POUR LE BUREAU EXECUTIF NATIONAL DE L’APDH
L’actualité socio politique et des Droits humains de ces derniers jours a été marquée par des soubresauts sanglants et meurtriers qui achèvent de convaincre du climat d’instabilité et d’insécurité généralisé.
Des récentes attaques des localités d’Alépé, de Bongouanou, de Bonoua, de Samo, de Noé, en passant par l’attaque du siège de l’ex parti au pouvoir (FPI), l’attaque du camp d’Akouédo, du poste Frontalier de Pékanhouébly (Toulépleu), d’Agboville, d’Abengourou, de Dabou et la découverte de charnier à Duékoué, le scenario s’apparente malheureusement à des signes avant-coureurs de situations déjà connues et attestent d’un malaise social grandissant.
En outre, ces vents de violence recèlent de nombreuses énigmes qui restent encore non élucidées et qui alimentent à tort ou à raison les craintes et les interrogations des populations Ivoiriennes.
– Qui sont ces fameux commandos armés qui attaquent et comment comprendre l’aisance déconcertante avec laquelle ils parviennent à prendre des positions, à commettre des meurtres, à libérer des détenus et à emporter des armes, alors même que c’est quasi quotidiennement que les autorités se veulent rassurantes sur les dispositifs sécuritaires et la capacité des forces armées à juguler les attaques ?
– Comment comprendre que face à la répétition de ces situations, les enquêtes annoncées tardent à livrer des résultats situant sans ambages les responsabilités ?
POSITION DE L’APDH
L’APDH s’indigne de cette succession de violence politique, sociale et militaire que traverse la Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois, et des représailles et autres exactions subies par les populations, au motif de ratissage et d’atteinte à la sûreté nationale.
L’APDH s’inquiète des risques d’embrasement du pays et tire la sonnette d’alarme pour éviter la reprise généralisée de combats, et surtout de l’impact sur la réconciliation que les ivoiriens appellent de tous leurs vœux.
L’APDH estime que le pourrissement de cette situation délétère risque de faire vivre à la Côte d’Ivoire des mois à venir plus violents, compromettant du coup le processus de réconciliation.
L’APDH rappelle que la réconciliation est la seule porte de sortie définitive de crise, et pour ce faire, nécessite des actions concrètes au-delà des discours et allant dans le sens de l’apaisement
L’APDH estime que ce cycle de violence est surtout lié au sentiment d’impunité dont se prévalent certaines personnes civiles ou en arme, et invite instamment le gouvernement au plus haut niveau à :
– reprendre le dialogue politique avec l’opposition, de sorte à aboutir à une plate forme permanente d’échanges et de concertation, seul gage d’un apaisement véritable
– Communiquer utilement et efficacement sur la situation sécuritaire du pays afin de rassurer les populations
– Se pencher également sur la piste des malaises au sein des forces armées comme source de violence armée et d’engager une réflexion sur la question
– Prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurisation des personnes et des biens
– De réellement mettre à contribution les forces classiques affectées au maintien de l’ordre (Police, Gendarmerie), et de leur fournir le matériel adéquat à cette tâche.
– D’accélérer le processus de DDR et de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre
L’APDH invite la CDVR à s’impliquer encore plus dans la gestion de l’actualité sociopolitique afin de faciliter le processus de réconciliation.
Fait à Abidjan, le 24 Octobre 2012
Eric-Aimé SEMIEN
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