Caravane de la paix des artistes dénoncent une ségrégation

Caravane de la paix des artistes dénoncent une pratique ségrégationniste

Diarra Tiémoko Source Soir info

Mauvais départ pour la Caravane de la paix et de la réconciliation. A peine le ton de cet événement culturel qui sillonnera la Côte d’Ivoire du 20 octobre au 3 novembre 2012, a-t-il été donné par la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), que des sons discordants se font entendre au sein de la grande famille des artistes ivoiriens.

Le jeudi 11 octobre 20 octobre, des centaines d’artistes conduits par Noël Dourey, président du Conseil de gestion du Palais de la culture Bernard Binlin Dadié, se sont réunis à la salle de cinéma La Fontaine de Sococé, aux Deux-Plateaux pour crier leur colère et dénoncer certaines pratiques dont ils se disent victimes. Cette phréatique colère, ils l’ont justifiée d’entrée par la mauvaise distribution de l’aide consentie par l’Etat aux artistes. « Au sortir de la franche discussion, de ce jour, entre les différents membres de la famille artistique et culturelle, nous constatons une pratique tutélaire relevant de la discrimination, dans la mise en valeur des artistes », ont-ils fustigé, tout en prenant l’exemple de la Caravane nationale des artistes, au profit de la paix et de la réconciliation, où seuls trois artistes, notamment Alpha Blondy, Tiken Jah et le groupe Magic System, sur plusieurs centaines que compte le pays, ont été cooptés.

Fort du constat qui précède, ils ont demandé à l’autorité de tutelle de revenir sur la décision ‘’ségrégationniste’’ de ne retenir que trois artistes pour cette caravane. « Au mieux, que la liste des participants soit ouverte au plus grand nombre d’artistes », ont-ils souhaité. Ils ont également mis au vitriol le flou artistique qui règne dans le processus de gestion des différents fonds alloués à la promotion et au développement artistique et culturel en Côte d’Ivoire. Sans occulter de condamner l’attitude ‘’méprisante’’ à l’égard des artistes, dans les arcanes administratifs de leur autorité de tutelle.

Au chapitre donc des résolutions, ces artistes ont invité le ministère de la Culture à faire de sorte qu’il y ait une plus grande visibilité dans le processus de répartition et d’allocation des aides octroyées par l’Etat aux artistes de Côte d’Ivoire. Aussi ont-ils sollicité une plus grande transparence et un esprit d’équité dans la gestion des différents fonds alloués à la promotion et au développement culturel et artistique en Côte d’Ivoire. Ceci, selon eux, dans le souci de favoriser un meilleur esprit de confraternité au sein des artistes.

Pour mieux coordonner leurs actions, ils ont, de commun accord, conclu à la mise sur pied de la Fédération nationale des artistes et créateurs de Côte d’Ivoire (Fenac-ci), une nouvelle association d’artistes qui prendra en compte les intérêts de tous. Bien avant les discussions, Noël Dourey a interrogé : « Est-ce que nous, artistes servons à jouer les pitres ou les guignols ? ». Il a répondu par la négative, avant de se convaincre que l’art est au début et à la fin et que les artistes demeurent le fondement de toute réconciliation.

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