Sécurisation transfrontalière: Ouattara et Sirleaf ne lâchent rien
Nord-Sud
La présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, a effectué hier une visite de travail d’une journée en Côte d’Ivoire pour évoquer avec son homologue, le président Alassane Ouattara, la situation sécuritaire à la frontière commune.
11h40, le Foker 100 de la République de Côte d’Ivoire se pose sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny. L’avion ne ramène pas une délégation ivoirienne mais la présidente du Libéria et ses collaborateurs. Véritable expression de l’excellence des relations entre ces deux pays à l’occasion de la visite d’amitié et de travail hier d’Ellen Johnson Sirleaf. Le prix Nobel de la paix 2011 est venu évoquer avec son homologue l’épineuse question sécuritaire de leur frontière commune. S’ils se sont félicités que les diverses actions déjà entreprises «ont permis de réduire fortement la tension à la frontière des deux pays», les deux dirigeants ont toutefois relevé la nécessité de poursuivre leur coopération pour plus d’efficacité. «Dans ce sens, rapporte le communiqué final qui a sanctionné la visite, ils ont décidé d’organiser une grande rencontre entre les élus et les chefs traditionnels des communautés vivant des deux côtés de la frontière (et) d’une manœuvre militaire et sécuritaire commune avant la fin de l’année 2012». Il se sont particulièrement réjouis de la signature, le 11 août 2011, de l’Accord tripartite entre leurs pays et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) dont la mise en œuvre a permis le rapatriement volontaire de dizaines de milliers d’Ivoiriens réfugiés au Libéria. Ce qui, informe la note, a fait passer leur nombre de 145. 000 à un peu moins de 60. 000. Ils ont fait part de la nécessité de réactiver, dans les meilleurs délais, les travaux de la Grande commission mixte ivoiro-libérienne dont la dernière session s’était tenue à Abidjan en mai 1978. Avant la lecture du communiqué, la présidente Sirleaf a exprimé sa solidarité à la Côte d’Ivoire. Elle a relevé la bonne collaboration entre les forces armées des deux Etats pour contenir les actions subversives de chaque côté. Elle a assuré que Monrovia poursuivra son travail de surveillance et que ses services de sécurité travailleront dans ce sens. Mme Sirleaf a aussi soutenu que la Côte d’Ivoire peut compter sur son pays et qu’elle continuera à travailler en étroite collaboration avec le président Ouattara pour que ce dernier atteigne ses objectifs. Johnson Sirleaf a invité le chef de l’exécutif ivoirien à effectuer une visite d’amitié et de travail sur son sol. Son hôte lui a donné son accord de principe et la date du voyage doit être arrêtée. Macky Sall, le président du Sénégal, lui, est arrivé à Abidjan en fin d’après-midi. Il a été accueilli à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny par son homologue ivoirien. Une fois au Palais présidentiel, celui-ci lui a accordé une audience avant qu’ils ne partagent le dîner. Bien avant, le Sénégalais a fait une adresse au président Ouattara. « Malgré la complexité de la crise malienne, vous avez traité le dossier avec dextérité, patience et talent. Et les résultats ont été au rendez-vous », a-t-il félicité son hôte. Il a également confié que sa visite s’inscrit dans le cadre de la consolidation des relations entre son pays et la Côte d’Ivoire. Concernant les incidents survenus lors du match Sénégal-Côte d’Ivoire, il s’est dit désolé et a présenté ses excuses et sa compassion aux victimes ivoiriennes et au monde du football.
Bamba K. Inza & KM (stg)
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