Passés les moments de grande frayeur et de paniques consécutifs à l’attaque qu’a subie la cité de l’ananas dans la nuit du dimanche 14 octobre, les activités ont repris de façon effective dans la ville. Au lendemain de cette agression, ce mardi 16 octobre, les populations ont recommencé à vaquer normalement à leurs occupations. L’administration publique dans son entièreté a repris le service. Dans les écoles primaires et secondaires de la ville, élèves, maîtres et professeurs ont, à des degrés divers, réintégré les salles de classe. C’est le cas, ce mardi, aux environs de 10h, au groupe scolaire Akpa Gnagne ou Bonoua1, où les écoliers et instituteurs étaient à la tâche. Avec, note un enseignant, quelques absences dans les classes. Mais au vu de la gravité de l’évènement, il observe que le taux de présence est largement satisfaisant. La situation dans les deux lycées publics et les collèges privés de la ville est aussi à la reprise, avec toutefois quelques absences aussi bien au niveau des élèves que des professeurs. Il est clair, indique un éducateur, que « tous répondront à l’appel demain mercredi, vu que certains veulent observer que tout est rentré dans l’ordre ce premier jour ». Les petits commerçants et autres opérateurs économiques de la ville n’ont pas, quant à eux, attendu pour rouvrir boutiques et magasins ou réinstaller leurs étals. La voie internationale, cet autre indicateur de l’effectivité des activités économiques dans la zone, a retrouvé elle aussi sa densité habituelle. Avec le flux des cars, gros camions de marchandises et « 504 » qui assurent les liaisons Bassam-Bonoua, Bonoua- Aboisso ou Aboisso-Abidjan. En un mot, la vie a repris son cours normal à Bonoua, un jour après l’attaque des postes locaux des forces de défense et de sécurité. Les quelques réticences ou hésitations à la reprise chez certains pourraient être aussi expliquées par cette forte rumeur de couvre-feu qui devait être en vigueur ce mardi 16 octobre à 10h. Une rumeur vite démentie par le sous-préfet de la localité, M. Coulibaly Magloire. Lui pour qui, tout est rentré dans l’ordre et qui invite, par conséquent, ses administrés à se remettre en selle pour le développement.
ARSÈNE KANGA
CORRESPONDANT REGIONAL
Fraternité Matin
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Dispositif sécuritaire « corsé » après les attaques d’hommes armés à Abidjan et Bonoua
(Xinhua) — Le dispositif sécuritaire a été « corsé » à Abidjan et à Bonoua (sud, 60 km d’Abidjan) après les attaques d’hommes armés dans ces localités, a déclaré mardi à Abidjan le ministre ivoirien de la Défense Paul Koffi Koffi.
« Nous étions sur le point d’alléger le dispositif mais après ce qui s’est passé, nous allons maintenir le niveau de renforcement des contrôles », a énoncé le ministre, appelant les soldats, policiers et gendarmes à redoubler de vigilance.
Pour celui-ci, des populations relèvent parfois des désagréments causés par la rigueur des dispositifs, mais cela est » nécessaire » pour la sécurité « de tous ».
Dans la nuit de dimanche à lundi, des individus armés ont attaqué la centrale thermique d’Azito, dans la commune de Yopougon (ouest d’Abidjan), et endommagé l’une des deux turbines.
Au total, neuf personnes parmi les assaillants ont été appréhendées, y compris deux policiers, deux gendarmes, trois marins et deux civils.
La même nuit, un poste de contrôle de l’armée, un commissariat de police et une brigade de gendarmerie ont été attaqués à Bonoua et Samo à moins de 100 km au sud-est d’Abidjan.
Officiellement, ces attaques n’ont pas fait de victimes dans les rangs de l’armée nationale mais deux assaillants ont été tués.
Depuis début août, des positions de l’armée nationale sont visées par des attaques d’individus armés que le gouvernement soupçonne d’être des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Le Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo) a toujours nié être derrière ces attaques qui ont entraîné un regain de tension dans le pays avec l’arrestation de plusieurs cadres et militants du parti de M. Gbagbo.
Dans une déclaration publiée mardi, le FPI s’est dit » profondément choqué et indigné » par les nouvelles attaques contre les positions des forces de sécurité ivoiriennes à Bonoua et à la centrale thermique d’Azito.
Bonoua se remet peu à peu de la peur causée par les attaques
Par RFI
En Côte d’Ivoire, Bonoua, ville située à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, se remet petit à petit de la peur suscitée par les attaques perpétrées dans la nuit de dimanche à lundi. Le commissariat de police, la brigade de la gendarmerie et le camp militaire de la ville ont fait face à des assauts. Selon le bilan officiel provisoire, il y aurait deux morts dans les rangs des assaillants et un blessé léger du côté des forces régulières. On dénombre également quelques arrestations. Mardi 16 octobre, la vie a fini par reprendre son cours.
Les habitants de Bonoua se souviendront longtemps de cette nuit de dimanche à lundi. Les attaques ont commencé peu après 22 heures. Le bruit des armes n’a cessé que cinq heures plus tard. Un habitant témoigne : « Une nuit cauchemardesque parce qu’on a été surpris par les tirs. Ce lundi, la ville a été complètement morte ».
Avant que les habitants de Bonoua ne décident de rester chez eux lundi, certains avaient mis le nez dehors très tôt comme cette femme qui a assisté à l’arrestation d’un policier : « A 6 heures, on a vu les gens des FRCI [Forces républicaines de Côte d’Ivoire] qui sont arrivés; un policier qui a été arrêté. Ils criaient et disaient que le monsieur n’avait qu’à se déshabiller. Et il s’est mis nu. Le dimanche, il était de garde. Il était là au commissariat. On l’a vu. Le lundi matin, ils l’ont pris et sont partis avec et on ne sait pas ce qu’il a fait ».
Quarante-huit heures après le passage des assaillants, Bonoua avait repris presque son rythme normal hier avec quelques désagréments liés à la sécurité : « On a commencé à ramasser l’argent des gens, prendre les portables des gens. Cela n’est pas digne d’un « corps habillé », surtout des FRCI. Cela n’est pas digne d’eux. Donc, il faut qu’ils arrêtent ça. Nous sommes fatigués ».
Le sous-préfet de Bonoua, Magloire Coulibaly, estime que des brebis galeuses au sein des FRCI font encore du racket mais qu’il s’agit d’une minorité.
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