Au Togo la justice exige 9 millions de dollars pour libérer l’ancien PDG d’Elf

La justice togolaise exige 9 millions de dollars pour libérer Loïc Le Floch-Prigent

PARIS (Sipa) – La justice togolaise demande 9 millions de dollars pour libérer l’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, atteint d’un cancer et détenu au Togo depuis septembre dans le cadre d’une affaire d’escroquerie, a indiqué à Sipa l’un de ses avocats, Me Patrick Klugman.

« Je pense que la somme demandée est scandaleuse et extravagante parce qu’il n’a pas bénéficié d’un euro de l’escroquerie et qu’il n’a pas de patrimoine », a réagi Me Klugman. L’avocat estime que Loïc Le Floch-Prigent, interpellé en septembre en Côte d’Ivoire, « doit être rapatrié sans délai » en France, une expertise ayant montré que l’ancien PDG d’Elf est atteint de « lésions cancéreuses métastatiques ».

« Malgré son état de santé », l’ancien PDG « a été interrogé pendant 15 heures vendredi et samedi dernier », a dit Me Klugman qui l’assistait. « Il manifeste son souhait d’être entendu pour être mis hors de cause », a-il ajouté.

L’ancien PDG d’Elf se retrouve mêlé à une affaire d’escroquerie dans laquelle des personnalités togolaises sont visées par une plainte déposée par un homme d’affaires émirati. Le préjudice de l’escroquerie serait de « 5 millions de dollars », selon le conseil pour qui il est incompréhensible qu’on « demande à un homme de verser le double du préjudice ».

M. Le Floch-Prigent a été arrêté en à Abidjan sur mandat d’arrêt international d’un juge togolais qui enquête sur une affaire d’escroquerie.

Cette affaire d’escroquerie « le dépasse complètement », a ajouté l’avocat qui considère que la procédure judiciaire togolaise « sert d’instrument pour écarter du pouvoir certaines personnes ». Me Klugman a tenu à souligner que son client n’était « pas à l’origine de cette escroquerie et il est acquis qu’il pas touché quoi que ce soit ».

Loïk Le Floch-Prigent a été PDG du groupe pétrolier Elf de 1989 à 1993, avant d’être nommé à la tête de Gaz de France, puis de la SNCF où, en 1996, il sera rattrapé par sa gestion du groupe pétrolier. En 2003, il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende, notamment pour abus de biens sociaux au détriment du groupe Elf, racheté par Total.

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