du calendrier, pour la première fois depuis ces attaques, le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a reçu jeudi les représentants de petits partis pro-Gbagbo, mais sans le parti de l’ancien chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien (FPI), qui exige un dialogue direct avec le pouvoir.
AFP
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